24 septembre 2020 - Journée de rentrée des Chefs d’Etablissement de l’Enseignement catholique — Diocèse de Tulle

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24 septembre 2020 - Journée de rentrée des Chefs d’Etablissement de l’Enseignement catholique

Fête de Saint Barthélemy, Apôtre - Messe au Sanctuaire de Saint Antoine – Brive

 

 

Frères et sœurs,

 

En cette fête de l’Apôtre saint Barthélemy, la liturgie nous fait lire, dans l’évangile selon saint Jean, l’appel de Philippe et de Nathanaël, parce que la tradition a assimilé ce dernier à l’Apôtre Barthélemy.

Nous sommes au chapitre 1 du 4ème évangile, où nous est rapporté l’appel des premiers disciples. D’abord André et Jean (même si ce nom n’est pas dit) auxquels Jean-Baptiste désigne Jésus comme l’Agneau de Dieu ; ils suivent Jésus et demeurent auprès de lui ce jour-là. Ensuite, c’est l’appel de Pierre, le frère d’André, conduit à Jésus par son frère. Et le lendemain, Jésus part pour la Galilée (c’est le récit que nous venons d’entendre) ; là, se trouve Philippe qu’il appelle : « Suis-moi ! » Et ensuite, Philippe trouve Nathanaël et le conduit à Jésus.

C’est donc une série d’appels ; des appels en cascade, mais avec cette particularité qui ne vous a pas échappé : si c’est bien Jésus qui appelle à venir à lui et à le suivre, on voit aussi les appelés devenir appelants : de même qu’André avait conduit son frère Pierre à Jésus, Philippe conduit Nathanaël à Jésus. Ainsi, dès les premières pages de l’évangile selon saint Jean, on voit les disciples devenir, à leur tour, missionnaires, évangélisateurs, à la manière du Maître. Connaître Jésus, c’est aussi vouloir le faire connaître. Derrière les mots de l’évangile, en s’imaginant la scène qui est décrite, la joie, l’enthousiasme de ces premiers disciples est presque palpable et elle est communicative.

Comme baptisés, et quel que soit notre état de vie, comme diacre, comme prêtre, comme évêque, c’est notre vocation qui est ici évoquée : être et devenir disciples de Jésus, et, parce que disciples, être et devenir missionnaires. Chacun avec ces propres charismes, chacun avec la grâce propre de son état de vie et de la mission reçue de l’Eglise. La joie de l’Evangile, c’est toujours la rencontre de Jésus et elle est chaque jour ou presque nouvelle, parce que Jésus est vivant et qu’il est avec nous jusqu’à la fin du monde, sur nos routes humaines, dans les évènements qui font notre vie, et surtout dans les personnes que nous croisons sur nos routes.

L’appel de Jésus à devenir son disciple a quelque chose d’unique et, pour ainsi dire de mystérieux, comme en témoigne l’interrogation de Nathanaël : « D’où me connais-tu ? ». On aurait pu traduire le grec par « comment me connais-tu ? », mais « comment » est trop faible en français ; le « d’où » dit bien plus, comme l’indique la réponse de Jésus : « avant que Philippe ne t’appelle, je t’ai vu sous le figuier ». Ce « avant que », comme le « d’où », signifie une initiative divine, prévenante. Dieu est toujours premier par rapport à toute vocation. Et c’est pour cela d’ailleurs qu’on baptise les nouveaux-nés, même s’ils ne peuvent pas comprendre. « Je t’ai vu » : c’est donc Lui, Jésus, qui, d’abord, voit et connaît. Le Seigneur connaît les siens, comme le Berger connaît ses brebis. Dans la rencontre avec le Seigneur – qui nous connaît avant que nous ne puissions le connaître – notre propre existence, notre propre vocation nous sont révélées. Comme le dira le même saint Jean, dans sa première épître : « ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est lui qui nous a aimés le premier ».

Nous pouvons noter les verbes qui sont employés par l’évangile dans l ‘appel des premiers disciples : venir et voir ; suivre et demeurer, chercher et trouver : chercher pour trouver, venir pour voir, suivre pour demeurer.

Notre vie de disciple-missionnaire ne peut pas être statique. Il s’agit d’entrer dans une dynamique qui, en fin de compte, est celle du salut. Nous ne sommes pas des errants qui n’auraient pas de but, mais des croyants, pour « trouver », « voir », « connaître » et « faire connaître », « aimer » et « demeurer » :

- On suit Jésus pour parvenir là où il demeure afin de demeurer avec Lui, c’est-à-dire dans la gloire du Père, en passant par la croix.

- On vient à Jésus – ce qui chez saint Jean est toujours synonyme de « croire », de la foi – pour voir sa gloire, pour voir en Lui le Père, car Lui et le Père ne sont qu’Un. « Qui me voit, voit le Père », dira plus tard Jésus à Philippe qui lui demandait « montre-nous le Père ».

- On cherche pour trouver ou mieux pour se laisser trouver par Celui qui nous connaît « avant que… », avant que nous ne le connaissions.

Chers amis, à la veille de cette nouvelle année scolaire – déjà commencée pour vous, car vous êtes déjà sur le pont du navire – il nous est bon d’entendre ce récit de la vocation de Nathanaël, ce nom qui signifie en hébreu « Don de Dieu ». C’est comme un cadeau pour nous confirmer dans notre vocation de disciples et de missionnaires ; un cadeau pour nous dire la prévenance du Seigneur à notre égard, sa pédagogie à notre égard, sa présence aimante de chaque instant. Nous sommes connus et aimés.

Puissions-nous, comme Nathanaël, belle figure du disciple, sorte de prototype, confesser toujours la foi au Fils de Dieu ! Et alors, comme le promis Jésus à ce nouveau disciple, nous aurons l’assurance de voir « des choses plus grandes encore » !. Amen.

 

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