28 juin 2018 - 12ème sem Temps ordinaire — Diocèse de Tulle

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28 juin 2018 - 12ème sem Temps ordinaire

Mémoire de saint Irénée - Journée Service pastorale de la santé

Le récit du Livre des Rois met devant nos yeux l’abomination et la désolation qui s’abattent sur Jérusalem, sur le peuple de Dieu. Le Roi de Babylone met la ville à feu et à sang. Le Temple est saccagé. Les habitants sont déportés à Babylone ; c’est le temps de l’exil qui commence. L’écrivain biblique note que tout cela le Seigneur l’avait annoncé par la voix des prophètes. Mais on ne les a pas écoutés ; on les a supprimés pour les faire taire. Les rois qui se sont succédés ont désobéi à Dieu, ils ont adoré les idoles, ils se sont pervertis. Et le peuple les a suivis. L’Alliance a été rompue. Les malheurs qui s’abattent sur Sion sont la conséquence de tous ces égarements. Le temps de l’exil sera le temps de la méditation sur ces évènements, le temps du regret. Les psaumes en sont souvent les témoins : « Au bord des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion ».

Quels que soient les évènements de nos vies, heureux ou malheureux, nous nous sommes invités à les lire à la lumière de l’Ecriture. Quel sens ont-ils pour nous ? Qu’est-ce qu’ils nous disent au sujet de nous-mêmes, au sujet de notre relation à Dieu et aux autres ? Comprenons bien : ce n’est pas Dieu qui provoque tel ou tel événement pour nous faire réfléchir, mais à partir de tel ou tel événement, je peux méditer sur ma relation à Dieu, à la nature, aux autres. Ce n’est pas Dieu, par exemple, qui provoque le changement climatique. Mais ce changement peut et doit m’interroger sur ma relation à Dieu et à sa création et par conséquent me conduire à la conversion parce que je comprends que ce n’est pas la volonté de Dieu que je fais.

L’Evangile de ce jour nous invite précisément à méditer sur la volonté de Dieu. Celui qui cherche à entrer dans les chemins de la volonté divine est comparé à un homme prévoyant qui ne bâtit pas sa maison sur le sable, mais sur le roc, de telle sorte que si les intempéries surviennent la maison puisse résister. Il ne s’agit pas de dire « Seigneur, Seigneur ! » pour entrer dans le Royaume de Dieu, mais c’est en faisant la volonté de Dieu qu’on peut y entrer. Il faut bien reconnaître que ce n’est pas spontanément que nous sommes portés à faire la volonté de Dieu ; nous préférons, de loin, agir selon nos propres désirs, notre propre volonté, quand ce n’est pas selon nos caprices. L’oubli de Dieu dans nos sociétés conduit aussi, inévitablement à l’oubli du Bien commun, à l’oubli des autres, à l’individualisme, au chacun pour soi, à l’égoïsme, à l’exploitation effrénée de la nature et des autres. Dès lors, la maison commune menace de tomber en ruine. Le Pape François montre bien cela dans son encyclique Laudato si, en introduisant le concept d’écologie intégrale.

Reconnaître et accepter la volonté de Dieu, telle qu’elle peut se révéler dans les évènements de notre existence, les évènements de la société, de la vie du monde, c’est s’asseoir et réfléchir avant de construire sa maison. Mais, nous ne pouvons le faire qu’avec l’aide de la grâce divine, avec une grâce spéciale du Saint Esprit. Rappelons-nous les paroles du prêtre pour nous inviter à dire la Notre Père : « unis dans le même esprit, nous pouvons dire ». C’est avec l’aide de l’Esprit Saint que nous pouvons dire : « que ta volonté soit faite ». Nous demandons ainsi à Dieu de nous donner lumière et force pour pouvoir accomplir aussi fidèlement que possible son commandement d’amour. Mais, comme Jésus au Jardin des Oliviers, nous demandons aussi de faire totalement la très sainte volonté du Père, y compris lorsque celle-ci nous est signifiée à travers des évènements déroutants qui viennent bouleverser notre vie, nos idées, nos désirs, nos projets. Tant que tout va bien pour nous, nous risquons de nous illusionner sur la volonté de Dieu et de la confondre avec notre propre volonté. Mais quand les choses se gâtent, nous sommes confrontés au combat spirituel et seul l’Esprit de Dieu peut nous faire discerner la volonté de Dieu qui est toujours pour notre bien. Dieu ne veut jamais le mal pour nous, sinon il ne serait pas Dieu ! Saint Thomas d’Aquin dit qu’en Dieu, il n’y a même pas l’idée du mal, sinon il ne serait pas Dieu ; il est le Bien Absolu.

L’exemple de saint Irénée peut nous être précieux. Avec Pothin, Blandine et leurs compagnons, il fut un confesseur de la foi sous la grande persécution qui frappa l’Eglise de Lyon, au IIème siècle. Contrairement à eux qui connurent le martyre, il y échappa et succéda à St Pothin comme évêque. En vrai pasteur, il eut à cœur de répandre l’Evangile et de garder intact le dépôt de la foi. Dans les évènements douloureux de la vie du monde et de l’Eglise de son temps, il chercha à accomplir la volonté de Dieu, à favoriser la paix, y compris à l’intérieur de l’Eglise. Puisse son intercession, nous aider nous-mêmes à être fidèles à la foi, à aimer la vérité et à être des artisans de paix, en cherchant non pas notre volonté mais celle du Seigneur. Amen.

 

 

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