La sainteté de l'Eglise — Diocèse de Tulle

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

La sainteté de l'Eglise

Edito de l'Eglise en Corrèze - Novembre 2018

      

La fête de Tous les Saints (Toussaint) nous rappelle que la sainteté nous est offerte comme le plus grand cadeau du Seigneur. C’est notre vocation !

            L’appel à la sainteté est éminemment personnel, mais il s’inscrit dans une réalité bien plus large, à savoir la sainteté de l’Eglise. Qu’est-ce à dire ? Dans la constitution Lumen Gentium du Concile Vatican II, sur l’Eglise, il est dit de l’Eglise qu’elle est « indéfectiblement sainte » : « L’Eglise (…) est aux yeux de la foi indéfectiblement sainte. En effet, le Christ, Fils de Dieu, qui, avec le Père et l’Esprit, est proclamé ‘seul Saint’, a aimé l’Eglise comme son Epouse, il s’est livré pour elle afin de la sanctifier, il se l’est unie comme son Corps et l’a comblée de l’Esprit Saint pour la gloire de Dieu ». Cela revient à dire que l’Eglise est « le Peuple saint de Dieu ». On peut également ajouter que l’Eglise est sainte parce que ses œuvres tendent « à la sanctification des hommes dans le Christ et à la glorification de Dieu », comme le souligne une autre Constitution du Concile, celle sur la liturgie, Sacrosanctum Concilium. Une formule de la liturgie, introduisant la prière sur les offrandes, a repris cela : « pour la gloire de Dieu et le salut du monde ».

            Ceci dit, on pourrait légitimement se demander comment l’Eglise peut être à la fois sainte et marquée par le péché. Cette question interpelle bien des catholiques et, au-delà, d’autres personnes. Ces dernières ne manquent pas d’évoquer les croisades, l’Inquisition, le massacre de la Saint Barthélemy et bien d’autres choses encore…comme, aujourd’hui, les abus sexuels commis par des membres de l’Eglise. Ce paradoxe de la sainteté de l’Eglise et du péché de ses membres nous fait comprendre que l’Eglise ne tire pas sa sainteté de ses membres, par définition pécheurs, mais de la sainteté de Dieu. Et, de ce fait, on peut dire de l’Eglise qu’elle est à la fois sainte et appelée à se purifier, c’est-à-dire à poursuivre constamment son œuvre de pénitence et de renouvellement.

            Nous devons reconnaître que le péché de chacun affecte toute l’Eglise et la blesse profondément, mais aussi d’une certaine façon affecte la société et le monde entier. A l’inverse, la sainteté de chacun fait rayonner l’Eglise et peut rendre la société et le monde plus beaux. A juste titre, nous sommes indignés et révoltés face aux scandales qui abîment le visage de l’Eglise. Et comme membre de ce Corps, chaque chrétien souffre et se sent d’autant plus appelé à la conversion personnelle. Le péché des autres ne nous exempte en rien de faire pénitence pour notre propre péché et celui de nos frères. Le Christ, en effet, en mourant pour tous, s’est fait le premier des pénitents, alors qu’il était lui-même sans péché. D’où l’appel du Saint Père adressé à chaque baptisé de prier et de jeûner, en s’unissant à la Passion du Christ.

            Célébrer la sainteté de tous les Elus, implorer leur intercession, aspirer à les imiter autant que faire se peut : voilà une manière de se mettre, de se remettre en marche sur le chemin de la sainteté, parce que c’est notre vocation. Loin de nous l’idée ou le rêve de rechercher un idéal de la perfection, car cela risquerait fort de nous détourner de l’humble chemin quotidien de sainteté ! Mais, loin de nous aussi la tentation de se résigner à toute forme de médiocrité, en tournant le dos à la conversion comme ouverture à la grâce de la sainteté !

            N’oublions pas, en ce mois de novembre, de prier pour les âmes de nos frères et sœurs défunts, encore en état de purification, et aussi de demander l’aide de leur intercession, car sans être encore dans la pleine participation à la gloire divine, ils sont bel et bien dans la main de Dieu.

+ Francis Bestion

Evêque de Tulle

Navigation