4 juin 2017 - Solennité de Pentecôte — Diocèse de Tulle

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4 juin 2017 - Solennité de Pentecôte

Confirmation d’adultes - Cathédrale de Tulle

Comment être chrétien aujourd’hui, comment vivre en chrétien, comment être fidèles à notre baptême, comment ne pas nous laisser submerger par les difficultés et les épreuves de la vie, comment être témoins du Christ et de son Evangile dans un monde où règne souvent l’indifférence et le matérialisme ?

Si chacun de nous qui sommes ici voulait répondre à ces questions, nous entendrions sûrement beaucoup de réponses différentes et variées ; et probablement que toutes ces réponses diraient quelque chose de vrai et de juste. Mais il y a cependant une réponse qui précède toutes les autres, qui les contient, qui les englobe, qui les rend pertinentes. Cette réponse, elle ne tient pas dans une théorie, dans une recette particulière, dans je ne sais quel secret ou quelle ingéniosité ; elle ne tient pas non plus dans la capacité de telle ou telle personne à être plus douée, plus vertueuse ou même plus sainte que les autres… La réponse, chers frères et sœurs, c’est une personne, c’est l’Esprit-Saint ! La troisième personne de la Sainte Trinité. On le définit parfois comme le lien d’amour qui unit le Père et le Fils, l’Esprit d’Amour du Père et du Fils. Sans l’Esprit Saint, nous ne pouvons pas être chrétiens, nous ne pouvons pas être fidèles, nous ne pouvons pas témoigner. Sans l’Esprit Saint nous sommes des orphelins !

Pour le comprendre, il suffit de regarder les Apôtres avant qu’ils reçoivent ce don de l’Esprit, le jour de la Pentecôte, et surtout de les regarder après qu’ils ont reçu ce don de l’Esprit. Alors on comprend que l’Esprit Saint, ça change tout ! D’ailleurs, Jésus, la veille de sa Passion, lorsqu’il promettait déjà ce don de l’Esprit à ses Apôtres, l’avait bien dit : « il vous enseignera tout », parce qu’il est « l’Esprit de Vérité ». Et il peut le faire, parce que justement il est Dieu ; car il n’y a que Dieu qui puisse tout enseigner.

Ce n’est pas la science des Apôtres, ni leur sagesse, ni même leur foi qui pouvaient les faire sortir du Cénacle et se mettre à parler à tous les Pèlerins qui étaient venus de partout pour la fête de Pentecôte et, qui plus est, de se faire comprendre par tous ces gens-là. Ils en étaient bien incapables par eux-mêmes ! C’étaient des personnes toutes simples, les Apôtres ! Ils n’avaient pas fait de grandes études, ils n’avaient pas appris le grec, ni le latin, ni le Perse. Ils parlaient leur langue natale, c’est-à-dire le dialecte araméen. Ils n’avaient pas suivi des cours de communication, ils n’avaient pas étudié la théologie comme les Docteurs de la Loi ou les scribes d’Israël. Et pourtant, voilà qu’ils sortent du Cénacle et qu’ils se mettent à parler d’autres langues, de telle façon que chacun dans la foule les entend parler sa propre langue et proclamer les merveilles de Dieu ! Et ça, c’est l’œuvre de l’Esprit Saint ! C’est lui qui leur donne la force de parler, c’est lui qui leur donne la science, et c’est lui qui permet que le cœur de ceux qui écoutent puisse s’ouvrir à ces paroles et qu’ils soient émerveillés par ce qu’ils entendent.

Chers amis, c’est en ce jour de la Pentecôte que l’Eglise naissante s’est mise à annoncer l’Evangile et que cet Evangile s’est répandu progressivement dans le monde entier. Il est même arrivé jusqu’à Tulle ! Si nous sommes aujourd’hui dans cette cathédrale, c’est que l’Esprit de Pentecôte a soufflé pour nous aussi, comme autrefois il avait soufflé pour les Apôtres et leurs auditeurs. L’Esprit Saint est bien le premier acteur de la Mission : il donne aux témoins du Christ de parler avec audace et force de persuasion s’ils se laissent mener par lui. En même temps, il agit dans le cœur de ceux à qui ils s’adressent pour les rendre disponibles et attentifs à leurs paroles et à leur témoignage de vie. Et ce qui se vérifie dans le livre des Actes des Apôtres continue de se vérifier aujourd’hui dans l’Eglise, à l’heure de la nouvelle évangélisation.

