« Se préparer aux fêtes pascales, dans la joie d’un coeur purifié » — Diocèse de Tulle

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« Se préparer aux fêtes pascales, dans la joie d’un coeur purifié »

Edito de l'Eglise en Corrèze -Mars 2020

Le 26 février dernier, mercredi des Cendres, nous sommes entrés dans le temps liturgique du Carême. C’est un des temps privilégiés du calendrier liturgique.


Cette quarantaine de jours (du mercredi des cendres au jeudi saint jusqu’avant la messe de la Cène) est ordonnée à la célébration de Pâques ; « la liturgie du Carême dispose les catéchumènes, par les divers degrés de l’initiation chrétienne, et les fidèles, par la commémoration du baptême et par
la pénitence, à célébrer le mystère pascal » (Normes universelles de l’année liturgique, n. 27). Il s’agit donc d’une marche communautaire orientée vers la lumière du Ressuscité qui nous attire à lui et nous demande une conversion personnelle. « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile » : ces paroles de Jésus au début de sa prédication (Mc 1, 15) ont été prononcées par le prêtre lorsqu’il a imposé les cendres sur notre tête, le premier jour du Carême. Elles consonnent particulièrement bien avec les lectures de ce jour-là : « Revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour » (prophète Joël, 2, 13), et « Laissez-vous réconcilier avec Dieu » (Apôtre Paul, 2 Co 5, 20). Voilà le beau programme que nous trace l’Église, au jour de l’ouverture du Carême !

Les prières de la messe du mercredi des cendres nous fournissent aussi des indications précieuses pour nous aider à monter vers Pâques :

- Il y est question d’« entraînement au combat spirituel », grâce au « jeûne » et aux autres « privations » qui ont pour but de « nous rendre plus forts pour lutter contre l’esprit du mal ». Cela renvoie aux tentations du Christ au désert (évangile du 1er dimanche de Carême). La liturgie utilise un langage bien connu de tous les sportifs, celui de l’ « entraînement ». Il demande des efforts, des renoncements, des combats qu’on est prêt à
accepter en vue d’atteindre l’objectif qu’on s’est fixé. Cette image a cependant ses limites, car le Carême n’est pas une compétition sportive ! Et si Pâques est bien une victoire, ce n’est pas la nôtre, mais celle du Christ ! La conversion spirituelle, avec les moyens que sont le jeûne et les autres privations, doit être comprise comme une réponse d’ajustement de notre être, de notre vie à la grâce du salut qui nous a été obtenue gratuitement par la passion, la mort et la résurrection de Jésus Christ. Il s’agit de rendre nos vies les plus conformes possible à la grâce du salut.

-Il y est aussi question « d’actes de pénitence et de charité » inspirés par Dieu, qui « nous détournent de nous-mêmes, afin que, purifiés de nos fautes, nous puissions nous unir à la passion » de Jésus. La pénitence n’est rien sans la charité ! C’est ce que dit la prière après la communion :
« que cette communion nous ouvre à la justice et à la charité, pour que nous observions le seul jeûne que tu aimes et qui mène à notre guérison ». La justice et la charité nous préservent d’une pénitence trop centrée sur nousmêmes ; elles orientent nos jeûnes et privations vers le souci des plus  pauvres, vers le partage, vers l’aumône.

- Enfin, les mots de la 1ère Préface du temps du Carême constituent une sorte de synthèse magnifique pour orienter notre marche : « chaque année, tu accordes aux chrétiens de se préparer aux fêtes pascales dans la joie d’un coeur purifié ; de sorte qu’en se donnant davantage à la prière, en témoignant plus d’amour pour le prochain, fidèles aux sacrements qui les ont fait renaître, ils soient comblés de la grâce que tu
réserves à tes fils ». Le jeûne et les autres pénitences, le témoignage de la charité ne peuvent pas s’exercer sans un climat spirituel de fond, celui de la prière, à laquelle il faut « se donner davantage ».

Bon temps de Carême ! Bonne montée vers Pâques !


+ Francis Bestion, évêque de Tulle

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