Samedi 14 novembre 2015 - 33ème dimanche du Temps Ordinaire – Année B — Diocèse de Tulle

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Samedi 14 novembre 2015 - 33ème dimanche du Temps Ordinaire – Année B

Célébration de la Confirmation Paroisse d'Ussel –

Paroisse du Sacré-Cœur de Brive – dimanche 15 nov.

L'une d'entre vous, chers jeunes confirmands, dans la lettre qu'elle m'a adressée, m'a écrit ceci : "je veux faire ma confirmation, car je veux être une vraie chrétienne pour que ça m'aide dans la vie de tous les jours pour rejoindre le paradis et Dieu".

Si j'ai retenu cette phrase, ce n'est pas pour écarter toutes les autres que vous m'avez écrites et qui exprimaient votre souhait de recevoir le sacrement de confirmation, mais c'est parce que celle-là était en consonance avec les textes de la Parole de Dieu que nous venons d'écouter.

Il faut bien reconnaître que les paroles du Livre de Daniel et de l'Evangile selon saint Marc ne sont pas faciles à comprendre, qu'elles peuvent même nous paraître assez étranges et même énigmatiques. Dans un langage qui n'est pas habituel pour nous, dans un style qui pourrait ressembler à celui de la science fiction, du fantastique, la Sainte Ecriture veut nous parler de la fin des temps, c'est-à-dire du jour où le Christ reviendra dans sa Gloire tout récapituler en Lui, y compris le cosmos, l'univers tout entier. Cette idée de la fin des temps était très présente à l'esprit des premières générations de chrétiens, à cause de la persécution dont ils étaient victimes. Voyant les forces du mal se déchaîner contre eux, dans l'Empire romain, constatant leur impuissance à lutter contre un ennemi plus puissant qu'eux, les chrétiens ravivaient leur foi et leur espérance à la Source du Mystère pascal du Christ, sa mort et sa résurrection, en affirmant que le péché, le mal et la mort avaient été vaincus par la victoire du Christ et que cette victoire éclaterait un jour dans sa plénitude, lorsque le Christ reviendrait à la fin des temps pour étendre son Règne définitif et total sur l'Univers.

Autrement dit, les chrétiens, en proie à la souffrance, à l'épreuve radicale, refusaient de sombrer dans la désespérance, en se rappelant que s'ils avaient mis leur foi dans le Christ mort et ressuscité pour eux, ce n'était pas uniquement pour leur vie ici-bas, mais en vue de la vie éternelle. Ce n'est pas qu'ils voulaient fuir le monde qui leur était hostile, mais en méditant les paroles de Jésus à ses disciples, ils comprenaient que Jésus n'était pas venu installer un messianisme terrestre, qu'il n'était pas venu prendre la tête d'une armée d'insurrection, mais qu'il était venu offrir sa vie, par pur amour, pour sauver les hommes – non par un sauvetage ponctuel, mais par un salut définitif, un salut pour l'éternité. Les premiers chrétiens comprenaient que leur vie ici-bas, quelles qu'en soient les conditions – y compris les tribulations et les persécutions – avait un but et que ce but c'était de vivre un jour dans le Christ, éternellement.

C'est bien cela qu'exprimaient les mots de l'une d'entre vous que j'ai citée en commençant cette homélie : "je veux être confirmée pour être une vraie chrétienne, pour que ça m'aide dans la vie de tous les jours pour rejoindre le paradis et Dieu". Cette confirmante a compris qu'il fallait vivre les pieds sur terre et le regard fixé vers le Ciel, que le chrétien, le vrai chrétien, accomplit son pèlerinage sur la terre en vivant selon l'Evangile de la Vie, l'Evangile de l'Amour, de la Paix, de la Justice, de la Réconciliation, en vue du Ciel, en vue des biens éternels. Elle a compris que la destinée de l'Homme ce n'est pas la terre du cimetière, mais la gloire du Christ, la gloire du Ciel, le bonheur éternel.

Selon les paroles de saint Paul dans sa première lettre aux Thessaloniciens, le disciple du Christ, l'Apôtre du Christ est celui qui "a revêtu la cuirasse de la foi et de la charité" et qui a "pour casque l'espérance du salut".

Chers confirmands, le sacrement que vous allez recevoir dans quelques instants, et qui va parfaire votre initiation chrétienne, après le baptême et l'eucharistie, ce sacrement ne vous épargnera pas les difficultés et les épreuves de la vie. Vos aînés dans la foi qui vous entourent en ce jour le savent bien ; ils en ont fait et en font l'expérience chaque jour. Mais ce sacrement, qui est celui de la plénitude du don de l'Esprit-Saint, va vous donner l"'équipement" nécessaire pour affronter les tribulations de la condition humaine, pour faire face aux forces du mal, non pas par la révolte, la violence, la haine, mais grâce à la foi, l'espérance et la charité. Les 7 dons de l'Esprit-Saint – la Sagesse, l'intelligence du cœur, l'esprit de discernement, la force intérieure, la connaissance, l'affection filiale et l'esprit d'adoration – ces 7 dons sont comme des lumières intenses qui peuvent faire de la vie du chrétien une sorte de chandelier à sept branches pour illuminer sa vie et illuminer le monde.

L'Esprit-Saint, c'est Dieu lui-même, c'est l'Esprit du Père et du Fils, qui nous est communiqué pour faire de nous des témoins. C'est l'Esprit de Pentecôte qui est venu reposer sur les Apôtres enfermés au Cénacle, enfermés dans leur peur, pour les libérer, leur donner la force d'En-Haut, pour qu'ils sortent, qu'ils partent sur les routes du monde, en étant les témoins du Christ mort et ressuscité pour le salut des hommes. L'Esprit-Saint les a rendus vainqueurs pour affronter les peurs, les anxiétés, les angoisses qui sont le lot de notre condition humaine marquée par le péché ; l'Esprit-Saint les a rendus forts de la puissance de la foi, de l'Espérance et de la charité, pour faire face aux vicissitudes et aux épreuves de la vie, pour lutter par l'Amour contre les forces du mal ; l'Esprit-Saint les a faits témoins de l'Evangile de la joie et du Salut. Et la preuve de cela, c'est vous, c'est nous qui sommes là, aujourd'hui, au nom du Christ, deux mille ans plus tard, pour porter, en Eglise (jamais seul), à notre tour, le flambeau de l'espérance, pour dévoiler aux yeux de nos frères et sœurs de l'humanité, là où nous sommes, là où l'Esprit nous envoie, la Bonne Nouvelle de l'heureuse issue du combat de l'Amour. Amen.

 

+ Francis Bestion

Eêque de Tulle

 

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