1er décembre 2019 - Clôture de la visite pastorale à Saint-Pantaléon de Larche — Diocèse de Tulle

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1er décembre 2019 - Clôture de la visite pastorale à Saint-Pantaléon de Larche

1er dimanche de l’Avent – A

« L’heure est venue de sortir de votre sommeil. La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche » (Rm 13, 11-12). Cette exhortation de saint Paul aux chrétiens de Rome, voilà qu’elle nous est donnée à nous-mêmes par la liturgie, le jour où nous entrons dans le temps de l’Avent. Elle peut nous suggérer les diverses significations de ce beau temps, de ce temps de grâce qui nous est donné. Quel est donc ce jour « tout proche » qui va se lever ? Quelle est donc cette aurore qui doit nous faire sortir du sommeil et nous tenir en éveil ?

- C’est bien sûr la naissance du Christ, véritable Soleil qui se lève sur le monde et qui gagne la victoire sur les forces de la nuit, clarté nouvelle qui monte de l’obscurité des ténèbres du monde. C’est cette naissance que nous célèbrerons dans la nuit du 24 au 25 décembre et le jour de Noël. Et la liturgie « matérialise » temporellement, si j’ose dire, ce passage symbolique des ténèbres à la lumière, de la nuit au jour, de l’obscurité à la clarté, par la succession des trois messes figurant dans le Missel : celle de la nuit, celle de l’aurore et celle du jour.

- Mais le jour tout proche qui doit se lever, c’est aussi le jour définitif, le jour dernier, le jour de l’accomplissement, le jour de la fin des temps. Et c’est aussi, et j’allais dire surtout, pour ce jour-là que nous devons sortir de notre sommeil, que nous devons nous tenir en éveil. L’Avent signifie que nous sommes prêts à ce que l’éternité et le temps se rencontrent, non seulement dans le Christ, mais en nous, dans l’homme, dans notre vie, notre monde, notre temps.

 

Nous avons là le sens de ce temps privilégié de l’Avent, temps de « pieuse et joyeuse attente » comme dit le Missel qui, d’une part, nous prépare à « commémorer le premier avènement du Fils de Dieu parmi les hommes », et, d’autre part, qui est un temps où nous sommes « tournés vers l’attente du second avènement du Christ à la fin des temps ». La première préface de l’Avent nous le rappellera à chaque messe pendant les deux premières semaines de ce temps ; elle dit ceci : « Il est déjà venu, en prenant la condition des hommes, pour accomplir l’éternel dessein de l’amour du Père et nous ouvrir le chemin du salut ; il viendra de nouveau, revêtu de sa gloire, afin que nous possédions dans la pleine lumière les biens que le Père nous as promis et que nous attendons en veillant dans la foi ».

 

Le second sens du temps de l’Avent (celui qui nous tourne vers le but et la fin de l’histoire) est souvent éclipsé par la pensée du premier (la fête de Noël), et, osons le dire, par les préparatifs matériels des « fêtes » - les « fêtes », expression consacrée des médias qui, par un raccourci de langage, va jusqu’à gommer l’origine et donc le sens même de ces fêtes ! Il n’est plus question que de « la magie » de Noël… Mais Dieu n’est pas un magicien ! Dieu s’est fait homme pour que l’homme participe à sa divinité ! Il n’y a là aucune magie ; il y a la grâce divine pour le salut de nos âmes, le salut du monde.

 

Frères et sœurs, le temps de l’Avent met devant nos yeux Marie, comme une étoile de l’Avent. Une tradition ancienne la salue comme la stella Maris, nous donnant ainsi à voir notre vie « comme un voyage sur la mer de l’histoire, souvent obscur et dans l’orage », mais où nous pouvons lever les yeux vers les vraies étoiles de nos vies que sont les saints et les saintes, avec Marie en tête. Marie, comme stella maris, et donc aussi comme stella Spei, étoile de l’Espérance. Comme fille d’Israël, elle a vécu l’Espérance de l’attente du Messie ; comme Celle qui portait en son Sein le Verbe de Dieu, elle a vécu la plus belle espérance qui soit, celle de mettre au monde l’auteur de sa propre vie. Qu’elle nous aide à fortifier en nos cœurs l’Espérance chrétienne !

