25 octobre 2020 - Confirmations à Brive et à Ussel — Diocèse de Tulle

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25 octobre 2020 - Confirmations à Brive et à Ussel

30ème dimanche du Temps ordinaire – A

 

Frères et sœurs,

A chaque messe, celui qui préside la célébration – l’évêque ou un prêtre – dit la prière d’ouverture, après le gloria, et tous les membres de l’Assemblée sont invités à s’unir à cette prière ; voilà pourquoi elle est précédée d’une monition : « Prions le Seigneur », accompagnée d’un court temps de silence pour que chacun se tienne bien éveillé et intériorise la prière qui va être prononcée.

Je reprends la prière d’aujourd’hui : « Dieu éternel et tout puissant, augmente en nous la foi, l’espérance et la charité ; et pour que nous puissions obtenir ce que tu promets, fais-nous aimer ce que tu commandes ».

C’est une très belle prière ! Nous demandons d’abord à Dieu d’ « augmenter » en nous la foi, l’espérance et la charité ». Cela signifie que nous avons bien conscience que notre foi est trop faible, que nous manquons d’espérance et que nous n’aimons pas assez. C’est une prière réaliste. Nous nous présentons à Dieu dans la prière tels que nous sommes et pas tels que nous voudrions être. Notre prière ne peut être réelle que si elle est vraie, sinon nous jouons une comédie qui ne peut pas duper Dieu, mais qui nous rend dupes de nous-mêmes. On ne peut se présenter à Dieu dans la prière que comme des pauvres, des mendiants qui demandent ce qui leur manque le plus, et ce qui est le plus important pour la vie : la foi, l’espérance et la charité. La prière que Dieu aime le plus, et la seule qu’il puisse vraiment exaucer, c’est celle qui jaillit d’un cœur de pauvre, d’un cœur humble, qui attend tout de Dieu et qui n’a pas peur de se confier à Lui, d’être en vérité avec Lui. Dans la vraie prière, il n’y a pas de faux-semblant, il n’y a pas de volonté de paraître autre que ce que l’on est.

Nous avons donc demandé à Dieu d’augmenter en nous la foi, l’espérance et la charité. Ce sont les trois vertus théologales. On les appelle ainsi parce qu’elles ont Dieu pour objet, qu’elles nous disposent à vivre en relation avec Dieu et qu’elles procèdent de la grâce divine. Ce sont des dons de Dieu indispensables pour notre être chrétien et notre vie. Nous avons entendu dans la 2ème lecture l’Apôtre Paul faire l’éloge de la foi des Thessaloniciens : « vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants de Macédoine et de Grèce. A partir de chez vous, la Parole de Dieu a retenti ; la nouvelle de votre foi en Dieu s’est répandue partout ».

Dans l’Evangile, il est question de la 3ème vertu : la charité. Elle fait l’objet du premier commandement de Dieu : « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit » ; Jésus dit que c’est le premier commandement, le grand commandement. Et il ajoute qu’il y en a un second qui lui est semblable : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Jésus nous fait comprendre qu’il ne faut pas dissocier l’amour de Dieu et l’amour du prochain. Soit qu’on aimerait Dieu, mais qu’on oublierait le prochain ; soit qu’on prétendrait aimer le prochain sans chercher à aimer à Dieu.

C’est Dieu qui est la source de tout amour. C’est lui qui nous a aimés le premier, comme dit l’évangéliste saint Jean. C’est lui qui nous aime avant que nous ne l’aimions. Notre amour pour Lui est une réponse. Et nous serons toujours en dette envers Lui. Quant à l’amour pour le prochain, nous devons comprendre que pour être véritable, il demande à être enraciné en Dieu lui-même, source de tout amour.

En effet, l’amour dont nous parle la Bible, dans l’Ancien et le Nouveau Testaments, et qui est l’objet des commandements divins, n’est pas un amour sentimental, même s’il n’exclut pas les sentiments ; c’est un amour de charité. Il dépasse le seul sentiment amoureux, la sensibilité, les préférences, la famille, les amis… Il s’agit de l’amour du prochain, c’est-à-dire de tous ceux dont je vais me faire proche au nom de la charité chrétienne, y compris ceux qui ne sont pas forcément aimables. C’est pour cela que Jésus est allé jusqu’à dire : « Aimez vos ennemis », « si vous n’aimez que ceux qui vous aiment, vous n’êtes pas différents des païens ».

