3 décembre 2018 - Lundi 1ère semaine de l’Avent — Diocèse de Tulle

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3 décembre 2018 - Lundi 1ère semaine de l’Avent

Abbaye de Maumont

         « Beaucoup viendront de l’Orient et de l’Occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du Royaume des Cieux ». Ces paroles finales de cette page de l’évangile selon saint Matthieu nous situent bien dans la perspective du temps de l’Avent, lequel nous prépare directement à la fête de la Nativité, mais évoque aussi la seconde venue du Christ, à la fin des temps. Et cela en consonance avec les paroles du prophète Isaïe, évoquant déjà, lui aussi, les « derniers jours », avec la multitude des peuples affluant vers la montagne de Sion.

         La liturgie possède cette particularité absolument unique de parler du passé et du futur au présent, et non seulement d’en parler – ce que peut faire aussi la théologie – mais de rendre actuels les évènements du salut en une sorte de synthèse harmonieuse où c’est le Christ lui-même, dans sa Pâque, qui récapitule tout parce qu’il est l’alpha  et l’omega, et le centre même du mystère. Il est la parole éternelle du Père, le Verbe fait chair, le Christ mort et ressuscité, le Seigneur de l’Univers, le Juge des vivants et des morts, qui viendra tout réunir en Lui à la fin des temps. Et la liturgie nous donne cette grâce insigne, par Lui, avec Lui et en Lui, de traverser en quelque sorte l’épaisseur du temps et de l’espace, pour être associés à son unique Mystère qui se déploie de l’Origine à la Fin, dans ce qu’on peut appeler l’ « aujourd’hui de Dieu », dans l’hodie de la liturgie. Si l’expression ne pouvait apparaître comme quelque peu cavalière, je dirai presque que la liturgie, c’est le Christ dans tous ces états ! Et, par voie de conséquence, que c’est nous-mêmes, dans tous nos états : ce que nous étions avant même notre conception, dans le dessein éternel de Dieu, ce que nous sommes présentement et ce que nous serons éternellement.

         La liturgie de l’Avent évoque tour à tour les deux avènements du Seigneur et en nous en rend pour ainsi dire contemporains, tout en soulignant en même temps que le Christ ne cesse pas de venir en ce monde et de se manifester aux hommes de bien des manières.

         La parole du Centurion des évangiles : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dit seulement une parole et mon serviteur sera guéri » - cette parole illustre bien cette réalité de ce que la liturgie est capable d’accomplir. Cette parole, nous la reprenons avant la communion, avant que le Seigneur n’entre lui-même sous notre toit et nous donne la guérison. Et, en communiant au Corps et au Sang du Christ, nous participons déjà, en espérance, mais bien réellement, au banquet du Royaume des Cieux ; nous sommes déjà les citoyens de la Jérusalem céleste, les heureux convives du banquet des Noces éternelles. Amen.

        

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