L’Eglise ne vit que des dons des fidèles — Diocèse de Tulle

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L’Eglise ne vit que des dons des fidèles

Edito de l'Eglise en Corrèze - Avril 2018

 

La campagne du Denier de l’Eglise vient d’être lancée. Comme chaque année, nous faisons appel à la générosité des catholiques pour que l’Eglise diocésaine ait les moyens d’assurer ses missions. L’occasion m’est ici donnée de remercier tous ceux et celles qui, année après année, sont fidèles à donner une part de leurs revenus à l’Eglise et même souvent à augmenter cette part, alors que leurs propres ressources n’évoluent pas. J’en profite aussi pour aborder la question des ressources de l’Eglise en général. Dans la « culture catholique » française, ce n’est pas facile de parler d’argent (contrairement à d’autres pays où c’est assez naturel)… Et pourtant, il est de mon devoir de le faire, car, aujourd’hui, nos ressources ne cessent de diminuer, au point de nous mettre gravement en difficulté.

 

A quoi sert exactement le Denier de l’Eglise, principale ressource des diocèses ?

1. Il permet d’assurer le traitement des prêtres, qu’ils soient en activité ou retirés du ministère (les pensions de retraite sont pour la plupart très faibles). Cependant, cela ne suffit pas pour que les prêtres puissent vivre décemment. Le traitement n’est que de 600 € par mois. Ce sont les offrandes de messes qui permettent de le compléter. Lorsque les fidèles demandent au prêtre de célébrer une messe pour les vivants ou les défunts de leur famille ou à une autre intention, ils l’accompagnent d’une offrande (17 € ou plus) qui contribue à assurer au prêtre les moyens de sa subsistance. Je rappelle que la messe n’a pas de prix ! On ne paye pas une messe, car le saint sacrifice de la messe n’a pas de valeur marchande ! La coutume de faire célébrer des messes pour les vivants et les défunts fait partie de la plus ancienne tradition dans l’Eglise, et l’accompagner d’une offrande a toujours été compris comme un moyen de contribuer au bien de l’Eglise, pour le soutien de ses prêtres et de ses œuvres (cf. Code de droit canonique, c. 946).

2. Le Denier de l’Eglise sert aussi à assurer les salaires de quelques laïcs dont la présence est indispensable (économat, secrétariat, Services diocésains, pastorale des jeunes), même si nous contenons les embauches au minimum indispensable.

 

Et pourtant, la ressource du Denier ne suffit pas à couvrir ces dépenses ! Le nombre de donateurs ne cesse de diminuer, car les aînés – les plus nombreux et les plus fidèles – meurent et ne sont pas remplacés par de plus jeunes. Les Anciens avaient la culture du don inscrite dans leur être-chrétien, alors que les familles actuelles ne l’ont pas ou très peu. Il faut dire aussi que les jeunes familles catholiques sont beaucoup moins nombreuses que par le passé. Cette baisse du nombre des donateurs met, à court terme, la vie de l’Eglise diocésaine en difficulté.

Quelles sont les autres ressources ordinaires ? J’ai déjà parlé des offrandes de messes. Il y a aussi les quêtes et ce qu’on appelle « le casuel », c’est-à-dire la participation financière demandée lors des mariages et des obsèques. Là encore, ces ressources ne cessent de diminuer. Beaucoup de chrétiens n’ont pas suffisamment conscience de l’importance de donner à la quête de la messe du dimanche ou, devrais-je dire plutôt, de donner une somme raisonnable. Comment contribuer raisonnablement à la vie de sa paroisse avec quelques centimes d’euro ? Plusieurs paroisses sont aujourd’hui dans le rouge ! Donner 2 euros à la quête me semble un minimum ; l’idéal serait plutôt 5 euros, ou plus si on le peut. Pardonnez-moi de prendre la liberté de parler si franchement, mais si l’évêque ne le fait pas, qui le fera ?

Enfin, il y a une ressource dite « extraordinaire », car, par définition, elle n’intervient qu’une fois dans la vie ; il s’agit du legs testamentaire à l’Eglise d’une partie ou du tout de ses biens. Il faut savoir que ce sont les legs qui nous permettent aujourd’hui de compenser – pour combien de temps ? – la faiblesse des ressources ordinaires que je viens d’évoquer ci-dessus. Cependant, comme pour les autres ressources, le nombre de legs ne cesse de diminuer. Il y a tant de sollicitations pour d’autres causes…

 

Je conclus en exprimant encore la profonde reconnaissance du diocèse à tous nos donateurs et en osant demander – qu’ils me pardonnent cette audace ! – à ceux qui donnent peu ou pas du tout d’essayer de faire un effort pour contribuer à la vie de leur Eglise qui en a tant besoin.

 

+ Francis, évêque de Tulle

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