Le modèle de cet amour de charité, c’est Jésus lui-même. Parce qu’il est Dieu fait homme, Jésus est en quelque sorte à la croisée de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain. Comme le dit un théologien contemporain : « Il croise l’amour de Dieu et l’amour du prochain, comme il croise les deux montants de la croix, en se mettant lui-même à cette croisée ». Comme unique Médiateur entre Dieu et les hommes, il est le moyen terme par lequel les deux commandements, les deux amours communiquent. Si bien que lorsque nous aimons l’un de nos frères, l’une de nos sœurs en humanité, c’est Jésus que nous aimons et donc c’est Dieu que nous aimons. En essayant le plus possible d’aimer comme Jésus nous a aimés, nous sommes sûrs d’aimer Dieu et d’aimer notre prochain.

Dans quelques instants, je vais conférer le sacrement de la Confirmation à 35 jeunes d’entre nous. Les sacrements sont une des manifestations les plus visibles et les plus efficaces de la charité divine à notre égard. Dans tous les sacrements, où s’actualise le mystère pascal du Christ, l’amour de Dieu nous est communiqué gratuitement. Ils sont des dons absolus, sans aucun mérite de notre part. Une seule chose est requise : l’ouverture de notre âme à la grâce divine par le moyen de la foi. C’est ce que manifestera le petit mot « Amen » que chacun de vous prononcera lorsque je marquerai son front avec le saint-chrême en disant : « Sois marqué de l’Esprit-Saint, le don de Dieu ». Chacun répondra « Amen », c’est-à-dire : oui, merci Seigneur, j’accueille de tout mon cœur le don que tu me fais de ton Esprit-Saint !

L'Esprit-Saint envoyé par le Père et le Fils, au commencement de l'Eglise, le jour de la Pentecôte, est donné aujourd'hui dans ce sacrement que vous allez recevoir. L'Esprit Saint va vous confirmer dans la foi de votre baptême, en vous donnant la capacité et la force d'être des témoins de cette foi. Voilà pourquoi, dans quelques instants, vous proclamerez la foi de l'Eglise ; et, après l'avoir proclamée, j'implorerai le Seigneur de répandre sur vous la grâce de son Esprit de sainteté ; et le signe de ce don de l'Esprit, ce sera la chrismation, c'est-à-dire l'onction du Saint-chrême sur votre front.

Les sacrements sont toujours le signe et le moyen de l'amour de Dieu, de la victoire du Christ sur le mal, sur le péché, sur la mort ; ce sont les signes et les moyens du salut.

Le Saint-chrême sur vos fronts, c'est le Christ qui vous aime, c'est le Christ qui vous sauve, c'est le Christ qui vous rend forts pour être ses témoins dans le monde, grâce à son Esprit. Mais, attention ! La confirmation, c'est pas ‘Jésus et moi’, ‘l'Esprit Saint et moi’ ; c'est Dieu, Père, Fils et Esprit-Saint AVEC moi, POUR les autres, POUR le monde, EN Eglise. On n'est pas chrétien tout seul. On est chrétien dans la famille de l'Eglise. Voilà pourquoi, aujourd’hui, il y a d'autres chrétiens avec vous. C'est l'Eglise que nous formons, et la présence de l'évêque, pasteur de l'Eglise en Corrèze, vous rattache à l'Eglise universelle.

Aimez l'Eglise, servez l'Eglise ; ne vous contentez pas d'être des consommateurs de temps en temps ! Soyez acteurs de l'Eglise ! Chaque membre de l'Eglise a son rôle, sa place, comme les membres dans le corps. Ne dites jamais : je n'ai pas besoin de l'Eglise. Dites-vous plutôt : l'Eglise a besoin de moi. Je suis membre du Corps du Christ ; je n'ai pas le droit d'handicaper l'Eglise en la privant de ma présence aux côtés de mes frères et sœurs baptisés. Rejoignez toujours, toujours, une communauté chrétienne, là où vous êtes, là où vous serez.

Que l’Esprit-Saint achève en vous ce qu’il a commencé. Amen.

 

+ Francis BESTION

 

 

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