Le premier acteur de la mission, c’est bien l’Esprit-Saint. Il peut agir directement dans les cœurs, mais il agit aussi par les disciples de Jésus, ceux d’aujourd’hui – nous – comme ceux d’hier, ceux de toutes les générations de l’histoire de l’Eglise. J’ai pu constater cela dans les lettres que vous m’avez envoyées, vous, les adultes, qui allaient aujourd’hui recevoir le sacrement de la Confirmation. Dieu a mis sur votre route des témoins de la foi, et leurs paroles, leurs gestes, leur exemple ont permis de raviver en vous la lumière du baptême, la grâce baptismale qui était là (puisqu’elle ne peut pas s’éteindre) mais qui manquait de combustible pour éclairer votre vie. L’Esprit Saint que vous allez recevoir aujourd’hui en plénitude, il a déjà agi dans vos cœurs, grâce à des témoins qui eux-mêmes lui ont été dociles et lui ont permis d’agir à travers eux. L’Esprit Saint veut bien se donner à nous aujourd’hui, mais à condition que nous soyons disposés à le recevoir, à le laisser agir en nos cœurs, à le laisser nous transformer pour faire de nous d’authentiques témoins du Christ et de son Evangile de Salut.

Chers confirmands, aujourd’hui, vous ne pouvez vous approcher que portés par l'Eglise notre mère ; mais c'est bien à chacune et chacun d'entre vous que le don de l'Esprit Saint est fait, comme va le manifester le signe du saint-chrême sur vos fronts, pour vous et vous seuls, mais unis tous ensemble dans la communion de l'Eglise, sans que votre personnalité unique soit effacée. Le don de l'Esprit-Saint achèvera en vous la grâce du baptême, pour faire de vous des chrétiens à part entière, des chrétiens complets. Ce don de l'Esprit va faire grandir dans votre existence la puissance de Dieu, dans votre liberté, dans votre vie personnelle, comme il fait aussi grandir la vie de l'Eglise tout entière en démultipliant les forces de l'amour, de la charité au cœur des chrétiens. Comme nous le rappelait saint Paul, dans la deuxième lecture, « c’est dans un unique Esprit » que nous tous formons « un seul Corps ».

Aujourd’hui, l’Esprit de Pentecôte vous ait donné pour qu’à l’exemple des Apôtres soit vaincue en vous toute peur, toute crainte, toute paresse, tout repli sur soi, et que vous deveniez, à votre tour, des messagers de la Bonne Nouvelle. Le sacrement de la Confirmation, c’est, à tous âges de l’Eglise jusqu’à la fin du monde, la Pentecôte des baptisés ! L’Esprit qui a soufflé sur les Apôtres à la première Pentecôte de l’Eglise, il va souffler sur vous aujourd’hui ; et pour chacun d’entre vous ce sera une nouvelle Pentecôte de l’Esprit ! Dans sa lettre, l’une d’entre vous a écrit cette parole magnifique : « je ne reçois pas l’Esprit-Saint pour moi mais pour les autres ». En disant cela, elle a résumé en quelque sorte ce qu’est l’Eglise : une communion de disciples du Christ pour la mission. L’Eglise – et donc chacun de nous comme membres de ce Corps – est service de l’Esprit, service pour le monde. L’Eglise est née du souffle de l’Esprit pour que la Pâque du Christ soit communiquée à tous les hommes, pour que la Pâque du Christ prenne feu dans le monde. « Je suis venu allumer un feu sur la terre et comme je voudrais qu’il brûle ! ». Ces paroles du Christ, elles trouvent leur accomplissement dans la venue de l’Esprit et la naissance de l’Eglise. Par vous, aujourd’hui, chers confirmands, par nous tous, baptisés-confirmés, la Pâque du Christ peut prendre feu dans le monde ! N’éteignez jamais l’Esprit ! Prêtez lui, chaque jour de votre vie, votre cœur, votre bouche, vos mains, vos pieds pour que l’Evangile du Salut, l’Evangile de la joie, l’Espérance chrétienne, la charité du Christ se répandent encore aujourd’hui et demain dans tous les cœurs. Ayez à cœur de demeurer fidèles à l’Esprit que vous aurez reçu !

Frères et sœurs, demandons cette grâce de l’Esprit-Saint pour chacun de nous, pour nos communautés chrétiennes, pour notre Eglise ! Demandons-la sans nous lasser, demandons-la sans cesse ! Devenons humbles pour que cet Esprit du Père et du Fils puisse vraiment venir en nos âmes et qu’en transformant nos cœurs il transforme le monde ! Amen.

 

+ Francis BESTION

Evêque de Tulle

 

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