11 avril 2020 - Vigile pascale — Diocèse de Tulle

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11 avril 2020 - Vigile pascale

Oratoire de la Maison diocésaine (en raison du confinement sanitaire)

« Le Verbe était la vraie lumière qui éclaire tout homme en venant dans le monde ; mais le monde ne l’a pas reconnu » (Jn 1, 9).

Ces paroles du Prologue de l’évangile selon saint Jean résument en quelque sorte le drame du refus d’accueillir le Christ entrant dans le monde. Mais, en cette nuit, la nuit de Pâques – selon les Ecritures et au-delà de toute attente humaine – se vérifie le contraire : la lumière peut vaincre les ténèbres les plus épaisses.

Le premier signe de cette veillée est celui du Cierge pascal, symbole du Christ lumière du monde, qui restera allumé dans nos églises pendant la cinquantaine pascale. Dans la nuit peut s’élever la louange au Rédempteur – le chant de l’Exultet - pour rendre grâce à Celui qui nous a conduit des ténèbres à l’admirable lumière de Dieu.

Vous avez entendu la parole de cette hymne : « O heureuse faute de l’homme, qui nous a valu un tel rédempteur ! » Tellement est grande la joie pascale pour le don du salut en Christ ressuscité, que même la faute d’Adam apparaît digne de louange.

Que sont en fait les ténèbres, sinon le symbole du péché et de la mort ? Et qu’est-ce que la lumière sinon le symbole de l’amour qui a vaincu la mort, qui a transformé la mort en vie éternelle. La nuit de Pâque, l’heureuse nuit, est le témoignage de cette victoire.

Les femmes qui se rendent au tombeau au moment où le jour commence à peine à poindre – Marie-Madeleine et l’autre Marie – sont les témoins de cette victoire. L’ange qui leur apparaît leur dit : Soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici, il est ressuscité, comme il l’avait dit ».

A Pâques, les symboles cèdent la place à la réalité : « la lumière est venu dans le monde, mais le monde ne l’a pas reconnue ». La Vie a été tuée, elle a été clouée sur une croix. Mais « en Lui était la Vie et la Vie était la lumière des hommes », disait encore le Prologue du 4ème évangile. Et maintenant, dans le Christ ressuscité la lumière finalement resplendit. Il fallait que la nuit se fasse sur toute la terre, pour que la Lumière puisse briller dans toute sa splendeur. La Vie devait mourir pour que toute chose puisse être vivifiée dans la résurrection.

Cette nuit, les catéchumènes auraient dû recevoir le baptême. Mais cela n’a pas été possible à cause du confinement. Mais nous pensons tous, en cette veillée, à notre propre baptême. Nous avons été baptisés en Jésus Christ, baptisés dans sa mort. Par le moyen du baptême, nous avons été mis au tombeau avec lui, pour qu’avec Lui, ressuscité dans la gloire du Père, nous puissions nous aussi avancer dans une vie nouvelle. Si nous sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec Lui.

Alors que l’existence humaine terrestre que nous avons reçue de nos parents, se termine avec la mort biologique du corps, la Vie reçue de Dieu en Jésus Christ, elle, n’a pas de fin. La Vie de Dieu ne connaît pas la mort ! En Dieu est la plénitude de la Vie ! Ceux qui sont baptisés « dans l’eau et dans l’Esprit Saint » deviennent participants de cette Vie que Jésus a manifestée dans sa Résurrection.

« En Lui était la vie et la vie était la lumière des hommes », dit encore le Prologue de Saint Jean. La vérité du Christ, vie et lumière des hommes, entre encore au cœur de la nuit, durant cette Vigile - cette nuit qui rappelle les ténèbres qui envahirent le monde au moment de la mort de Jésus. Mais la lumière du Christ est à nouveau projetée sur le monde. Aujourd’hui, la lumière du Ressuscité vient illuminer nos nuits de la terre, celle que nous traversons avec l’épreuve de l’épidémie, mais aussi les nuits du péché, du mal, de la souffrance, de tous les drames. Elle vient illuminer chacun de nos cœurs, si nous les laissons s’ouvrir à cette grâce. Amen.

 

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