Retour sur l'assemblée plénière des évêques de France, à Lourdes, du 2 au 8 novembre 2021 — Diocèse de Tulle

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Retour sur l'assemblée plénière des évêques de France, à Lourdes, du 2 au 8 novembre 2021

Edito de l'Eglise en Corrèze - Décembre 2021

Il est bien difficile de résumer en quelques lignes les travaux de notre Assemblée, les moments forts que nous avons vécus avec de nombreux invités – laïcs, prêtres, diacres, consacrés – qui nous ont aidé à avancer et à prendre des décisions importantes. Je vous en communique l’essentiel, constitué de deux volets8 : la poursuite de notre réflexion à partir de Laudato Si, sur l’écologie intégrale, et la prise en compte du rapport de la CIASE sur les abus sexuels.

1. L’Écologie intégrale

Commencé il y a trois ans, notre travail s’est poursuivi à partir du thème suivant8: « clameur de la terre, clameur des pauvres ». Comme les années précédentes, nous avions invité deux référents pour la question écologique de chaque diocèse et aussi des membres d’associations porteuses d’expériences en faveur de personnes en situation de précarité, et des personnes en précarité accompagnées dans le cadre de ces projets.
Dans cette Assemblée élargie – nous étions 350 – pour une journée et demi, nous avons vécu au rythme de l’écoute des pauvres, du partage en forum de diverses formes de solidarité mises en oeuvre dans plusieurs diocèses, et aussi de la réflexion théologique et pastorale, dans un climat de prière et de convivialité intenses. Je crois pouvoir dire que ce fut pour les évêques et les personnes invitées un temps de grâce comme nous aimerions en vivre plus souvent dans notre Église.

2. Travail à partir du rapport de la Commission indépendante
sur les abus sexuels dans l’Eglise (CIASE).

Après le rapport de la CIASE, rendu public le 5 octobre dernier, les évêques étaient attendus sur les suites qu’ils allaient donner aux préconisations de la Commission et les mesures concrètes qu’ils allaient prendre, complétant celles du mois de mars dernier (Lettre aux catholiques de France). Dès le premier jour de l’Assemblée des évêques, nous avons commencé par écouter cinq personnes victimes qui avaient accepté de venir témoigner devant nous. Selon leur expression, de «victimes», elles sont devenues «témoins».

À partir du vendredi 5, après-midi, et jusqu’au samedi midi, les évêques ont accueilli une centaine de personnes – laïcs, prêtres, diacres, consacrés – qui avaient répondu à notre invitation, en nous rejoignant à Lourdes, dont parmi eux une vingtaine de jeunes, étudiants ou professionnels, de diverses aumôneries. Dans cette assemblée, à nouveau élargie, nous avons vécu un temps fort de synodalité, dans un esprit d’écoute et de confiance réciproques, avec des travaux collaboratifs en carrefours ou en assemblée, en reprenant les préconisations du rapport de la CIASE, en vue de discerner et de prendre des décisions.

Nous avons vécu, avec nos invités, deux moments qui resteront gravés dans nos mémoires. D’abord, un temps mémoriel, avec le dévoilement d’une photo – sculpture d’un visage d’enfant en pleurs – apposée provisoirement sur un mur à côté de la basilique Sainte-Bernadette. Ensuite, un temps pénitentiel, devant la basilique du Rosaire, où nous nous sommes agenouillés, en silence, pendant la sonnerie du glas, en priant ensemble.

Enfin, dimanche, les évêques ont poursuivi entre eux leur réflexion, forts de ce temps synodal avec les invités, pour aboutir, lundi matin, au vote de décisions importantes, après avoir reconnu la responsabilité institutionnelle de l’Église dans les abus subis par tant de victimes, leur dimension systémique et le devoir de justice et de réparation. Vous trouverez l’ensemble de ces décisions en page 5 de la présente revue.

Au terme de cette Assemblée, très dense et éprouvante, je tiens à remercier tous ceux et celles d’entre vous qui nous ont soutenus par leur prière. Si nous avons réussi à prendre des décisions très importantes, dans une grande communion, c’est vraiment grâce à l’Esprit-Saint qui nous a guidés et soutenus, dans la foi, l’espérance et la charité. Nous ne sommes pas partis de Lourdes comme nous y étions arrivés. Notre-Dame de
Lourdes a aussi intercédé pour nous.

Je vous souhaite un saint temps de l’Avent, temps de joyeuse espérance, pour se préparer à la célébration de
la Nativité du Sauveur.


+ Francis BESTION,
Votre évêque

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