2 février 2018 - Fête de la Présentation du Seigneur — Diocèse de Tulle

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2 février 2018 - Fête de la Présentation du Seigneur


Réunion des Consacrés du diocèse - Sanctuaire de Saint-Antoine de Brive

Frères et sœurs,

Elle s’est accomplie la prophétie de Malachie : « soudain viendra dans son Temple le Seigneur que vous cherchez ». Elle s’est accomplie le jour où Marie et Joseph montèrent à Jérusalem pour présenter l’Enfant Jésus au Temple. Ils vinrent au Temple en fidélité à la Loi du Seigneur, pour y consacrer leur Premier-né, pour l’offrir à Dieu. Mais, en vérité, ils venaient à la rencontre du peuple des croyants – ce peuple représenté par deux vieillards, Syméon et Anne, venus au Temple sous l’impulsion de l’Esprit-Saint. C’est ce même Esprit qui leur donna la grâce de reconnaître en l’Enfant-Jésus le Messie, le Seigneur, et de pouvoir ensuite en témoigner.

Deux jeunes mariés sont venus au Temple, Marie et Joseph ; et deux personnes âgées y sont aussi venues. Et les quatre vont se rencontrer. Mais cette rencontre n’aurait pas eu lieu sans Celui qui est au centre, Celui qui est la Lumière des Nations et la gloire du peuple d’Israël. C’est Lui, Jésus, le cœur du Mystère de cette rencontre étonnante entre le Nouveau et l’Ancien Testament. Il faut que l’Ancien, poussé par l’Esprit, le reconnaisse pour ce qu’il est, il faut que Syméon le prenne dans ses bras pour pouvoir rendre son tablier. Et il faut que le Nouveau, en étant fidèle à la Loi, vienne à la rencontre de l’Ancien. A trois reprises, il est mentionné que Marie et Joseph viennent accomplir les rites de la Loi ; et, à trois reprises, il est dit que l’Esprit-Saint est sur Syméon et que c’est sous son impulsion qu’il est venu au Temple. Ainsi, aux trois coups de la Loi répondent les trois coups de l’Esprit, comme une sorte de sonnerie symphonique qui célèbre cette rencontre de Jésus et de son Peuple. C’est lui, Jésus, qui attire les uns et les autres au Temple, la Maison de son Père.

A la lumière de cette scène évangélique, nous pouvons considérer ce qu’est le don de la vie consacrée dans l’Eglise. La vie consacrée est essentiellement une rencontre avec le Christ. C’est lui qui vient à vous, frères et sœurs consacrés, et c’est vous qui allez vers Lui, guidés par le Saint Esprit.

Jésus vient à notre rencontre dans l’Eglise, à travers le charisme d’un Ordre religieux, d’un Institut. Et il peut le faire parce qu’un jour, un homme ou une femme, vos fondateurs respectifs, ont eux-mêmes fait cette rencontre bouleversante avec Jésus, au point que leur vie tout entière a été changée et qu’ils sont choisi, poussés par l’Esprit, de se mettre à la suite du Maître et de lui consacrer leur vie, en l’annonçant à d’autres qui se sont joints à eux, pour fonder une famille religieuse, en mettant au service de l’Eglise leur charisme propre. C’est là quelque chose d’aussi mystérieux que la rencontre au Temple de Jérusalem, à l’aube des temps nouveaux. Et, aujourd’hui, en cette fête dédiée à la vie consacrée, vous en rendez grâce, les uns et les autres, et toute l’Eglise en rend grâce avec vous.

Ensemble, nous bénissons Dieu, car, comme Syméon, nos yeux ont vu le salut que Dieu avait préparé de toute éternité, en son Fils bien-aimé, à la face des peuples. Nous bénissons Dieu que sa Lumière se soit révélée à nous.

La rencontre entre Marie et Joseph d’une part et Syméon et Anne d’autre part, avec au centre Jésus, cette rencontre entre observance de la Loi et prophétie, entre Loi et Esprit-Saint, vous la vivez aussi, frères et sœurs. Il ne s’agit pas de les opposer, car, en vérité, elles forment un tout. Vous marchez, jour après jour, en observant la règle de vie de votre famille religieuse. Et, pas plus que la Loi n’était un fardeau pour Marie et Joseph, qui y consentaient librement et joyeusement, votre Règle de vie, loin d’être un fardeau, est comme une boussole qui vous guide et vous garde dans la fidélité à votre consécration. Et, en même temps, c’est l’Esprit Saint qui vous anime de l’intérieur et qui anime votre Communauté, pour que vous soyez sans cesse ouverts aux appels du Seigneur, lequel vous parle, vous conduit et vous ouvre aux appels de l’Eglise et du monde.

Par l’âge de leurs membres, vos Communautés ressemblent plus à Syméon et Anne qu’à Marie et Joseph, mais, comme cet homme et cette femme fidèles à venir prier au Temple, vous êtes appelés à rester des prophètes là où le Seigneur vous a plantés. Cette dimension prophétique de la vie consacrée est très importante pour l’Eglise et pour le monde. Non pas que j’ignore tout ce que vous apportez à l’Eglise diocésaine par vos engagements apostoliques, mais vous savez bien que l’apostolat n’est pas l’apanage de la vie religieuse apostolique. Tandis que la consécration religieuse, par les vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, par la vie communautaire, l’assiduité à la prière, est un puissant témoignage, vraiment propre à la vie consacrée.

Je me réjouis que la famille diocésaine des consacrés s’agrandisse avec l’arrivée des Sœurs bernardines au Jassonneix. Elles apporteront, avec leur charisme de la vie contemplative et leur jeunesse, une fleur nouvelle dans le bouquet multicolore que vous formez, toutes et tous, au sein de l’Eglise qui est en Corrèze.

En ce Jubilé des 700 ans du diocèse, je rends grâce avec vous pour tous ceux et celles qui vous ont précédés sur cette terre corrézienne et qui ont façonné, selon leur charisme propre, le visage de notre Eglise, depuis des siècles. Ne doutons pas qu’ils intercèdent pour nous ; et ne négligeons pas, dans la communion des saints, de leur présenter nos besoins et nos soucis, en particulier la cause des vocations religieuses, pour qu’ils les portent devant le Maître de la moisson. Amen.

 

+ Francis BESTION

Evêque de Tulle

 

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