15 octobre 2017 - 28ème dimanche du temps ordinaire – Année A - — Diocèse de Tulle

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15 octobre 2017 - 28ème dimanche du temps ordinaire – Année A -

Eglise de Cornil

    

         « Beaucoup sont appelés, mais peu son élus ». Frères et sœurs, cette parole de Jésus qui conclut la parabole des invités de la Noce, est pleine de promesses et d’espérance et, en même temps, évoque un grand drame, celui du refus du salut par les hommes.

         La parabole nous révèle d’abord la mesure sans mesure du cœur de Dieu, de sa bonté, de sa miséricorde infinie. Ceci est manifesté par l’emploi d’un verbe répété 5 fois : le verbe « appeler », traduit aussi par « inviter ». Il y a vraiment une insistance sur l’appel de Dieu, appel inlassable pour remplir la salle du festin des noces, c’est-à-dire pour ouvrir les portes du Royaume des cieux au plus grand nombrer. Le Concile Vatican II a parlé à ce propos d’un « appel universel au salut » et d’un « appel universel à la sainteté ». « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés », dit l’Apôtre des Nations dans sa première lettre à Timothée. Jésus, dans la parabole, précise que les serviteurs du roi rassemblent tous ceux qu’ils trouvent, « les mauvais comme les bons ».

         Frères et sœurs, vous pouvez être sûrs d’une chose : Dieu veut votre salut, celui de vos parents, de vos enfants, de vos voisins, de vos amis et aussi de vos ennemis ! Il veut le salut de tous les hommes ! Il y a de la place pour tous dans le cœur de Dieu. Voilà ce que signifie la première partie de la phrase conclusive de la parabole : « beaucoup sont appelés ». Qu’en est-il de la deuxième partie de la phrase : « peu sont élus » ?

         On pourrait formuler les choses de la manière suivante : il y a de la place pour chacun dans le cœur de Dieu, mais y a-t-il de la place pour Dieu dans le cœur de chacun ? C’et l’autre volet de la parabole. Ce qui est problématique, c’est la réponse des hommes à l’appel de Dieu. La parabole indique que les premiers invités n’ont pas répondu et se sont donc exclus d’eux-mêmes de la Noce. Ils ont préféré les occupations routinières ou ordinaires de leur existence quotidienne. Toutes les paraboles de Jésus, dans les évangiles, sur les banquets, nous montre qu’il connaît bien la réalité des places restées vides et donc la réponse négative, le désintérêt pour lui et sa proximité. Le pape Benoît XVI commentant cette parabole disait que « les places vides du banquet nuptial du Seigneur, avec ou sans excuses, sont pour nous, depuis longtemps désormais, non pas une parabole, mais une réalité présente », dans les pays qui ont pourtant reçu en premier l’annonce de l’Evangile.

         A côté de cette réalité de ces premiers invités qui ne répondent pas à l’appel, par négligence, indifférence, ignorance ou refus, la parabole évoque le cas particulier d’un invité qui a répondu à l’appel mais qui se voit écarté du banquet parce qu’il n’a pas revêtu le vêtement de noce. On l’invite à des noces princières, et il est arrivé ‘en péquin’ ! Cela pourrait être, assurément, réparé car le Fils du Roi possède quelques tenues de rechange dans son palais… Mais lorsqu’on interroge cet invité sur l’absence de vêtement de noce, au lieu de reconnaître humblement l’incongruité de sa tenue et d’en demander pardon, il s’enferme dans le mutisme. Autrement dit, les murs qui le séparent du Roi et de son Fils ne sont plus ceux du palais où se tient le banquet, mais ceux qu’il érige lui-même en refusant la relation. Poursuivant le commentaire de cette parabole, le même pape Benoît s’interroge : « quel genre de personnes sont celles qui viennent sans habit nuptial ? » Et il laisse la réponse à l’un de ses lointains prédécesseurs, Saint Grégoire le Grand : « ce sont des personnes qui ont la foi et c’est la foi qui leur ouvre la porte du banquet. Mais il leur manque l’habit nuptial de l’amour. Celui qui ne vit pas la foi avec amour n’est pas préparé pour les noces ». Appliquant cela à l’Eucharistie qui est l’avant-goût du festin des Noces éternelles, il dit que l’eucharistie requiert la foi, mais que la foi requiert aussi l’amour, autrement elle est morte aussi comme foi.

         Frères et sœurs, moralité de la parabole : je l’emprunte à un prédicateur dominicain : « la réponse qui ouvre les portes du Ciel, le « oui amoureux à la vie nuptiale avec Dieu, c’est maintenant que nous le formons en nous ; la robe nuptiale, c’est maintenant que nous l’ajustons ou que nous la déboutonnons. La participation au festin des Noces éternelles, c’est maintenant déjà que nous l’anticipons ». Amen.

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