L’Espérance de Pâques au terme d’un long carême ! — Diocèse de Tulle

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L’Espérance de Pâques au terme d’un long carême !

Edito de l'Eglise en Corrèze - Avril 2020

Au moment où j’écrisces lignes (15 mars), je viens d’arriver de Rome où je m’étaisrendu en visite ad limina avec les évêques des provinces de Rouen, Rennes, Poitiers, Tours et Bordeaux. Vous trouverez dans les pages suivantes une évocation de cette visite. J’ai quitté l’Italie en état de confinement sanitaire à cause du coronavirus et, en arrivant en France, j’assiste à la prise de décisions des autorités publiques allant dans le même sens. Je viens de faire successivement deux communiqués officiels relayant les décisions du Président et du Premier ministre : établissements scolaires fermés, plus de réunions publiques, commerces fermés, plus de messes publiques, etc. Lorsque vous lirez ces lignes, début avril, je ne sais pas ce que la situation sera devenue. Mais je suis sûr que le confinement sera encore plus sévère. Et c’est nécessaire et indispensable si nous
voulons parvenir à stopper l’épidémie. Il est plus que probable que les célébrations de la semaine sainte seront suspendues, que l’évêque et les prêtres devront célébrer les offices en privé et que les fidèles confinés dans leur maison n’auront d’autres possibilité que de suivre les célébrations retransmises par la télévision et la radio, en s’y associant spirituellement par une sorte de « liturgie domestique ». Je n’aurais jamais imaginé une
chose pareille !

Dans cette situation inédite pour notre pays et pour le monde d’une épidémie généralisée d’une rare violence, venant perturber et modifier profondément nos habitudes de vie, nos comportements les plus ordinaires de la vie quotidienne, nos relations familiales, sociales, ecclésiales, et entraînant beaucoup d’anxiété et de souffrance, nous ressentons une impuissance, une fragilité, et nous nous posons une question : quand tout cela prendra-t-il fin ? Je vous propose quelques éléments pour vivre dans la foi, l’espérance et la charité ces temps d’épreuve : - Tout d’abord, les chrétiens que nous sommes doivent se comporter en citoyens responsables qui observent les règles édictées par ceux qui ont la difficile charge de gouverner notre pays en ce moment ; notre attitude se doit d’être exemplaire. - La charité doit guider notre comportement. Ce n’est pas parce que nous sommes confinés que nous devons nous replier sur nous-mêmes et adopter un comportement individualiste. Bien au contraire, nous sommes appelés à redoubler d’attention envers nos proches, nos voisins, les personnes seules, les malades, les familles en deuil. Bien des gestes concrets sont à notre portée : faire les courses pour une personne âgée qui ne peut pas sortir, s’entraider pour la garde des enfants, prendre des nouvelles par
téléphone, envoyer des courriers, se réconforter mutuellement, etc. A chacun de se demander : qu’est-ce que je peux faire, selon ma situation, ma santé, mes possibilités ?

 - Dans la lettre de saint Jacques, nous trouvons cette affirmation : « l’épreuve vérifie la qualitéde votre foi et produit en vous la persévérance ». Au
lieu de céder à la panique, la foi nous permet de vivre les épreuves et les souffrances, en s’en remettant au Seigneur dans la confiance, lui qui n’abandonne jamais ses enfants. La prière des psaumes, la méditation à partir du chemin de croix de Jésus (nous pouvons vivre cette dévotion dans notre maison), la prière du chapelet sont des secours précieux pour fortifier notre foi et nous porter les uns les autres. Même si nous ne pouvons
pas participer à la messe dominicale, nous pouvons prendre seul ou en famille un temps pour lire et méditer la Parole de Dieu, dire le Credo, le Notre
Père et faire un acte de « communion spirituelle », une communion de désir au Corps et au Sang du Christ.

- Le temps de l’épreuve est aussi le temps de l’Espérance. C’est le coeur du mystère pascal du Christ, où la Passion, la mort et la résurrection sont inséparables. L’Espérance n’est pas l’optimisme ni seulement l’espoir. C’est l’Espérance de Pâques, la victoire de l’amour sur la mort : « courage, n’ayez pas peur ! Moi, j’ai vaincu le monde ! » (Jn 16, 33).

Jésus, aie pitié de nous ! Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous !

+ Francis Bestion, évêque de Tulle

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