28 avril 2018 - Samedi 4ème semaine de Pâques — Diocèse de Tulle

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28 avril 2018 - Samedi 4ème semaine de Pâques

Mémoire de Saint Louis-Marie Grignon de Montfort - Eglise de L’Hôpital-Saint-Jean (Lot) - Pèlerinage des pères de famille

 

« Celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais ».

Chers amis, cette Parole nous éclaire sur le mystère du Christ et le mystère de l’Eglise. Le mystère de l’Eglise révèle le dessein d’amour de Dieu et le contient, puisqu’en elle le Christ est présent au monde. L’Eglise n’a pas d’autre mission que celle de faire les œuvres du Christ, qui est lui-même l’Oeuvre du Père. Lorsque, par l’Eglise, l’Evangile du salut est annoncé, prêché, lorsque les sacrements sont célébrés, lorsque la charité est vécue, c’est le Christ qui agit, c’est Lui qui exerce l’œuvre divine du salut pour le monde. C’est Lui qui actualise son mystère pascal, lequel bien sûr, porte du fruit pour le salut des hommes. On peut dire que celui qui voit l’Eglise et les œuvres de l’Eglise, celui-là voit le Christ et ses œuvres, et, par conséquent, voit l’œuvre du Père.

Ce qui est vrai de l’Eglise, Corps mystique du Christ, doit l’être de chacun de ses membres, d’une certaine manière, même si personne ne peut dire qu’il est l’Eglise à lui tout seul !

Le livre des Actes des Apôtres que nous lisons chaque jour pendant le Temps pascal est l’illustration, dans l’Eglise naissante, de l’œuvre du Père et du Fils en train de s’accomplir, grâce à l’Esprit-Saint, dans le cœur de ceux qui écoutent la Parole du Seigneur annoncée par les Apôtres et qui se convertissent. A Antioche de Pisidie, on voit Paul et Barnabé faire les œuvres que fait le Christ. Les foules se rassemblent pour « entendre la parole du Seigneur ». Certes, c’est Paul et Barnabé qui parlent, mais c’est la Parole du Seigneur ! Parce qu’ils ont mis leur foi en cette Parole, leur foi en la personne de Jésus ressuscité, ils font les œuvres de Dieu, les œuvres du Christ, et cela porte du fruit. L’Esprit-Saint touche le cœur des païens et ils se convertissent.

Il y a cependant une ombre au tableau : l’attitude des juifs. Saint Luc note qu’ « ils s’enflamment de jalousie à la vue des foules qui se rassemblent pour écouter Paul et Barnabé ». C’est la jalousie du fils aîné de la parabole des deux fils, dans l’évangile du même saint Luc. C’est le drame de l’Eglise primitive qui va tant meurtrir le cœur de l’Apôtre Paul : voir que ses frères juifs ne croient pas au Christ ; voir que les fils de la Promesse n’accueillent pas l’Evangile du Christ. Leur cœur se ferme comme celui du fils aîné de la parabole. Ils ne comprennent pas qu’ils doivent partager l’héritage avec d’autres, l’héritage de la Promesse. Ils sont jaloux de leurs prérogatives d’aînés dans la foi. Et, du coup, ils fomentent l’agitation « parmi les femmes de qualité adorant Dieu ».

« Celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais ». Cette Parole de Jésus a aussi trouvé son accomplissement en la personne de saint Louis-Marie Grignon de Montfort que l’Eglise honore aujourd’hui. Il fut un prédicateur infatigable dans tout l’Ouest de la France, conduisant les gens à Jésus par Marie. Avant d’être ce prédicateur zélé, il avait été combattu pour ses idées trop innovantes aux yeux de certains ; si bien qu’il avait conçu le dessein de secouer la poussière de ses sandales et de partir pour les missions lointaines ; pour cela, il avait fait appel au Pape ; mais le Pape le nomma prédicateur des missions paroissiales. Cet itinéraire nous parle beaucoup en ces temps qui sont les nôtres. Aujourd’hui encore, comme au temps de saint Paul, comme au temps de saint Louis-Marie Grignon de Montfort, l’Evangile se heurte à des obstacles. C’était déjà vrai pour Jésus lui-même ! Mais la nouveauté de cet Evangile, nouveauté éternelle, touche aussi le cœur d’hommes et de femmes, même se ce ne sont pas les foules. La preuve, c’est que vous êtes là !

La prophétie d’Isaïe reprise dans l’antienne d’ouverture de la messe de ce jour – prophétie qui concernait le Christ – est vraie pour Paul et Barnabé, elle est vraie pour Louis-Marie Grignon de Montfort, et elle est vraie aussi pour vous, aujourd’hui : « Comme il est beau de voir courir sur les montagnes le messager qui annonce la paix, le messager de la Bonne Nouvelle, qui annonce le salut ! ».

Le livre des Actes des Apôtres raconte la course de la Parole de Dieu, de l’Evangile, aux premiers temps de l’Eglise. Et chaque époque de l’histoire de l’Eglise, jusqu’à nous, a écrit des pages nouvelles de ce livre des Actes. La course de l’Evangile continue et les messagers continuent de courir ou du moins de marcher !

Les disciples-missionnaires qui ont mis leur foi dans le Christ font les œuvres qu’il a faites, le rendant présent et agissant, par la force de son Esprit, pour la croissance de son Corps qui est l’Eglise. Alors, chers amis, soyez confiants en la Parole de Jésus : « celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais ». La foi en Jésus ressuscité nous permet de faire les œuvres du Christ et donc aussi les œuvres du Père. Et quels que soient les obstacles que nous rencontrons, ne nous décourageons jamais ! Nous pourrions nous décourager, si nous avions la prétention de faire nos propres œuvres, mais pas si nous voulons faire les œuvres du Christ, pour sa gloire et le salut du monde. Amen.

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