L’obéissance pour la mission — Diocèse de Tulle

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L’obéissance pour la mission

Edito de l'Eglise en Corrèze - Juillet 2018

      

            Dans chaque diocèse de France, de Pâques à juin, on publie les nominations pour l’année pastorale suivante. Cela a été fait pour notre diocèse dans le numéro précédent d’Eglise en Corrèze.

            Vous avez pu constater que, conformément aux Orientations pastorales diocésaines promulguées en octobre 2016, se mettent progressivement en place les « fraternités presbytérales » dans chacun des quatre « Espace missionnaire », pour la prise en charge pastorale des « Communautés locales » respectives. Ces fraternités presbytérales sont composées, soit de plusieurs curés in solidum (co-responsables de la charge pastorale) et dont l’un d’eux est le Modérateur, soit d’un curé et de plusieurs vicaires. Sans porter la charge pastorale, des « prêtres auxiliaires » se mettent aussi au service des Communautés locales, en accord avec l’évêque, pour aider les curés.

            Certaines personnes s’étonnent et parfois même s’émeuvent de voir leur(s) curé(s) changer d’affectation. Que l’on regrette le départ d’un prêtre est plutôt bon signe ! C’est la preuve qu’il était apprécié. En revanche, faire pression sur l’intéressé ou sur l’évêque pour que le prêtre reste en place relève d’une mauvaise compréhension de la nature de l’Eglise et du ministère sacerdotal. Un prêtre n’est pas ‘propriétaire’ de sa charge et encore moins de la Communauté qui lui a été confiée par l’évêque, pas plus que les Communautés ne sont ‘propriétaires’ de leur pasteur.

            Au jour de leur Ordination sacerdotale, les prêtres promettent obéissance à leur évêque et à ses successeurs. Configurés au Christ Pasteur par le sacrement de l’Ordre, ils choisissent librement de vivre l’obéissance, à l’image du Fils de Dieu qui s’est fait obéissant pour accomplir en tout la volonté de son Père. Cette obéissance des prêtres n’a rien de servile ; bien au contraire, elle les tient disponibles pour la mission, dans un esprit de détachement et d’abandon qui les rend vraiment libres pour servir. Ils ne choisissent pas leur lieu de mission, ils ne se cooptent pas entre eux ni avec les laïcs avec lesquels ils auront à travailler ; cependant, la nomination se fait en dialogue avec l’évêque qui tient compte de leurs souhaits, dans la mesure du possible et du réalisable, et en fonction du bien commun.

            Les curés, conformément au Code de Droit canonique, sont nommés pour un temps déterminé. En France, c’est généralement pour six ans. Quitter une Communauté paroissiale pour aller dans une autre n’est pas une brimade. C’est bien plutôt une grâce ! Tout prêtre sait bien qu’en restant trop longtemps dans un même lieu, on court le risque de ‘s’installer’, de céder à la routine et parfois de s’épuiser. Arriver dans une nouvelle Communauté permet de se renouveler, de retrouver une liberté par rapport aux personnes, d’envisager un autre « style » pour le ministère. Ce qui est vrai des prêtres l’est aussi des Communautés paroissiales. L’arrivée d’un nouveau pasteur ou de plusieurs (curés in solidum ou curé et vicaires) est comme un appel pour les Communautés locales et chacun de leurs membres à s’interroger sur la manière de vivre la mission et probablement de retrouver un dynamisme nouveau pour l’évangélisation. Les nouveaux pasteurs auront aussi plus de liberté pour appeler des personnes nouvelles à telle ou telle responsabilité. En cela, on peut dire que le changement des curés est une sorte de contre-poison à une maladie qui menace tout groupe humain et donc toute communauté : la sclérose.

            Je vous exhorte donc, chers diocésains, à laisser partir vos prêtres dans la sérénité et à bien accueillir ceux que je vous envoie pour leur succéder, afin qu’ici et là la mission de l’Eglise se poursuive, qu’elle se renouvelle et qu’elle porte toujours plus de fruits.

 

Votre évêque,

            + Francis

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