29 août 2019 - Mémoire du Martyre de saint Jean-Baptiste — Diocèse de Tulle

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29 août 2019 - Mémoire du Martyre de saint Jean-Baptiste

Journée de rentrée des chefs d’Etablissement de l’Enseignement catholique - Maison diocésaine de Limoges

 

         Chers amis,

         Le récit de la décapitation de Jean-Baptiste n’est sans doute pas la page d’évangile que nous aurions choisie pour une messe comme celle que nous célébrons au commencement d’une nouvelle année scolaire, mais c’est pourtant celle que nous donne la liturgie de l’Eglise en ce jour où elle fait mémoire du martyre de saint Jean-Baptiste. Et nous la recevons donc comme la Parole que Dieu nous donne à écouter, à méditer pour en faire notre nourriture spirituelle. Nous nous souvenons ainsi de l’invitation du psalmiste : « aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur, mais écoutez la voix du Seigneur » (Ps 94).

         De Jean-Baptiste, Jésus a dit qu’il « est le plus grand des enfants des hommes ». Et Jean-Baptiste, quant à lui, a dit au sujet de Jésus : « il faut qu’il croisse et que je diminue ». Ce fut comme le programme de toute sa vie et jusque dans le témoignage de sa mort. Il a été le précurseur du Christ par sa naissance ; il l’a désigné à ses propres disciples comme l’Agneau de Dieu ; il a été la lumière ou plutôt le reflet de la Lumière, car il ne s’est jamais pris lui-même pour la Lumière, mais il a rendu témoignage à la Lumière ; il a été la voix qui criait dans le désert, la voie et pas la Parole, car il savait que seul le Christ est le Verbe de Dieu, la Parole divine faite chair. Saint Bède le Vénérable a magnifiquement résumé tout cela par ces mots : « en naissant, Jean avait témoigné que le Christ allait naître ; en prêchant, il avait témoigné que le Christ allait prêcher ; en baptisant, que le Christ allait baptiser ; en souffrant le premier sa passion, il signifiait que le Christ devait lui aussi la souffrir ».

         Ce même auteur ajoute que Jean a donné sa vie pour le Christ, non parce qu’on lui avait demandé de renier le Christ, mais parce qu’on lui avait ordonné uniquement de taire la Vérité ; et, comme il ne s’y résignait pas, il mourut pour le Christ qui est la Vérité en personne. Autrement dit, pour l’amour de la Vérité, il ne fit pas de compromis et il n’eut pas peur d’adresser des paroles fortes contre les puissants du monde, en l’occurrence contre Hérode.

         Aujourd’hui, la célébration du martyre de saint Jean-Baptiste nous rappelle qu’aucun compromis n’est possible pour le chrétien quand il s’agit de l’amour du Christ, de sa Parole, de sa Vérité. Certes, Dieu merci, tout le monde n’est pas appelé au martyre du sang, mais la vie de disciple de Jésus demande le témoignage de la fidélité quotidienne à l’Evangile, le courage de laisser le Christ grandir en nous, de le laisser orienter nos pensées et nos actes. C’est un chemin de vie qui nous demande bien des renoncements, mais qui nous procure une grande joie. Grâce à notre relation à Dieu, en particulier dans la prière, nous avons confiance qu’il nous donne lui-même la capacité et la force de vivre en avançant sur ce chemin qui, en fin de compte, est celui de la sainteté. Dieu nous communique sa sainteté et nous donne le courage du témoignage.

         Dans notre société où, il faut bien le dire, règne un profond relativisme, parfois même érigé en idéologie, il est d’autant plus important que les jeunes qui fréquentent nos écoles puissent trouver des éducateurs capables de témoigner, comme Jean-Baptiste, de la Vérité, qui n’est pas d’abord une idée, mais une Personne, Jésus-Christ, Parole éternelle du Père, qui a pris chair de notre chair, qui a proclamé l’Evangile du Salut et qui, par pur amour, a donné sa vie pour nous sauver du mal, du péché et de la mort éternelle. Oui, les jeunes ont besoin de trouver sur leur route des Jean-Baptiste qui ne se prennent pas pour la Lumière, mais qui peuvent humblement la refléter par leur foi, leur manière de vivre, leur courage apostolique, à cause de leur fidélité au Christ. Les jeunes ont besoin de trouver des Jean-Baptiste qui leur montrent la route du Christ, comme le fit le Précurseur avec ses propres disciples qu’il ne retint pas auprès de lui, mais à qui il désigna le Messie : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Les jeunes ont besoin de trouver des Jean-Baptiste qui témoignent humblement du Primat de Dieu dans leur vie, du primat de l’Amour de Dieu et donc aussi du primat de l’Amour entre frères de Jésus-Christ.

         Demandons cette grâce les uns pour les autres, par l’intercession de celui dont nous fêtons en ce jour le martyre. Amen.

        

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