6 juin 2019 - Jeudi 7ème semaine de Pâques — Diocèse de Tulle

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

6 juin 2019 - Jeudi 7ème semaine de Pâques

Rassemblement des Equipes MCR - Eglise de Naves

         Nous venons d’écouter un passage de la longue prière que Jésus adresse à son Père, la veille de sa Passion. On l’appelle la « prière sacerdotale », car c’est la prière de Celui qui s’offre en personne à son Père, qui offre sa propre vie en sacrifice pour le salut de l’humanité. Comme le dit une préface du temps pascal : « il est à la fois le prêtre, l’autel et la victime ».

         Frères et sœurs, en s’adressant ainsi à son Père, Jésus ne prie pas pour lui-même, il prie pour ses Apôtres, qui sont avec lui. Et il prie aussi pour nous : « Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi » ! Oui, il s’agit bien de nous qui avons cru grâce à la parole des Apôtres et de leurs successeurs. Quel réconfort, quelle joie, quelle grâce de savoir que Jésus, dans sa prière sacerdotale, la veille de sa mort sur la croix, a présenté chacune et chacun d’entre nous à son Père. Comme le disait un saint du Moyen-Age : nous sommes les heureux disciples « qui ont pour avocat leur juge en personne, et pour intercesseur celui qu’on doit adorer au même titre que le Père auquel il adresse sa prière ».

         Frères et sœurs, quelle consolation, quelle confiance pour nous qui avons mis notre foi en Jésus, mort et ressuscité, de savoir qu’il a demandé expressément à son Père que nous soyons un jour auprès de Lui : « je veux, dit-il, que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi ». Si nous ne rejetons pas la grâce que nous avons reçue, si nous cherchons à en vivre, quel bonheur déjà, ici-bas, de savoir que nous avons comme intercesseur auprès de Dieu le Père son propre Fils.

         Cependant, avant même que de prier pour que nous soyons avec Lui auprès du Père, Jésus a prié à une autre intention. Il a prié pour l’unité de ses disciples : « que tous soient UN, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi. Qu’ils soient UN en nous ! ». C’est dire que Jésus ne s’est pas contenté d’émettre un vœu pieux, celui de la bonne entente de ses disciples de tous les temps entre eux, celui d’une sorte de code des bonnes manières entre frères du Christ ; encore moins celui d’une vague tolérance… Non, rien de cela, mais une prière pour l’unité, pour la communion entre frères du Fils. Et quelle communion ! Etre UN comme le Père et le Fils sont UN ! Rien de moins que la communion trinitaire comme modèle de la communion entre disciples de Jésus.

         Cette unité, Jésus lui assigne un but : « qu’ils soient UN en nous, pour que le monde croie que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé ». Comment le monde peut-il croire au Fils de Dieu si ses disciples se divisent, se déchirent ? Saint Paul déjà déplorait la division dans des communautés naissantes. C’est ainsi qu’à Corinthe, certains se réclamaient de Paul, d’autres d’Apollos, d’autres de Pierre… comme si le Christ pouvait être divisé, comme s’il pouvait y avoir plusieurs évangiles.

         Si Jésus s’est fait le grand intercesseur auprès de son Père pour l’unité de ses disciples, n’est-ce pas qu’il savait qu’au cours des siècles, son Eglise serait confrontée à des ferments de division, qui viendraient affaiblir sa capacité de témoignage ? La prière de Jésus est une invitation incessante à la conversion des cœurs pour dépasser les particularismes de culture, de génération, de sensibilités. L’Eglise repose essentiellement, sacramentellement, sur cet acte de communion unique auquel nous sommes conviés dimanche après dimanche. En participant à l’Eucharistie de l’Eglise, de la communauté paroissiale, nous entrons dans la communion véritable, celle du Père, du Fils et de l’Esprit-Saint, nous recevons en plénitude le don de cette communion et, par delà nos différences d’âge, de culture, de sensibilité, d’opinion, nous sommes appelés à ne former qu’un seul Corps dans un seul Esprit. Ce grand sacrement du Corps et du Sang du Christ doit nous permettre de surmonter ce qu’il y a de crainte, de réserve, de méfiance, d’opposition entre membres d’une Communauté, afin que nous devenions capables de nous aimer comme le Christ nous a aimés et, ainsi, d’être les témoins de cet amour pour ceux qui ne croient pas.

         Chers amis, la campagne d’année vous invitait à réfléchir comment vous vivez en famille. La famille est la cellule de base de la société. Elle est aussi l’Eglise domestique, la première Eglise. Et, à ce titre, elle est aussi le lieu où doit être recherchée et vécue cette unité dont parle Jésus et pour laquelle il a prié le père. Lorsque je lis les lettres que m’envoient les jeunes confirmands, je constate qu’ils sont sensibles à cette réalité de la famille et comment ne le seraient-ils pas car c’est là qu’ils grandissent et peuvent s’épanouir, recevoir une éducation. Hélas, nous savons que bon nombre d’entre eux doivent subir l’épreuve des familles séparées. Presque tous me parlent de leurs grands-parents ! Je peux dire que c’est une grande constante de toutes ces lettres que je reçois. Plusieurs me parlent d’un grand-père ou d’une grand-mère qui est décédé(e) et cela les touche beaucoup. C’est même une grande épreuve pour eux et ils éprouvent le besoin de m’en parler. Vous êtes des repères pour vos petits-enfants. N’ayez pas peur de témoigner auprès d’eux de votre foi et même de prier avec eux. Ils ont besoin de racines pour grandir, de points de repères, d’appuis, de témoins. Ils sont parfois inquiets devant l’avenir ; ils se posent des questions sur la foi, sur la mort, etc. Plongés qu’ils sont bien souvent dans les jeux vidéos, le virtuel, l’éphémère, ils peuvent trouver auprès de vous un ancrage dans le réel, dans la fidélité, dans l’espérance.

         A quelques jours de la solennité de la Pentecôte, demandons l’aide de l’Esprit Saint pour qu’ils fassent de nous des artisans d’unité autour de nous, dans  nos familles d’abord, nos villages, nos quartiers, nos équipes, nos associations. Que l’Esprit-Saint nous comble de ses sept dons sacrés pour poursuivre la route, affronter les difficultés de l’âge, garder forte en nous l’Espérance, vivifier la foi et mettre en œuvre le commandement de l’amour. Viens Esprit-Saint ! Viens réchauffer nos cœurs, viens fortifier nos esprits et nos corps, viens nous donner la force de témoigner jusqu’au bout de la joie de l’Evangile. Amen.

Navigation