2 juin 2019 - 7ème dimanche de Pâques – C — Diocèse de Tulle

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2 juin 2019 - 7ème dimanche de Pâques – C

Célébration de la Confirmation - Eglise du Sacré-Cœur des Rosiers

         Nous venons d’écouter un passage de la longue prière que Jésus adresse à son Père, la veille de sa Passion. On l’appelle la « prière sacerdotale », car c’est la prière de Celui qui s’offre en personne à son Père, qui offre sa propre vie en sacrifice pour le salut de l’humanité. Comme le dit une préface du temps pascal : « il est à la fois le prêtre, l’autel et la victime ».

         Frères et sœurs, en s’adressant ainsi à son Père, Jésus ne prie pas pour lui-même, il prie pour ses Apôtres, qui sont avec lui. Et il prie aussi pour nous : « Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi » ! Oui, il s’agit bien de nous qui avons cru grâce à la parole des Apôtres et de leurs successeurs. Quel réconfort, quelle joie, quelle grâce de savoir que Jésus, dans sa prière sacerdotale, la veille de sa mort sur la croix, a présenté chacune et chacun d’entre nous à son Père. Comme le disait un saint du Moyen-Age : nous sommes les heureux disciples « qui ont pour avocat leur juge en personne, et pour intercesseur celui qu’on doit adorer au même titre que le Père auquel il adresse sa prière ».

         Frères et sœurs, quelle consolation, quelle confiance pour nous qui avons mis notre foi en Jésus, mort et ressuscité, de savoir qu’il a demandé expressément à son Père que nous soyons un jour auprès de Lui : « je veux, dit-il, que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi ». Si nous ne rejetons pas la grâce que nous avons reçue, si nous cherchons à en vivre, quel bonheur déjà, ici-bas, de savoir que nous avons comme intercesseur auprès de Dieu le Père son propre Fils.

         Cependant, avant même que de prier pour que nous soyons avec Lui auprès du Père, Jésus a prié à une autre intention. Il a prié pour l’unité de ses disciples : « que tous soient UN, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi. Qu’ils soient UN en nous ! ». C’est dire que Jésus ne s’est pas contenté d’émettre un vœu pieux, celui de la bonne entente de ses disciples de tous les temps entre eux, celui d’une sorte de code des bonnes manières entre frères du Christ ; encore moins celui d’une vague tolérance… Non, rien de cela, mais une prière pour l’unité, pour la communion entre frères du Fils. Et quelle communion ! Etre UN comme le Père et le Fils sont UN ! Rien de moins que la communion trinitaire comme modèle de la communion entre disciples de Jésus.

         Cette unité, Jésus lui assigne un but : « qu’ils soient UN en nous, pour que le monde croie que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé ». Comment le monde peut-il croire au Fils de Dieu si ses disciples se divisent, se déchirent ? Saint Paul déjà déplorait la division dans des communautés naissantes. C’est ainsi qu’à Corinthe, certains se réclamaient de Paul, d’autres d’Apollos, d’autres de Pierre… comme si le Christ pouvait être divisé, comme s’il pouvait y avoir plusieurs évangiles.

         Si Jésus s’est fait le grand intercesseur auprès de son Père pour l’unité de ses disciples, n’est-ce pas qu’il savait qu’au cours des siècles, son Eglise serait confrontée à des ferments de division, qui viendraient affaiblir sa capacité de témoignage ? La prière de Jésus est une invitation incessante à la conversion des cœurs pour dépasser les particularismes de culture, de génération, de sensibilités. L’Eglise repose essentiellement, sacramentellement, sur cet acte de communion unique auquel nous sommes conviés dimanche après dimanche. En participant à l’Eucharistie de l’Eglise, de la communauté paroissiale, nous entrons dans la communion véritable, celle du Père, du Fils et de l’Esprit-Saint, nous recevons en plénitude le don de cette communion et, par delà nos différences d’âge, de culture, de sensibilité, d’opinion, nous sommes appelés à ne former qu’un seul Corps dans un seul Esprit. Ce grand sacrement du Corps et du Sang du Christ doit nous permettre de surmonter ce qu’il y a de crainte, de réserve, de méfiance, d’opposition entre membres d’une Communauté, afin que nous devenions capables de nous aimer comme le Christ nous a aimés et, ainsi, d’être les témoins de cet amour pour ceux qui ne croient pas.

