12 octobre 2019 - Messe anniversaire 49ème anniversaire de la mort du Serviteur de Dieu Edmond Michelet — Diocèse de Tulle

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12 octobre 2019 - Messe anniversaire 49ème anniversaire de la mort du Serviteur de Dieu Edmond Michelet

Marcillac – Messe en l’honneur de la Vierge Marie « Mère de l’unité » (cf. Rituel des messes en l’honneur de la Vierge Marie)

En ce mois du Rosaire, qui est aussi, cette année, un mois missionnaire extraordinaire voulu par le Pape François, quoi de plus approprié que de réclamer l’intercession de notre Mère du Ciel, comme « Mère de l’Unité » - c’est ainsi quez la nomma le saint pape Paul VI, à plusieurs reprises !

L’Eglise est persuadée que l’unité des chrétiens et plus largement celle du genre humain sont profondément liées au rôle de maternité spirituelle de la Vierge Marie. Dans « Rue de la Liberté », Edmond Michelet rapporte qu’à Dachau « diverses confessions se partageaient la chapelle » ; que « le clergé catholique était le plus nombreux, mais qu’il y avait aussi beaucoup de pasteurs, un certain nombre de prêtres orthodoxes, et même un Marabout d’Albanie ». Et, avec l’accord de tous, une statue de la Vierge, œuvre d’un déporté, fut disposée à droite de l’autel, au cours du dernier hiver. « Elle pouvait figurer, dit-il, aussi bien l’Etoile du matin que le Salut des infirmes, la Consolation des affligés que la Reine des martyrs ». Il aurait pu ajouter – mais ce vocable n’était pas en usage : « la mère de l’unité » !

Chers amis, la mission évangélisatrice de l’Eglise, donc de chacun et chacune d’entre nous comme baptisés, dans nos communautés paroissiales, est intimement liée au mystère de l’Eglise Une. Toute division, dans nos familles, nos paroisses, l’Eglise diocésaine, et entre chrétiens, constitue un obstacle à l’annonce de l’Evangile et à sa réception.

Nos Orientations pastorales diocésaines reposent sur trois dimensions inséparables : la fraternité, l’appel et la mission. La fraternité est un autre nom de l’Eglise, le premier même, que l’on trouve dès les commencements, dans le Livre des Actes des Apôtres. La fraternité est un autre nom de l’unité : unité de l’Eglise, unité du genre humain. Edmond Michelet avait de cela une très vive conscience. C’est pour cela qu’il était « l’homme de la fraternité », comme on l’a dit à son sujet. En fidélité à la lettre de l’Evangile, il n’envisageait pas cette fraternité sans la recherche permanente du pardon et de la réconciliation. Ainsi, lors de la célébration pour le 7ème centenaire de saint Louis, à Rocamadour, pouvait-il s’adresser à Dieu par ces paroles : « Nous vous prions aussi, Seigneur, pour nos ennemis, pour nos adversaires, ceux qui se croient ou se disent tels. Et cela, parce que Vous nous l’avez demandé ; parce que nous ne voulons pas porter en nous le poids de la haine ; parce que nous croyons que la recherche persévérante de la réconciliation entre les hommes est le signe auquel doivent se reconnaître Vos enfants ».

Pour le serviteur de Dieu Edmond Michelet, la fraternité chrétienne subsumait toutes ces autres attitudes : refus de la haine, pardon, réconciliation, unité. Et, comme conséquence de cela : la joie ! Paradoxalement, c’est au cœur de la grande épreuve du camp de concentration qu’a grandi en son âme ce désir profond de « désarmer la haine » ; et, par la suite, il ne s’en départit jamais. Où trouvait-il la force de cette charité sans frontière et sans limites ? Je crois que la réponse se trouve encore dans « Rue de la liberté » et je la résumerai ainsi : dans l’eucharistie et dans la dévotion envers la Ste Vierge. Toute sa vie, il resta fidèle à la participation à l’eucharistie, quel que soit le lieu et les circonstances où il se trouvait (y compris lors d’un voyage en Chine communiste où il osa exprimer explicitement son désir de participer à la messe). Quant à la prière mariale, elle ne le quitta jamais ; elle ponctuait ses journées. Lorsqu’à la fin de sa vie, alors qu’il était à bout de forces, il fut nommé Ministre des Affaires culturelles, il avait pris l’habitude de dire un « je vous salue Marie » sur chaque marche de l’escalier menant à son bureau, au 2ème étage du ministère. Pour comprendre vraiment la profondeur de cette piété mariale, ancrée dans l’expérience de Dachau, on peut faire référence à un autre passage de « Rue de la liberté » : « Dans un univers inhumain, dans l’océan de haine qui prétendait nous submerger, l’humaine tendresse, la bonté inépuisable et si accessible de Marie nous furent souvent cause de joie : causa nostrae laetitiae… Dans la contemplation de la Vierge au pied de la Croix, nous découvrions un sens nouveau à notre misère. Mieux encore, à méditer sur son inlassable intercession, nous comprenions de plus en plus ce que pouvait être notre propre attitude tant dans les « jours de notre mort » que lorsque, plus tard, se régleraient les comptes. Aucun langage ne traduira jamais la reconnaissance infinie de ceux qui connurent ainsi cette grâce de transfiguration de leurs souffrances et celle, bouleversante, du désarmement de la haine ».

Le mystère central de notre foi – le mystère pascal du Christ, sa mort et sa résurrection – contemplé à travers l’image de Marie au Golgotha, au pied de la Croix de son fils, ce mystère déjà présent dans la prière sacerdotale de jésus, la veille de sa Passion, ce mystère est l’expression de l’Amour mené à son Accomplissement : « Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à l’extrême ».

L’amour trinitaire est la source de cet Amour du Cœur transpercé de Jésus sur la Croix, qui se répand en nos propres cœurs pour que nous ayons en nous l’Amour dont le Père aime le Fils et qu’ainsi se réalise notre unité : « que leur unité soit parfaite ; ainsi le monde saura que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé ».

En ce mois missionnaire, en ce mois du Rosaire, en cette Année de l’Appel dans notre diocèse, demandons au Seigneur, par l’intercession de Notre-Dame, mère de l’unité, et à la prière du Serviteur de Dieu Edmond Michelet, la grâce d’être des réconciliateurs et des artisans de paix et d’unité, pour témoigner de l’Evangile du Salut. Que le sacrement de l’Amour que nous célébrons maintenant soit vraiment pour nous le signe de l’unité et le lien de la charité. Amen.

 

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