16 février 2021 - Conseil du presbyterium — Diocèse de Tulle

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16 février 2021 - Conseil du presbyterium

Mardi 6ème semaine du Temps ordinaire

Nous venons d’écouter les textes que nous offre la liturgie de ce mardi de la 6ème semaine du Temps ordinaire, dans la lecture continue du livre de la Genèse et celle de l’évangile selon saint Marc. Même si le Carême ne commence que demain, la Parole de Dieu, en évoquant les 40 jours du déluge et le manque de pain pour les disciples, nous met déjà dans une ambiance pénitentielle.

Il faudra 40 jours de déluge pour restaurer la création, comme il faudra 40 ans au peuple hébreu dans le désert de l’Exode pour atteindre la Terre promise ; et Jésus lui-même, au commencement de son ministère public, sera conduit par l’Esprit au désert pour y vivre durant 40 jours l’épreuve de la tentation. Chaque année, l’Eglise nous propose le temps pénitentiel de 40 jours pour nous préparer à célébrer la Pâque du Christ.

Si l’on voulait parler comme les Pères de l’Eglise, on pourrait dire qu’aux eaux du déluge se sont substituées celles du baptême pour purifier les pécheurs dans le bain de la nouvelle naissance. Plongés dans ce bain, ils meurent au péché pour ressusciter avec le Christ. Quant à nous qui sommes déjà passés par ces eaux du baptême, mais qui sommes encore soumis à l’épreuve du péché, le temps du Carême, sera celui, toujours en parlant comme les Pères, des larmes de la pénitence comme le signe symbolique du chemin de conversion à parcourir pour laisser Dieu nous purifier, pour que nos cœurs «endurcis », - comme ceux des disciples dans la barque – soient transformés, afin que nos yeux voient et que nos oreilles entendent, que nous devenions plus réceptifs au don du Salut, à la grâce de la rédemption par le mystère pascal du Christ.

Dans l’Eglise, comme dans l’arche de Noé, dans les eaux du baptêmes ou les larmes de la pénitence, comme dans les eaux du déluge, les uns comme catéchumènes, les autres comme pénitents, nous avancerons, pendant 40 jours, pour une nouvelle naissance ou restauration dans la grâce baptismale, afin que le Soleil du Ressuscité vienne éclairer nos vies et qu’elles rayonnent de la joie pascale.

Le pape François dans son message de Carême met l’accent sur les vertus théologales, en y associant les conditions et les moyens qui nous sont offerts pour cet itinéraire : le jeûne, la prière et l’aumône. Il insiste plus particulièrement sur l’Espérance. Déjà entièrement placé sous la lumière de la Résurrection, l’itinéraire du Carême est une invitation à puiser à l’eau vive de l’Espérance. Et c’est particulièrement nécessaire en ces temps où l’avenir semble fermé pour beaucoup de nos contemporains, particulièrement les plus jeunes. Le temps du Carême est un temps pour espérer, pour tourner de nouveau le regard vers la patience de Dieu qui continue de prendre soin de sa Création, de prendre soin de ses enfants. Il s’agit d’accueillir le don de l’espérance et de l’offrir aux autres. « Parfois, dit le pape, pour offrir de l’espérance, il suffit d’être « une personne aimable, […], qui laisse de côté ses anxiétés et ses urgences pour prêter attention, pour offrir un sourire, pour dire une parole qui stimule, pour rendre possible un espace d’écoute au milieu de tant d’indifférence » (Fratelli Tutti, n. 224).

Que la Vierge Marie et saint Joseph nous soutiennent de leur prévenance dans ce chemin vers Pâques.

Mgr Francis Bestion