7 novembre 2020 - Obsèques du Père François BEZANGER — Diocèse de Tulle

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7 novembre 2020 - Obsèques du Père François BEZANGER

Doyen du Chapitre - Sainte-Féréole

« Si quelqu’un veut me servir qu’il me suivre »

Frères et sœurs, cette parole de Jésus, la veille de sa Passion et de sa mort, on peut dire qu’elle résume en quelque sorte la vie du Père François Bézanger, comme celle de tout prêtre. C’est le désir de servir le Christ qui fait qu’un homme répond à un appel et quitte tout pour suivre Celui qui a les paroles de la vie éternelle. C’est une mise en marche, un chemin de vie, une consécration ; c’est l’histoire d’une amitié profonde avec Jésus, capable de remplir une existence, de donner sens à une vie offerte. Et ce ci quelles que soient les embûches de la route, les épreuves traversées, les moments de doute, parfois les tentations de regarder en arrière, les déceptions inévitables, les incertitudes sur l’avenir, les peurs de ne pas être à la hauteur, le sentiment d’indignité, et tous les autres obstacles que les circonstances de la vie, les faiblesses et le péché font se dresser en face de nous.

Mais, en fin de compte, la joie de servir le Christ, de le servir dans le service des frères, la volonté de rester fidèle à l’appel et à l’envoi font que le prêtre, avec la grâce de Dieu, la force de l’Esprit-Saint, le soutien des frères, parvient au bout de la route, comme aujourd’hui le Père François Bézanger.

Et, au moment de son transit, de son passage de la vie à la Vie, nous rendons grâce au Seigneur qui l’avait choisi, appelé et envoyé, comme prêtre, pour servir Dieu et servir le Peuple de Dieu, dans l’annonce de l’Evangile, la sanctification par les sacrements, et la conduite de la Communauté.

La promesse de Jésus « là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur », l’abbé Bézanger en a fait l’expérience dans sa vie d’homme, de baptisé et de prêtre. Comme enseignant, comme formateur au service de la jeunesse, à Ussel et à Brive, une bonne partie de sa vie, comme curé de paroisse aussi, à Chamboulive et à Tulle, et enfin comme exorciste diocésain, il a été là où est le Christ. Le Christ qui enseigne, le Christ qui nourrit, le Christ qui compatit, le Christ qui pardonne, le Christ qui fait paître le troupeau, qui part à la recherche de la brebis perdue, qui la trouve, la soigne, la prend sur ses épaules et la ramène au bercail ; mais aussi, le Christ qui loue le Père, le Christ qui se réjouit, le Christ qui pleure, le Christ qui intercède, le Christ outragé, le Christ mis en croix et qui meurt sur la croix.

« Là où je suis, là aussi sera mon serviteur ». Oui, le Père Bézanger a expérimenté cela dans son ministère. Et, maintenant, il est appelé à l’expérimenter pour la vie éternelle, non plus dans le corps souffrant du Christ, mais dans son Corps glorieux. Et voilà pourquoi, tout en rendant grâce au Seigneur pour sa vie d’homme, de baptisé et de prêtre, dans la Sequela Christi, la suite du Christ, et à son service, nous implorons aussi le Christ miséricordieux – Celui qui l’avait appelé à la tâche des Apôtres pour son Eglise – afin qu’il le reçoive dans sa « demeure éternelle dans les cieux », selon l’expression de l’Apôtre saint Paul, c’’est-à-dire qu’il lui donne de participer à sa gloire éternelle « qui n’est pas l’œuvre des hommes ». Et, en priant ainsi pour le salut de l’âme de notre frère François, nous sommes nous-mêmes invités, comme le dit encore saint Paul, à transformer notre regard : « Notre regard ne s’attache pas à ce qui se voit, mais à ce qui ne se voit pas ; car ce qui se voit est provisoire, mais ce qui ne se voit pas est éternel ». Notre corps biologique est provisoire, mais notre âme immortelle est appelée à la vie éternelle en Dieu, dans l’attente de la résurrection finale. « Nous le savons, dit l’Apôtre, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera, nous aussi, avec Jésus ». De là l’invitation à ne pas perdre courage, « même si en nous l’homme extérieur va vers sa ruine ». L’homme intérieur est appelé, en chacun de nous, à se renouveler de jour en jour.

Seigneur Jésus, toi dont l’âme a été bouleversée au jardin de Gethsémani, donne-nous d’entendre comme toi la voix du Père pour que son nom soit glorifié, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.

 

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