13 décembre 2020 - 3ème dimanche de l’Avent – B — Diocèse de Tulle

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13 décembre 2020 - 3ème dimanche de l’Avent – B

Eglise de Malemort

  « Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie, le Seigneur est proche ».

         Frères et sœurs, c’est par cette invitation où figure deux fois le mot « joie » que l’antienne d’ouverture de cette messe du 3ème dimanche de l’Avent donne le ton pour l’ambiance qui doit animer nos âmes à l’approche de la fête de la Nativité du Sauveur. Et c’est pourquoi ce dimanche s’appelle « dimanche de la joie ». En cette période de l’Avent, on revêt des vêtements violets pour les célébrations liturgiques, mais aujourd’hui, ils sont roses, pour signifier que déjà fleurit la joie de Noël. Et cette joie de Noël est une joie spéciale. Elle n’est pas que pour le jour de Noël ; elle est pour toute la vie du chrétien. C’est un don du Seigneur.

         L’apôtre Paul, nous l’avons entendu dans la 2ème lecture, dit aux Thessaloniciens : « Frères, soyez toujours joyeux ! ». Et il ajoute aussitôt : « Priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance ». C’est dire que la joie chrétienne se trouve d’abord dans la prière, elle naît dans la prière, elle a son origine dans l’action de grâce à Dieu, dans les mercis que nous adressons à Dieu. Il y a des personnes – et nous pouvons en être à certains moments – qui cherchent toujours des raisons de se plaindre. C’est triste pour un chrétien de passer ses journées à se plaindre ! Un proverbe bien connu dit qu’un saint triste est un triste saint ! Et c’est vrai qu’on n’a jamais vu un saint ou une sainte avec un visage d’enterrement. Les saints ont le visage de la joie ou, du moins, lorsqu’ils souffrent, ils ont encore le visage de la paix.

         Donc, frères et sœurs, selon le conseil de saint Paul, pour être dans la joie, il faut d’abord prier et ensuite rendre grâce, ce qui est aussi une forme de prière. Chaque journée porte son lot de difficultés et parfois d’épreuves, mais elle porte aussi tant de motifs d’action de grâce. Il faut apprendre à les voir, pour ne pas être des blasés de la vie. La louange et l’action de grâces quotidiennes sont des antidotes à la morosité, à la routine, au train-train habituel ou à l’amertume que peut engendrer l’adversité.

         La première lecture nous suggère une autre dimension qui nous aide à trouver la joie. Il s’agit d’annoncer la Bonne Nouvelle. Etre chrétien signifie que, comme le Christ, nous avons reçu l’onction. Le mot « Christ » signifie « celui qui a reçu l’onction », « l’oint » du Seigneur. Et parce que nous avons reçu l’onction, au baptême et à la confirmation, l’Esprit du Seigneur est sur nous, parce qu’il nous a consacrés par l’onction. Pour quoi faire ? Pour « annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres », pour « guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur libération et aux prisonniers la délivrance », pour « proclamer une année de grâce de la part du Seigneur ». Telle est la vocation du Christ et également la vocation des disciples du Christ, dont nous sommes. Aller vers les autres, vers ceux qui peinent, qui sont isolés, dans le besoin, tant matériel que spirituel… Tant de personnes qui sont préoccupés par des problèmes familiaux… Et là, apporter la paix, apporter l’onction de Jésus, l’huile de Jésus qui fait du bien et réconforte les âmes.

         Donc, pour nous préparer à Noël, pour avoir cette joie déjà dans nos cœurs, il faut prier, il faut rendre grâce et il faut que je me demande : comment je peux aller vers les autres, vers ceux qui ont des difficultés pour leur apporter un peu d’onction, de joie et de paix. Voilà, frères et sœurs quelle peut être la joie du baptisé-confirmé. Pendant ces jours qui nous séparent de Noël, prions en demandant la joie de Noël. Rendons grâce pour tant et tant de bienfaits reçus du Seigneur. Et pensons à apporter un peu du baume de l’onction de Jésus à quelques personnes qui en ont besoin. Et ainsi, nous arriverons déjà dans la joie à la célébration de la Nativité du Sauveur.

         Que la Vierge Marie, l’Etoile de l’Avent, nous accompagne sur ce chemin, car elle la Vierge de la prière qui médite en son cœur la Parole de Dieu, la Vierge de l’action de grâce dans son Magnificat et la Vierge de la Consolation pour les autres, celle qui ne craint pas de se mettre en route, à travers les monts de Judée, pour aller visiter sa cousine Elisabeth et lui apporter son aide. Oui, que la Vierge nous accompagne dans notre route de l’Avent, une route de la joyeuse espérance. Amen.

 

Mgr Francis Bestion

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