6 septembre 2019 - Obsèques de Mme Alice DAVID — Diocèse de Tulle

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

6 septembre 2019 - Obsèques de Mme Alice DAVID

Ussac

Frères et sœurs,

l’Evangile que nous venons d’écouter ne figure pas dans le lectionnaire pour les funérailles, mais vous l’avez choisi, François, parce que, dans la Bible de votre maman, cette page était marquée et qu’au fond cela correspondait sans doute à sa vie spirituelle.

Cette page d’Evangile, nous la lisons chaque année le mercredi des cendres, pour l’entrée en Carême, parce qu’il y est question de trois grandes attitudes de la vie chrétienne : la prière, le jeûne et le partage – qui existent d’ailleurs dans toutes les grandes religions. Comme le Carême est un temps favorable pour la conversion, c’est-à-dire pour travailler à changer notre cœur, c’est vrai que la prière, le jeûne et le partage peuvent être des moyens puissants pour avancer sur ce chemin de la conversion. Jésus, qui n’avait pas besoin de se convertir puisqu’il était sans péché, a pratiqué lui-même la prière, le jeûne et le partage. Il en a souvent parlé à ses disciples et aux foules.

Mais, ici, c’est un aspect particulier qui est souligné, qu’on pourrait résumer dans une brève expression : « la religion du cœur », qui s’oppose à la religion des apparences, du paraître. Et c’est cela, je crois, que Mme David avait voulu souligner, en apposant une marque dans sa Bible, à côté de ces quelques versets. Elle n’était pas une femme du paraître ni des apparences.

« Religion du cœur » ne signifie pas religion « privée » ; aujourd’hui, il y a des gens qui pensent ou qui voudraient faire penser aux autres que la religion est une affaire purement privée. Pour Mme Alice David, ce n’était pas le cas, car elle était une catholique pratiquante, qui fréquentait les Assemblées dominicales. Mais « religion du cœur » veut dire qu’on aime Dieu pour lui-même, qu’on le prie, qu’on le sert en servant les autres, non pas dans le but de se faire remarquer ou de se mettre en avant, mais par pure fidélité gratuite.

La foi de Mme Alice David était celle d’une personne humble, qui a travaillé, avec son mari, Georges, pour faire vivre sa famille, qui était accueillante, à l’exemple de la Marthe des évangiles qui, avec sa sœur Marie, recevaient Jésus dans leur maison de Béthanie. Ce n’est pas étonnant si les prêtres de la paroisse aimaient aller chez la famille David ; ils y trouvaient toujours bon accueil.

La vie de Mme David me fait penser à celle de saint Bénilde de Saugues. Lors de sa canonisation, le pape Paul VI avait dit : comment le frère Bénilde, petit instituteur de campagne, est-il devenu saint ? Qu’avait-il fait d’extraordinaire ? Rien. Ou plutôt, si, il a vécu de manière extraordinaire les choses ordinaires de la vie quotidienne. Autrement dit, il a mis de l’amour – Amour pour Dieu et pour le prochain – dans les petits actes de la vie ordinaire. Et c’est cela en fin de compte la sainteté. Le frère Bénilde n’avait pas été une star, il n’avait pas fait parler de lui, il n’avait pas été un personnage célèbre. Rien de tout cela ! Mais il avait aimé Dieu et ses frères de tout son cœur dans les activités banales de son existence. La religion du cœur !

Est-ce à dire, chers amis, que les épreuves de la vie ont été épargnées à Mme David ? Non. Elle a connu, comme tout homme et toute femmes, ici-bas, les difficultés, les soucis, les épreuves de la condition humaine, celles que Jésus lui-même a partagées. Mais tout cela n’est pas venu remettre en cause sa foi et son Amour pour Dieu et pour son prochain. Comme le dit saint Paul, dans la première lecture, elle aurait pu dire elle aussi : « en tout cela, nous sommes les grands vainqueurs, grâce à Celui qui nous a aimés ». Et il ajoute : « Rien ne pourra nous séparer de l’Amour de Dieu qui est en Jésus-Christ, notre Seigneur ». Il y a quelques jours, je rencontrais un homme qui a perdu ses deux enfants et qui me disait : je tiens grâce à la foi. Et j’ai ajouté : et grâce à l’amour de Dieu, car il pleure avec vous.

Mme David, ici-bas rien n’a pu vous séparer de l’Amour de Dieu ; qu’il en soit ainsi, maintenant, pour vous, pour votre mari Georges et votre fille Marie-Françoise, votre frère Paul qui étaient partis avant vous. Désormais que rien ne vous sépare du Père miséricordieux et de son Fils bien-aimé, dans la communion de l’Esprit ; qu’il vous accueille, ainsi que les vôtres, dans son éternité bienheureuse. C’est ce que nous lui demandons dans cette eucharistie où le Christ s’offre en sacrifice spirituel pour nous et notre salut.

 

Navigation