2 novembre 2018 - Commémoraison des fidèles défunts — Diocèse de Tulle

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2 novembre 2018 - Commémoraison des fidèles défunts

Chapelle du Cimetière Saint-Clair, Tulle

Frères et sœurs, laissez-moi d’abord vous faire une confidence. La veille de mon ordination épiscopale, le 23 février 2014, je suis venu ici, sur cette colline de Saint-Clair, marcher dans les allées de ce cimetière. Je ne venais pas y chercher les âmes des défunts, car il n’y a ici que les ossements des corps qui furent déposés en terre ou dans les caveaux. Les âmes spirituelles n’ont pas besoin d’un lieu ; elles sont dans l’éternité divine à laquelle elles participent, soit dans la vision béatifique des Elus, soit encore en état de purification ; nous espérons qu’aucune n’est à jamais séparée de Dieu, même si nous savons que cette possibilité existe, à cause de la liberté humaine. Mais, en marchant dans ce cimetière, avant que la liturgie de l’ordination ne me confie à la prière des saints officiels, ceux et celles du calendrier liturgique, je voulais penser à tous les défunts de cette cité, à ses saints inconnus qui pouvaient intercéder pour moi et aux âmes du purgatoire auxquelles je pouvais me confier tout en priant aussi pour elles. C’était comme une sorte de pèlerinage à travers les siècles, en compagnie de ceux et celles qui nous ont précédés ici-bas et dans l’éternité, et dont les tombes sont le rappel, la mémoire pour toutes les générations qui se succèdent.

C’est la même démarche que nous accomplissons aujourd’hui, en cette commémoraison des fidèles défunts, au lendemain de la fête de Tous les Saints. Et je suis particulièrement touché que nous puissions célébrer l’eucharistie pour nos défunts dans cette chapelle au cœur du cimetière, lieu sacré, où reposent leurs restes. Et je ne peux m’empêcher, tout particulièrement, d’évoquer la mémoire de mes prédécesseurs, les évêques de Tulle, dont quelques-uns sont enterrés dans cette chapelle, dont Mgr Berteaud. Que cette chapelle soit entretenue et qu’on puisse venir s’y recueillir en pensant à nos défunts, en priant pour eux et en demandant leur prière, est d’abord un témoignage du respect que l’ont doit aux morts et, bien sûr, pour nous chrétiens, un signe de foi et d’espérance en la résurrection des morts, au dernier jour. « La sépulture des morts, c’est la mémoire des vivants ! Aux morts l’immortalité, aux vivants le souvenir » disait André Malraux.

Aujourd’hui, en commémorant tous les fidèles défunts, chacun d’entre nous se souvient d’abord de ceux et celles qu’il a connus, des êtres chers de sa famille, de ses amis qui sont morts, tout récemment ou depuis plus ou moins longtemps. Nous nous rappelons ce qu’ils ont été pour nous et ce qu’ils sont pour Dieu.

Alors que la société et nos occupations nous invitent plutôt à l’oubli, la liturgie nous invite à nous souvenir de ceux et celles qui nous ont précédés dans notre pèlerinage terrestre. Plus encore, elle vient fortifier ce germe d’éternité qui est dans notre cœur, en nous rappelant les paroles du Christ. Ces paroles, les voici : « Tous ceux que le Père me donne viendront à moi ; et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors ». Jésus nous parle d’un Père qui veut nous sauver et nous ouvrir les portes de la Vie. Ensuite, Jésus nous rappelle ce grand projet d’amour qui habite le cœur de notre Dieu : « La volonté du Père qui m’a envoyé, c’est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite tous au dernier jour. Car la volonté de mon Père, c’est que tout homme qui voit le Fils et croit en lui obtienne la vie éternelle ». Le seul but de Dieu, c’est de nous sauver. Il ne cesse de nous offrir son salut, même lorsqu’il peut nous arriver de nous éloigner de lui, espérant toujours notre retour, comme le retour de l’Enfant prodigue, dans l’évangile.

En nous appuyant sur ces propres paroles du Christ, nous sommes réunis pour demander au Seigneur de donner le repos éternel et de faire briller sa lumière sans fin sur ceux et celles que nous avons connus et aimés, sur tous les défunts qui ne sont pas encore dans la pleine participation à la gloire divine. C’est tout le sens de la prière pour les défunts, traditionnel dans l’Eglise depuis ses commencements et même déjà présent dans l’Ancien Testament. Nous pouvons même aller plus loin et demander à nos défunts d’intercéder pour nous, afin que nous ayons une foi qui chasse la peur de nos vies, une foi qui nourrisse ce germe d’éternité qui est dans notre cœur et qui ravive notre espérance. Amen.

 

 

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