14 septembre 2020 - Fête de la Croix Glorieuse — Diocèse de Tulle

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14 septembre 2020 - Fête de la Croix Glorieuse

Messe avec le clergé à la Maison St Joseph autour des prêtres jubilaires

« Pour être guéris du péché, regardons le Christ crucifié ! » disait saint Augustin, en faisant allusion à la prophétie du livre des Nombres. Il suffisait pour les hébreux victimes de la morsure des serpents dans le désert, de lever les yeux vers le serpent de bronze élevé par Moïse au sommet d’un mât, pour être guéris. Et cette prophétie du livre des Nombres évoquait elle-même le serpent du livre de la Genèse, celui qui avait réussi à tromper nos premiers parents.

Il y a quelque chose d’incompréhensible pour la seule raison dans le fait de penser qu’un homme crucifié – fût-il le Fils de Dieu – puisse nous guérir de nos péchés, nous sauver, sauver l’humanité tout entière. Et voilà pourquoi Satan, symbolisé par l’antique serpent, a été pris lui-même à son propre piège, car c’est précisément au moment où il pensait remporter la victoire sur le Christ – parce que celui-ci semblait complètement anéanti, détruit – que s’est opéré le grand renversement de l’histoire. Là où Satan se croyait enfin vainqueur, là, il était définitivement vaincu. Notre raison humaine pourrait défaillir devant ce paradoxe, car, là où elle ne verrait que le mystère de la souffrance, du péché, du mal et de la mort, il y a en réalité une force invisible, celle de l’Amour divin porté à son incandescence et ainsi rendu capable de vaincre le grand accusateur. L’instrument de la mort devient le signe de la victoire. La Croix devient non seulement la victoire du Christ mais aussi notre victoire, car là, nous avons été sauvés, dans ce parcours que Jésus a consenti à accomplir jusqu’au plus bas, mais avec la force d’amour de sa divinité. La Croix, c’est Jésus élevé et Satan détruit. Tel est le grand renversement.

Et c’est pour cela que nous célébrons cette fête de l’Exaltation de la Sainte Croix ou de la Croix glorieuse. Ce qui semblait antinomique devient en fait le signe du Salut. Ce qui semblait mettre en échec la raison humaine devient ce qui lui permet de s’ouvrir à un mystère qui la dépasse : le mystère de l’Amour divin, comme la force la plus puissante qui existe et nous touche, nous guérit véritablement, lorsque dans la foi nous levons les yeux vers la Croix et contemplons ce signe de l’Amour, de l’Amour infini de Dieu pour chacun de nous et la racine de notre Salut.

Certes, comme disaient les Pères de l’Eglise, « le serpent antique, tel un chien enragé, aboie encore, il menace encore, mais c’est un chien enchaîné. Ne t’approche pas et il ne te mordra pas, mais si tu vas le caresser parce que la fascination t’y conduit, comme si c’était un petit toutou, prépare-toi, il te détruira » (cité par le Pape François).

Chers amis, par la croix du Christ, l’Espérance nous est rendue. Mieux que cela : la Croix est notre grande Espérance : o crux ave, spes unica ! Et c’est pour cela que l’Eglise « exalte » la sainte Croix et que nous bénissons par le signe de la croix. Nous n’exaltons pas les croix, mais la Croix glorieuse de Jésus, signe de l’Amour immense de Dieu, signe de notre salut et de notre chemin vers la Résurrection. C’est notre foi et c’est notre espérance.

Au pied de la croix se tenait Marie. Et demain, nous célèbrerons dans la liturgie Notre Dame des douleurs. Je lui confie avec vous notre diocèse, afin que nous sachions toujours découvrir et accueillir la message d’amour et de salut de la croix du Christ. Je lui confie avec vous les jubilaires de cette année ; qu’ils demeurent fidèles à la grâce de leur ordination et qu’à travers les inévitables échecs, les croix de toutes sortes, parfois lourdes à porter, ils gardent et que nous gardions tous la joyeuse espérance, née de la croix glorieuse de Jésus. Amen.

 

 

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