        

         Aujourd’hui, chers jeunes confirmands, après avoir été catéchisés, après vous être préparés, chacun personnellement et dans vos groupes respectifs, le moment est venu pour vous d’être marqués sur vos fronts avec l’huile parfumée, le saint-chrême, signe sacré de l’onction de l’Esprit-Saint. Vous allez recevoir cette force d’en-haut, cette énergie divine, comme la nommaient les Pères de l’Eglise en Orient ; vous allez recevoir la marque du Saint-Esprit – l’Esprit au sept dons – pour être capables, non seulement d’être d’authentiques disciples de Jésus, mais aussi et surtout ses témoins, ses apôtres, ses missionnaires. L’Esprit que vous allez recevoir en plénitude est semblable à un feu qui embrase le cœur, à un souffle qui pousse à sortir de soi-même, de ses peurs, de ses timidités, de ses paresses, pour annoncer l’Evangile du Salut.

         Cela ne va pas, comme magiquement, vous épargner les difficultés et les épreuves de la route. Dans la première lecture, vous avez entendu le récit de la mort d’Etienne, le premier martyr après le Christ. Le mot « martyr », d’origine grecque, signifie « témoin ». Le martyre, c’est le témoignage suprême. Aujourd’hui, dans le monde, il y a de nombreux Etienne, de nombreux disciples de Jésus qui sont persécutés à cause de la foi ; plusieurs donnent leur vie comme le Christ. Leur force ne vient pas d’eux-mêmes, elle vient de l’Esprit de force, du Paraclet, du Défenseur. Chez nous, il n’y a pas de persécution sanglante, mais, comme l’a dit le pape François, il y a la persécution en gants blancs, celle qui fait que tu n’oseras pas dire que tu es chrétien, que tu vas faire profil bas de peur d’être marginalisé, une persécution sournoise qui instille dans la mentalité commune que la religion c’est une affaire privée et qu’elle n’a pas sa place dans l’espace social, qu’il ne faut pas en parler.

         Chers jeunes, il faut que vous sachiez qu’être témoin de Jésus, ce n’est pas un chemin pour être bien tranquille… Mais quand on est jeune, ce n’est pas ce qu’on cherche, d’être bien tranquille ; ou alors c’est qu’on est déjà fatigué avant d’avoir commencé à être missionnaire ! Soyez des garçons et des filles courageux, des disciples du Christ qui savent en qui ils ont mis leur foi, des missionnaires du Christ qui son prêts à mouiller leur chemise pour que l’Evangile continue d’être annoncé, pour que Jésus soit connu et aimé, pour que le monde soit meilleur. Ne croyez pas que pour cela il faut faire des choses extraordinaires ! C’est dans les petites choses de la vie quotidienne qu’on est chrétien, qu’on suit Jésus, qu’on marche à sa suite, qu’on est son témoin. Soutenez-vous les uns les autres, continuez de vous retrouver en aumônerie, dans le scoutisme, dans le service de l’autel et de l’Assemblée   , etc. Un chrétien seul est un chrétien perdu !

         Je puis vous dire que celui qui met sa confiance en Jésus, qui pense chaque jour à lui parler, à le prier, qui cherche à mettre en pratique ses commandements, qui nourrit sa foi dans les sacrements (le sacrement de l’eucharistie, le sacrement du pardon), qui développe l’esprit de service, je puis vous dire que celui-là, celle-là ne sera jamais déçu et que la tristesse ne pourra pas assombrir son cœur. L’amitié avec Jésus est le secret de la joie, de l’espérance, pour aller de l’avant dans la vie. Jésus nous l’a promis : « je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde ». Et il nous donne son Esprit, l’Esprit qui lui est commun avec le Père, pour que nous soyons ses témoins. Aujourd’hui, la promesse s’accomplit pour vous ! Amen.

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