« Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25, 40) — Diocèse de Tulle

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« Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25, 40)

Edito de l'Eglise en Corrèze - Décembre 2020

« Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25, 40).

J’écris ces lignes le 12 novembre. Vous ne les lirez que début décembre. Sans vouloir être pessimiste, cela m’étonnerait que d’ici là le confinement sanitaire ait été levé et que le culte ait repris dans nos églises.

L’impossibilité de se réunir pour la célébra-tion de la messe dominicale et pour les messes en semaine est véritablement une épreuve pour les catholiques. Ceux qui ne partagent pas notre foi ont bien du mal à réaliser ce que représentent pour nous la liturgie eucharistique et celle des autres sacrements. Là où ils ne voient qu’une réunion religieuse dont on peut se passer faci-lement, nous voyons l’actualisation du mystère pascal du Christ, pour la gloire de Dieu et le salut du monde. Nous ne sommes pas des commémorateurs d’un évènement du passé – comme on commémore par exemple l’armistice du 11 novembre 1918. À chaque eucharistie est actualisé pour nous l’unique sacrifice de la Croix ; nous sommes pour ainsi dire rendus contemporains de la Pâque du Christ, puisque dans cette célébration « sont rendus présents la victoire et le triomphe de sa mort » (Concile de Trente). Cela est rendu possible parce que dans chaque action liturgique, et au plus haut point dans le sacrifice eucharis-tique, c’est le Christ Grand Prêtre qui est présent et agissant et qui s’associe l’Église, son Épouse bien-aimée. De la sorte, « toute célébration liturgique, en tant qu’œuvre du Christ Prêtre et de son Corps qui est l’Église, est l’action sacrée par excellence dont nulle autre action de l’Église ne peut atteindre l’efficacité au même titre et au même degré » (Concile Vatican II, Constitution sur la Sainte liturgie, n° 7). Le Concile dit encore que la liturgie est « la source et le sommet » de la vie chrétienne.

La privation passagère de l’Eucharistie qui nous est imposée est l’occasion de penser davan-tage à nos frères chrétiens qui, à cause de la per-sécution ou de l’éloignement géographique, dans certains pays, sont privés pendant longtemps de l’Eucharistie. Pensons encore à ceux et celles qui, chez nous, du seul fait de leur grand âge ou de leur maladie, sont isolés à leur domicile ou dans un EHPAD et ne peuvent jamais participer à l’Eucharistie dominicale. Nous pouvons nous unir à eux dans la prière et offrir au Seigneur notre douleur spirituelle.

La primauté de la liturgie et tout particu-lièrement de la célébration eucharistique ne signifie pas pour autant qu’elle est le tout de la vie chrétienne. L’Évangile de la solennité du Christ-Roi nous a rappelé la présence réelle du Christ dans ceux qui ont faim et soif, dans les étrangers, les sans abri, les malades et les prison-niers, de telle sorte que tout ce que nous faisons pour eux, d’une manière ou d’une autre, c’est à Lui que nous le faisons. Oui, vraiment, c’est sur l’amour que nous serons jugés. Et nous n’aurons pas l’excuse du confinement sanitaire.

Nous avons vécu le Carême avec le confi-nement, nous allons vivre probablement l’Avent avec, encore, le confinement. Ces deux temps forts de l’année liturgique où l’on revêt, dans la liturgie, les vêtements violets, en signe de péni-tence, voilà que les circonstances de l’épidémie nous donnent de les vivre en étant privés de l’Eucharistie, comme autrefois, dans les pre-miers siècles de l’Église, où les pénitents étaient écartés de l’Eucharistie, avant d’être réconciliés par l’évêque (et cela pouvait durer des années !). Pourquoi n’y verrions-nous pas une invitation à la conversion, en même temps qu’à une attente plus « aiguisée » de la venue du Sauveur ? Que la Vierge Marie, la Mère de Dieu, nous aide à vivre le temps de l’attente !

+ Francis BESTION,

Votre évêque»
 

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