 

Chers amis, au terme de ces 7 jours de visite pastorale dans votre Communauté locale de Saint-Pantaléon-de-Larche, le temps n’est pas encore venu de faire le bilan, mais je voudrais tout de même vous faire part déjà de quelques impressions, vous livrer les sentiments qui habitent mon cœur de pasteur du diocèse et vous inviter à poursuivre la route pour l’édification de votre Communauté.

La Communauté de Saint-Pantaléon réunit 5 clochers – Saint-Pantaléon, Larche, Saint-Cernin-de-Larche, Mansac et la Feuillade. J’ai eu le bonheur de me rendre dans chacun de ces lieux, accompagné de Don Guillaume, le prêtre plus particulièrement attaché à votre Communauté et aussi de quelques personnes appelées à former la future équipe d’Animation pastorale, et même de quelques autres personnes. Un moment fort de la visite pastorale a été, chaque jour, la célébration de l’eucharistie, dans l’une des 5 églises. Chaque fois, l’église était remplie, avec la présence des maires de chacune des communes respectives. Et ensuite, nous nous sommes retrouvés dans un local ou à la mairie pour un apéritif dinatoire et, chaque fois, ce fut l’occasion d’un échange informel avec les uns et les autres. Quel bonheur que ces rencontres où les uns et les autres ont tenu à être présents pour prier ensemble et pour partager un moment de convivialité. J’ai pu constater l’attachement que les municipalités portent à leur église communale et l’attachement des paroissiens à leur clocher. Vous étiez heureux que l’évêque vienne célébrer la messe dans vos églises respectives, et je peux dire que ce fut réciproque : un moment fort pour conclure chaque journée de ma visite. Une idée a jailli ici ou là : pourquoi ne pas mettre en valeur la fête patronale pour refaire cette expérience : célébration de la messe et repas fraternel ? Si ce n’est pas la fête patronale, on peut créer une autre occasion. Je laisse votre prêtre et la future Equipe d’Animation pastorale réfléchir à cette possibilité.

Un autre point fort de la visite fut la rencontre avec deux fraternités locales missionnaires : celle d’Anne et Syméon qui se réunit régulièrement à la salle paroissiale de Saint-Pantaléon pour la messe, un temps d’enseignement et un repas fraternel ; et celle de Saint-Cernin de Larche, différente, qui elle aussi se réunit régulièrement dans la sacristie de l’église pour un partage de la Parole de Dieu et pour prendre le temps de s’intéresser aux personnes malades ou en difficultés et s’organiser pour les visiter. Ces initiatives s’inscrivent tout-à-fait dans la démarche des Orientations pastorales diocésaines où je préconise que de telles fraternités locales missionnaires puissent voir le jour dans chaque clocher d’une Communauté Locale. Rien n’empêche d’ailleurs qu’il existe plusieurs fraternités autour du même clocher, surtout si la population est plus nombreuse. C’est donc un appel pour Larche, Mansac, La Feuillade à créer leur propre fraternité locale. Il suffit que quelques personnes, à l’initiative d’une d’entre elles, se mettent ensemble et s’organisent pour un temps de prière, de partage, etc.

Autre moment fort : la rencontre des enfants du catéchismes avec leurs catéchistes et Don Guillaume. Le prêtre est le premier des catéchistes de sa Communauté, pour les enfants et les jeunes bien sûr, mais aussi pour les adultes. J’ai pu constater le sérieux avec lequel est accomplie la démarche catéchétique, avec de très bons outils. Le temps de goûter qui a suivi avec les parents et les enfants a été aussi très important ; il m’a permis de faire connaissance, même si c’était un peu rapide, avec des mamans et des papas. Certains sont là aujourd’hui et je tiens à les encourager pour que la catéchèse devienne vraiment une composante essentielle de la vie chrétienne pour la famille. Il est nécessaire qu’il y ait régulièrement des temps forts où prêtre, catéchistes, enfants et parents se retrouvent ensemble ; le plus important est bien sûr la messe du dimanche, la messe en famille. J’encourage aussi quelques mamans – où même des papas – à se former pour devenir catéchistes. On ne naît pas catéchiste, on le devient !

