8 février 2019 - Pèlerinage des Gens du Voyage — Diocèse de Tulle

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8 février 2019 - Pèlerinage des Gens du Voyage

Célébration de la Confirmation Grottes de Saint-Antoine, à Brive

         « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction ». Ces paroles se trouvent dans le livre du prophète Isaïe, et Jésus en fait la lecture dans la Synagogue de Nazareth, au commencement de sa vie publique. Les prophètes de l’Ancien Testament, envoyés par Dieu pour enseigner le peuple, recevaient l’onction de l’Esprit qui, quelques fois, pouvait être signifiée par une onction d’huile, comme ce fut le cas pour le prophète Elisée.

         Après avoir proclamé la lecture d’Isaïe, dans la Synagogue, Jésus la commente. L’évangéliste n’a retenu qu’une parole de ce commentaire, la plus importante : « aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre ». Que devaient comprendre les auditeurs de la Synagogue ? Ils devaient comprendre que l’Esprit de Dieu reposait sur Jésus, que Jésus était le Messie, le Christ, c’est-à-dire celui qui a reçu l’onction.

         Aujourd’hui, ce sont six adultes et une adolescente qui vont aussi recevoir l’onction de l’Esprit, qui sera signifiée par une onction d’huile parfumée – le saint-chrême – dont je marquerai leur front, en disant : « sois marqué de l’Esprit-Saint, le don de Dieu ». Et ils pourront dire eux aussi, comme Jésus : « aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que nous venons d’entendre », parce que, sur eux aussi, vient reposer l’Esprit du Seigneur. Les pères de l’Eglise aimaient dire que les baptisés-confirmés sont d’autres « christs », c’est-à-dire que, comme Jésus, ils ont reçu l’onction de l’Esprit.

         Et, nous tous ici présents, frères et soeurs, nous pouvons reprendre à notre compte les paroles de Jésus, car pour nous aussi s’accomplit la prophétie ; elle s’accomplit car depuis notre baptême et notre confirmation l’Esprit de Dieu repose sur nous. Notre baptême et notre confirmation ne sont pas des évènements du passé ; leur réalité et leur actualité est à jamais présente pour nous. Voilà pourquoi, il ne faudrait jamais dire « j’ai été baptisé, j’ai été confirmé », mais « je suis baptisé, je suis confirmé ». Certes les rites du baptême et de la confirmation ont été réalisés un jour du temps – on en connaît la date – mais ce que produisent ces rites est toujours actuel, toujours présent. Les sacrements accomplissent en nous le salut, ils nous procurent le salut, ils nous sauvent parce qu’ils ne cessent d’actualiser en nos âmes le mystère pascal du Christ, c’est-à-dire sa mort et sa résurrection.

         Chers amis, le chrétien n’est pas quelqu’un qui se contente de vivre de souvenirs du passé ; c’est quelqu’un qui vit pleinement le présent de Dieu, le présent de Jésus-Christ, le présent de l’Esprit et qui est tourné vers l’avenir, vers l’Espérance du Royaume. Au XIXème siècle, le philosophe Auguste Comte avait dit que, dans la société, il y avait plus de morts que de vivants ! Il voulait dire qu’il y avait plus de gens qui vivent dans le passé que dans le présent. Il ne peut pas en être ainsi pour ceux qui ont reçu la grâce de l’Esprit-Saint, car cette grâce demeure à jamais vivante, comme est vivant le Christ ressuscité. Et cette vie du Christ, cette vie de son Esprit, nous la puisons dans sa Parole, dans ses sacrements, dans la charité qui le rendent présent aujourd’hui, à chaque instant : « je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20).

         Chers confirmands, aujourd’hui, l’Esprit Saint vous est donné pour la mission dans l’Eglise, dans le monde, sur les routes du monde. Depuis 2000 ans, l’Eglise vit dans une Pentecôte ininterrompue, sinon il y a longtemps qu’elle aurait disparu ! L’Esprit-Saint est à l’oeuvre comme à la première Pentecôte, il ne cesse pas de faire de nouveaux apôtres, de déposer sur leur tête la flamme de son ardeur, de mettre en leur coeur le souffle de sa force ; il continue de faire naître des disciples-missionnaires pour que l’Evangile du Salut se répande dans les coeurs, pour qu’il soit annoncé partout dans le monde. Pentecôte, c’est l’Eglise en naissance ; et parce que l’Esprit Saint est toujours jeune – Dieu ne peut pas veillir ! – l’Eglise aussi est toujours jeune, de la jeunesse de l’Esprit Saint ! Du point de vue des historiens, des journalistes, des sociologues, l’Eglise est une « vieille dame » ; du point de vue de l’Esprit, du point de vue des baptisés-confirmés, c’est une fiancée sans ride, c’est l’Epouse du Christ qui ne vieillit jamais !

         Chers confirmands, l’Eglise, c’est vous ; frères et soeurs, l’Eglise, c’est nous ! Nous sommes les pierres vivantes de l’Eglise ! Chacun participe à la vitalité de l’Eglise, du Corps du Christ, comme chaque membre de notre corps participe à notre bonne santé physique et psychique. Chers confirmands, en recevant aujourd’hui le sacrement de la confirmation, c’est le sacrement des TÉMOINS que vous recevez. L’Esprit saint vous donne la force pour témoigner de votre foi en Jésus, mort et ressuscité. L’Esprit saint vous enflamme du feu de la charité pour que par vos actes vous témoigniez de l’amour du Seigneur pour tous les hommes de ce monde.

        

         Est-ce à dire que la confirmation va, comme un coup de baguette magique, supprimer tous vos problèmes, effacer vos soucis, et faire de vous des superman ou superwoman ? Non. La première lecture de saint Paul aux galates nous a mis devant la réalité du combat qui se livre chaque jour en nos coeurs : « il y a, dit l’apôtre, un affrontement qui vous empêche de faire tout ce que vous voudriez ». Ce combat, c’est celui qui oppose la chair à l’Esprit, la convoitise de la chair à l’Esprit Saint. Ce combat, il ne se livre pas à l’extérieur de nous-mêmes, mais en nous-mêmes. Et nous en faisons souvent l’amère expérience. Saint Paul nous dit que l’Esprit nous fait vivre, tandis que les convoitises mènent à la mort. Et pour qu’on ne se trompe pas pour discerner ce qui vient de l’Esprit et ce qui vient des convoitises de la chair, il énumère les fruits de l’Esprit-Saint : l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi. Et l’Apôtre de nous inviter à marcher sous la conduite de l’Esprit-Saint. C’est le seul moyen que nous avons pour lutter contre les tendances égoïstes de la chair. C’est en nous rendant dociles à l’Esprit Saint que nous lui permettons d’agir en nous et par nous, de repousser l’Ennemi, le Tentateur qui ne supporte pas que nous fassions le bien. Cette docilité à l’Esprit-Saint suppose que nous prenions du temps pour Dieu, chaque jour : pour nous mettre à l’écoute de sa Parole, pour prier, pour faire silence en nous. Demandez-vous, chers amis, sur qui vous êtes branchés : sur internet ou sur l’Esprit-Saint ? Combien de temps je passe à écouter l’Esprit-Saint et combien de temps je passe sur mon portable ? Ce sont des questions très concrètes qui nous permettent d’être en vérité avec nous-mêmes et avec Dieu.

         Demandons au Seigneur, par l’intercession de Notre-Dame du Bon Secours et de saint Antoine, qu’il nous garde fidèle à l’Esprit de notre baptême et de notre confirmation. Amen.

        

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