26 juin 2019 - Mercredi 12ème semaine temps ordinaire — Diocèse de Tulle

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26 juin 2019 - Mercredi 12ème semaine temps ordinaire

Messe avec les Equipes de funérailles Eglise de Beynat

         Lorsqu’on lit dans le livre de la Genèse l’histoire d’Abraham, on est frappé de voir combien c’est difficile pour lui d’entrer dans les desseins de Dieu, de comprendre où Dieu veut vraiment le conduire, ce qu’il attend de lui et comment peut se réaliser la promesse qui lui a été faite. A vrai dire, ce n’est pas tellement étonnant quand on sait d’où vient Abraham. Il est né dans une culture polythéiste ; le Dieu unique s’est fait connaître à lui, lui a demandé de quitter son pays et d’aller vers une terre nouvelle. Il s’est mis en marche, « sans savoir où il allait », comme dira la lettre aux hébreux en louant sa foi et celle d’autres personnages de l’Ancien Testament. Il a eu foi en la parole divine qui lui était adressée et il est parti sans savoir où il allait. Il s’est mis en marche. C’est ce qui est beau dans la vocation d’Abraham : marcher sans voir la fin du chemin, sans comprendre exactement où la route le conduira ; cheminer dans la confiance, en acceptant de mettre un pas après l’autre, sans tout savoir d’avance, en acceptant d’affronter les difficultés de la route, les imprévus qui ne manqueront pas de survenir, etc.

         Le récit que nous avons entendu met en lumière cette confiance et, en même temps, les interrogations nombreuses qui surgissent dans la tête d’Abraham, une certaine insécurité qui habite son cœur, peut-être même une méfiance, des doutes… Bref un mélange de foi et de peur, de confiance et de crainte :

         - « Mon Dieu, que pourrais-tu donc me donner ? Je m’en vais sans enfant » ;

         - « tu ne m’as pas donné de descendance, et c’est un de mes serviteurs qui sera mon héritier » ;

         - « Seigneur, comment vais-je savoir que j’ai ce pays en héritage ? ».

 

         L’histoire d’Abraham nous concerne parce que d’une certaine façon, nous pouvons nous identifier à lui dans notre pèlerinage de la foi. A la différence notable toutefois que nous avons reçu la pleine révélation du mystère de notre salut par Jésus-Christ, le Fils de Dieu, Parole éternelle du Père faite chair en notre monde ! Cependant, il y a quelque chose de commun, c’est ce qu’on appelle la foi. La foi, dont la lettre aux hébreux nous explique qu’elle consiste à espérer en des réalités qu’on ne voit pas. Ce qu’il y a de commun encore entre nous et notre Père dans la foi, c’est que, même en ayant reçu la révélation plénière de Jésus-Christ, nous devons tout de même accomplir le pèlerinage de la foi sur cette terre et nous confronter à la finitude de notre condition humaine. Nous avançons dans la foi, mais la foi n’est pas la claire vision ; la foi est une lumière pour avancer dans une certaine obscurité ; c’est une lumière suffisante pour mettre un pas après l’autre, mais sans voir le bout de la route. Il faut faire face aux épreuves de la condition humaine, en comptant sur la grâce de Dieu, sur la force de l’Esprit-Saint, sur l’efficacité de la prière, en comptant sur l’intercession de notre Grand Prêtre Jésus, sur sa présence à nos côtés, en nous, comme il nous l’a promis, en comptant aussi sur la prière de notre Mère et sur celle des saints et saintes du Ciel, eux qui sont arrivés au bout de la route et sont entrés dans la pleine clarté, la vision béatifique.

         Sans doute, pouvons-nous retenir cette belle Parole de la première lecture : « Abraham eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste ». Saint Paul, dans l’épître aux romains explicitera cela. C’est la foi qui nous procure la justice et la vie éternelle. La foi nous justifie et nous ancre dans la confiance que nous n’avons rien à craindre, parce que notre justice vient de la grâce divine. Que cette espérance nous donne force et courage pour avancer, comme Abraham, sur le chemin de la vie, sans tout comprendre, sans tout voir, mais confiants que nous sommes entre les mains du Seigneur. Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer ! Amen.

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