Je me dois aussi d’attirer votre attention sur un manque dans votre Communauté : une équipe d’accompagnement des familles en deuils et la formation de quelques personnes pour conduire les obsèques en l’absence de prêtre. C’est d’ailleurs quelque chose qui concerne aussi les autres Communautés locales de l’espace missionnaire. Tout ne peut pas reposer sur les prêtres et les diacres ! Je sais que don Guillaume est très conscient de ce manque et qu’il compte appeler quelques-uns, quelques-unes d’entre vous pour cette mission, mais il faut lui laisser le temps de mieux connaître la Communauté, car il vient d’arriver. Ce service d’Eglise peut faire peur, mais je puis vous dire que ceux qui y participent partout dans le diocèse reçoivent beaucoup sur le plan humain et spirituel ; c’est ce qu’ils me disent dans les visites pastorales.

Un moment important de la visite pastorale pour l’Evêque, ce sont les visites à des personnes malades ou handicapées qui ne peuvent pas beaucoup ou pas du tout sortir de leur maison. Bien sûr j’aurais aimé en visiter beaucoup d’autres, mais le temps est limité. Je remercie les personnes qui sont engagées dans cette visite à domicile. C’est un service que la Communauté doit rendre à ceux et celles de ses membres qui ne peuvent plus rejoindre les Assemblées dominicales. On peut visiter des personnes à titre personnel. Dieu merci cela existe un peu partout. Mais la visite organisée par quelques membres de la Communauté, au nom de l’Eglise, c’est autre chose. Cela s’appelle le Service évangélique des malades, avec la mission que le prêtre confie à certains de porter la communion dans les maisons.

Autre moment de la visite pastorale : la visite des Restos du cœur, à Larche. Ce n’est pas une réalité d’Eglise, mais c’est une belle réalité où sont engagés de nombreux bénévoles et parmi eux, il peut y avoir des chrétiens. L’apostolat des laïcs dans la vie professionnelle, associative, culturelle, sportive est quelque chose de très important. On l’oublie parfois en se concentrant sur l’engagement à l’intérieur de la Communauté. La présence de chrétiens et leur témoignage dans tous ces lieux de la vie économique et sociale est de la plus haute importance. Et cela concerne chaque baptisé, à commencer dans sa propre famille !

Pendant cette semaine, je me suis aussi rendu, toujours accompagné de don Guillaume et de quelques laïcs, dans des entreprises artisanales dont certaines emploient plusieurs dizaines d’ouvriers. Là encore, outre l’intérêt de découvrir ce monde des entreprises et diverses activités, il y a le souci pour l’évêque et les membres de la Communauté locale de s’intéresser à tout ce qui fait la vie concrète d’une commune et d’un canton.

Pour conclure, ce bref aperçu de la visite, je voudrais vous dire combien je me réjouis de ce qui existe dans votre Communauté et remercier toutes les personnes qui consacrent un peu ou beaucoup de leur temps et de leur énergie pour les divers service paroissiaux. Je viens d’en évoquer plusieurs. Certaines de ces personnes m’ont accompagné toute cette semaine dans mes différentes visites et je tiens à leur dire toute ma reconnaissance. Dans une visite, il y a le visite elle-même, mais aussi tout ce qui la précède, les préparatifs matériels, l’intendance, les préparatifs pastoraux et spirituels – notamment la prière - ; tout cela l’évêque ne le voit pas mais il en est bien conscient ; et, ensuite, il y a l’après visite, avec le bilan d’abord et les conséquences qu’on peut en tirer pour la vie de la Communauté. Vraiment, merci Don Guillaume et merci à tous ceux et celles qui ont œuvré pour cette visite et qui oeuvreront pour avancer encore.

Je termine en soulignant qu’une Communauté locale c’est toujours quelque chose qui est à construire. Cela suppose que les différentes composantes de la Communauté, à commencer par les paroisses ou clochers qui la constituent, ne se replient pas sur elles mais travaillent à la communion, à l’unité. C’est particulièrement vrai pour l’Assemblée dominicale qui doit rassembler tout le monde. Le plus haut ‘lieu’ de la communion, c’est l’eucharistie dominicale. Une communauté ne peut être missionnaire que si elle puise son souffle, son élan vital dans la communion eucharistique. Communion et mission sont les deux caractéristiques d’une communauté vivante, fraternelle, missionnaire et appelante. Il faut que cela devienne l’affaire de chacun et de tous. C’est vraiment ce que je vous souhaite et vous avez les forces humaines et spirituelles pour le réaliser grâce à l’Esprit-Saint. Je vais repartir de chez vous avec beaucoup de motifs d’action de grâce dans mon cœur de pasteur, beaucoup de motifs de joie et d’espérance. Que Dieu achève en vous ce qu’il a commencé ! Amen.

+ Francis Bestion

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