28 avril 2019 - 2ème dimanche de Pâques – C — Diocèse de Tulle

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28 avril 2019 - 2ème dimanche de Pâques – C

Célébration de la Confirmation - Allassac

 

         Frères et sœurs,

         Les infinies richesses divines qui étaient pour ainsi dire demeurées en partie cachées ou voilées au Peuple de la Première Alliance, voilà qu’avec Jésus-Christ elles nous ont été pleinement révélées, si bien que nous n’avons plus rien à chercher en dehors de lui ; il est lui-même la plénitude absolue et définitive de la révélation divine. Qui a Jésus a tout ! Et voilà pourquoi notre plus grande joie est de le faire connaître à ceux et celles qui n’ont jamais entendu parler de Lui, ou qui, même s’ils en ont entendu parler dans leur enfance, ont enfoui le trésor de cette connaissance, par négligence bien souvent ou parce que leur cœur est comme ensablé, enfermé dans toutes sortes de soucis et de préoccupations matérielles ou bien encore parce que, comme l’Apôtre Thomas, ils ne veulent croire que ce qu’ils voient avec leurs yeux de chair.

         Oui, chers amis, en Jésus-Christ, le Ciel s’est ouvert pour nous lorsque, par la lance du soldat, les sacrements de notre rédemption, de notre salut, se sont répandus de son côté ouvert, laissant jaillir le sang et l’eau. Comme le disait admirablement un théologien du moyen-âge : « le côté du Christ s’est ouvert pour que nous ne mettions plus, comme Thomas, nos doigts en son côté, mais que nous entrions tout entiers jusqu’à son cœur, par cette porte ouverte, là où la miséricorde est certaine, jusqu’à son âme sainte, pleine de toute la plénitude de Dieu, pleine de grâce et de vérité, pleine de notre salut et de notre consolation ».

         Chers confirmands de ce jour, dans vos lettres vous me dites tous qu’en vous préparant à la Confirmation, vous avez appris à mieux connaître Jésus. Je m’en réjouis ! Cependant, je vous mets en garde : connaître Jésus, ce n’est pas essentiellement savoir des choses à son sujet, comme on peut savoir des choses sur les grands personnages de l’histoire. Vous auriez beau savoir tout ce qu’il est possible de savoir sur la vie de Jésus, parce que vous auriez scruté à fond les évangiles, les épîtres du Nouveau Testament, que vous auriez lu et étudié les plus grands théologiens de l’histoire de l’Eglise que vous auriez lu toutes les Encycliques des papes…, vous n’en demeureriez pas moins de grands ignorants tant que vous n’auriez pas fait cette expérience absolument unique – et que personne ne peut faire à ma place – celle d’entrer par la porte ouverte du côté de Jésus, jusqu’à son cœur, là où il y a tous les trésors de la connaissance, là où est contenue la miséricorde, là où se trouve la source inépuisable de l’Amour humain et divin de Jésus, la source de toute consolation et de notre salut !

         Les G.A.F.A. (vous savez qui sont les G.A.F.A. ? Les Google, les Amazone, les Facebook, etc.) savent des tas de choses sur nous, parce que chaque fois que vous allez sur ces plates-formes du Web, avec vos ordinateurs, vos tablettes ou vos téléphones portables, vous laissez des traces… Ils savent vos goûts, vos préférences, vos attentes,.. Mais est-ce qu’ils vous connaissent vraiment ? Non, bien sûr que non ! Parce qu’ils ne vous aiment pas ! Ce qui les intéresse, c’est votre porte-monnaie ! Il ne suffit pas de savoir des informations sur quelqu’un pour vraiment le connaître.

         Chers confirmands, vos parents vous connaissent bien, mieux que quiconque et, vous aussi vous les connaissez bien, mieux que quiconque. Mais d’où vient cette connaissance ? Bien sûr, les parents savent beaucoup de choses sur leurs enfants et vice-versa : sur les manières de vivre, les habitudes, les comportements, le caractère, etc. Mais surtout vos parents vous connaissent et vous les connaissez parce que vous vous aimez. C’est cela le secret de la vraie connaissance. C’est la connaissance du cœur.

