1er février 2019 - Vendredi de la 3ème semaine du temps ordinaire — Diocèse de Tulle

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1er février 2019 - Vendredi de la 3ème semaine du temps ordinaire

Session nationale de formation pour les Délégués diocésains au diaconat

 

         « Frères, souvenez-vous de ces premiers jours où vous veniez de recevoir la lumière du Christ… ».

         L’auteur de la lettre aux hébreux nous invite à faire mémoire de notre baptême, de cette grâce de l’illumination qui nous a configurés au Christ dans son mystère pascal, qui a fait de nous des enfants de Dieu et des membres de l’Eglise. Certes, à la différence des destinataires de la Lettre aux hébreux, nous n’avons pas eu à soutenir le dur combat des souffrances liées à la persécution, nous n’avons pas eu à accepter avec joie qu’on nous arrache nos biens… Mais nous n’ignorons pas pour autant ceux et celles de nos frères chrétiens qui, de par le monde, sont soumis à des persécutions, et nous les portons dans notre prière, en compatissant à leurs souffrances et en offrant nos propres croix, même si elles sont bien légères en comparaison des leurs.

         Il y a cependant une réalité qui demeure vraie pour tout baptisé, pour ceux qui ont reçu la lumière du Christ, c’est celle de l’endurance, de la persévérance. La lettre aux hébreux dit : « l’endurance vous est nécessaire pour accomplir la volonté de Dieu et obtenir ainsi la réalisation des promesses ». Il y a un combat de la foi, un combat de l’espérance, un combat de la charité. Nous l’expérimentons chaque jour pour demeurer fidèles à la grâce de notre baptême, pour lui permettre de se déployer pleinement et de porter des fruits. Cela pourrait nous inquiéter et d’une certaine manière, il n’est pas malsain que nous éprouvions une forme d’inquiétude salutaire quant à la vérité de ce combat, à sa nécessité pour être sûr d’accomplir la volonté de Dieu et non la nôtre, de pouvoir bénéficier des promesses de Dieu et – pour reprendre l’expression de la Lettre aux hébreux – de « sauvegarder notre âme ».

         Cette inquiétude ne serait pourtant pas salutaire si elle devenait une source d’angoisse, si elle installait la peur en notre cœur ou bien encore si elle nous conduisait à une attitude fébrile, à une sorte d’activisme sous prétexte de servir l’avancée du Royaume de Dieu. Les paraboles du Règne de Dieu, comme celles que l’Evangile de ce jour nous a fait entendre, enseignent aux disciples que nous sommes, aux ministres de l’Eglise que nous sommes, la patience et la juste attitude dans notre combat, notre persévérance et notre participation à l’œuvre de Dieu.

         Jésus compare le Règne de Dieu à une semence dont la germination et la croissance ne dépendent en rien de l’activité du semeur ; qu’il dorme ou qu’il veille, la graine mise en terre va germer et grandir. Il y aura « l’herbe, puis l’épi et enfin du blé plein l’épi ». La deuxième parabole, quant à elle, en prenant pour exemple la graine de moutarde, veut mettre en valeur le contraste étonnant entre la semence qui est la plus petite des graines et le résultat que va produire sa croissance : une plante qui dépasse toutes les autres par sa taille. La leçon est claire : le Royaume de Dieu, parce que justement il est règne de Dieu, Seigneurie de Dieu, présence cachée mais bien réelle de Dieu, en son Fils Jésus, dans la vie des hommes, demande d’abord et avant tout à être accueilli, dans la docilité à l’Esprit. Notre assurance dans la foi, dont parle la lettre aux hébreux consiste essentiellement dans la reconnaissance du primat de Dieu et de l’action de sa grâce dans nos vies, dans la vie de l’Eglise, dans la vie du monde.

         C’est ce que nous exprimons plusieurs fois par jour dans la prière du Notre Père, où nous demandons à Dieu que son Règne vienne. Cette prière nous établit dans la docilité du cœur pour laisser Dieu agir, accomplir son œuvre de salut, par son Fils. Il faut un cœur docile pour que Dieu règne et non pas nous. La liturgie, et au plus haut point l’Eucharistie, nous établit dans cette attitude d’accueil du Règne de Dieu, puisque nous y offrons ce que nous recevons de Lui, en la personne du Christ, Grand Prêtre, qui nous prend dans son offrande au Père. C’est vraiment l’œuvre de Dieu, dans laquelle, en Jésus et par Jésus, nous sommes sanctifiés et Dieu lui-même glorifié. Amen.

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