« J’étais malade et vous m’avez visité » (Mt 25, 36) — Diocèse de Tulle

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« J’étais malade et vous m’avez visité » (Mt 25, 36)

Edito de l'Eglise en Corrèze - Février 2020

C’est dans l’Evangile selon saint Matthieu, lorsque Jésus parle du Jugement dernier, qu’on trouve cette parole, à côté d’autres concernant ceux qui ont faim et soif, les étrangers, les ‘sans vêtement’, les prisonniers. Jésus s’identifie aux malades, comme s’il disait « eux, c’est moi », invitant ses disciples – et nous en sommes – à reconnaître son propre visage, le visage même de Dieu, dans celui des personnes atteintes par la maladie,l’infirmité ou le handicap.

A ceux qui s’étonneraient de ne pas avoir vu le Christ être malade – « Seigneur, quand t’avonsnous vu être malade ? » – , il est répondu : « chaque
fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait ». Celui qui lit les évangiles n’est pas surpris par ces paroles de Jésus, car il fait le constat que les deux grandes activités de Jésus sont la prédication et le ministère de guérison. Presque à chaque
page des évangiles, on peut contempler le Christ compatissant qui se fait « bon samaritain » des hommes et des femmes blessés, infirmes,
malades, possédés du démon. Les nombreuses guérisons manifestent la puissance de salut du Christ et anticipent le mystère de la croix et de larésurrection.Il suffit pour s’en convaincre d’entendre la parole de Jésus qui ponctue un grand nombre deguérisons : « va, ta foi t’a sauvé ». La guérison est lesigne du Salut.

Qu’en est-il dans notre Eglise diocésaine de l’attention portée aux personnes malades, infirmes ou handicapées ? Lorsque j’effectue des visites pastorales, je suis vraiment heureux de constater que dans nos Communautés, les prêtres, des diacres, des consacrés, de nombreux laïcs consacrent du temps pour la visite de nos frères et soeurs éprouvés par la maladie ou le grand âge. Les aînés qui résident dans des EHPAD ne sont pas oubliés par l’Eglise, qui va vers eux notamment pour la célébration de l’Eucharistie. Comme pasteur de l’Eglise qui est en Corrèze, je remercie toutes les personnes engagées dans cette diaconie si importante et qui prolonge le ministère du Christ aujourd’hui. Je sais bien, cependant,
qu’il y aurait encore tant à faire pour que ce service évangélique des malades se développe davantage et que des fidèles plus nombreux y participent
d’une manière ou d’une autre. J’encourage les pasteurs à oeuvrer en ce sens sans se lasser. Les malades, les infirmes, les personnes en situation d’handicap sont pour l’Eglise une priorité pastorale ; il en va de même envers toux ceux qui sont confrontés à la pauvreté et parfois même la misère, les fragilités de toutes sortes.

Je distingue les personnes qui, à titre personnel et au nom de leur foi, visitent les malades et ceux qui sont mandatés et envoyés par l’Eglise pour
ce service. Les deux sont bien sûr nécessaires et complémentaires. Mais c’est de la seconde catégorie que doivent se préoccuper les
curés et les Equipes d’Animation Pastorale, avec l’aide des responsables du Service diocésain de la pastorale de la santé. Cela demande une certaine organisation encore insuffisamment développée dans la plupart de nos Communautés paroissiales. Pour nous convaincre de cette nécessité, nous devrions plus souvent penser qu’un jour nous serons nous-mêmes dans cette situation de maladie ou de grand âge et que nous risquons alors de déplorer que nos frères et soeurs chrétiens bien-portants s’intéressent si peu à nous… Dans son message pour la
journée mondiale du malade, le 11 février prochain, le pape François souligne que « l’Église veut être toujours davantage et toujours mieux l’auberge ” du bon Samaritain qu’est le Christ ».

Je confie à Notre-Dame de Lourdes toutes les personnes qui portent le poids de la maladie, avec leurs familles, ainsi que tous les personnels de santé et tous les visiteurs de malades.

+ Francis Bestion
Evêque de Tulle

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