         L’un ou l’une d’entre vous – je ne sais plus – m’a écrit ceci : « Maintenant, j’ai fini mon parcours de foi ». Je comprends bien ce qu’il a voulu dire (c’est-à-dire que le catéchisme était fini). Cependant, je lui ai répondu : non, ton parcours de foi, tu ne fais que le commencer ! Personne, en effet, n’a jamais fini son parcours de la foi, tant qu’il est sur cette terre. Le parcours de la foi durera jusqu’à notre dernier souffle. Et même au Ciel, on n’épuisera pas la connaissance de Dieu parce qu’on ne pourra pas épuiser son amour, tellement il est infini ! Foi et charité vont ensemble : personne ne pourra jamais dire : j’aime Dieu parfaitement, j’aime Jésus parfaitement. Pas plus que nous ne pouvons dire que nous nous aimons les uns les autres parfaitement.

         Si je vous dis tout cela, c’est pour vous faire comprendre qu’il vous faudra toujours et sans cesse demander à Jésus de vous ouvrir la porte de son côté, la    porte de son cœur. Non pas parce que lui la fermerait, mais parce que c’est notre cœur qui n’aime pas assez pour entrer en contact avec son cœur ! Plusieurs m’ont dit : le don de l’Esprit-Saint qui me touche le plus, c’est celui de l’affection filiale. C’est très beau ! En effet, sans ce don je ne peux pas aimer vraiment Jésus, je ne peux pas aimer Dieu, je ne peux pas répondre suffisamment à son amour. Lui nous a ouvert son cœur d’où jaillissent en abondance les sources vives du salut, qui sont son amour et sa miséricorde infinie. Mais j’ai besoin du don de l’Esprit-Saint qu’on appelle le don de l’affection filiale pour m’ouvrir à cette source ! Voilà pourquoi, chers amis, il faut beaucoup prier, il faut toujours avoir faim de l’eucharistie, avoir recours au sacrement du pardon, pour que nos cœurs grandissent dans cette affection filiale, pour que se réalise ce qu’on peut appeler « le cœur à cœur » avec Jésus, avec Dieu. Vous savez que lorsqu’on passe le brevet de secouriste, on apprend à faire la respiration artificielle, le bouche-à-bouche. Quand on est chrétien, il faut apprendre le « cœur-à-cœur » avec Jésus, parce que sinon la vie de Jésus ressuscité ne peut pas venir en nous. Nous lui restons extérieurs. Nous n’entrons pas dans le côté de Jésus, dans son cœur.

         Deux ou trois d’entre vous m’ont écrit : « c’est dommage qu’après la Confirmation, l’aumônerie s’arrête ! ». J’ai répondu à l’un ou l’autre : « mais, il ne tient qu’à toi et tes camarades qu’elle ne s’arrête pas ! ». Ici, à Allassac, vous pouvez trouver un papa ou une maman ou même deux,  qui accepteraient de vous réunir une fois par mois, par exemple, pas seulement pour manger des pizzas, mais pour prier ou pour faire une action caritative, pour parler de votre vie, etc. Ou bien, pour ceux qui iront en classe à Brive, vous pouvez rejoindre le groupe des lycéens de l’aumônerie paroissiale de Brive. C’est même la condition pour que vous continuiez à grandir dans la foi et surtout dans l’amour du Seigneur et de vos frères. Un chrétien seul, c’est un chrétien perdu ! On ne peut pas être chrétien, seul dans son coin. On sera peut-être un homme ou une femme plus ou moins religieux, mais on ne sera pas chrétien.

         Demandons, chers amis, à notre Mère du Ciel, la Vierge Marie, de prendre sous son manteau ces jeunes qui vont recevoir le sacrement de la Confirmation. Qu’ils soient de véritables témoins de la foi, témoins de Jésus-Christ, pour la gloire de Dieu et le salut du monde !

 

                                               + Francis BESTION

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