Attentat à Nice, reconfinement : le message de Mgr Francis Bestion — Diocèse de Tulle

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Attentat à Nice, reconfinement : le message de Mgr Francis Bestion

Mgr Francis Bestion adresse un message aux diocésains suite à l'attentat de Nice et la décision gouvernementale d'un nouveau confinement.

Chers diocésains,

Hier matin, jeudi 29 octobre, nous avons appris l’effroyable nouvelle de l’attentat, à la basilique Notre-Dame de l’Assomption, de Nice, qui nous a atterré. Deux femmes et un homme ont été lâchement assassinés par un terroriste islamiste. Après l’assassinat de Samuel Paty, ce sont maintenant trois autres victimes de la barbarie qui plongent encore notre pays dans l’effroi et la douleur, trois catholiques qui se trouvaient dans une église, deux venues prier et l’autre exerçant son service de sacristain. En votre nom, j’exprime notre profonde compassion aux familles de ces victimes, à l’Église qui est à Nice, à son Pasteur, Mgr André Marceau, et à tous les fidèles, en les assurant de notre prière.

Face à ces drames qui nous révoltent, puissions-nous, comme disciples du Christ, ne pas céder nous-mêmes à la peur et à la haine. Ceux qui commettent ces actes barbares et ceux qui les y poussent à travers une idéologie meurtrière n’ont pas d’autre but que de jeter le trouble et la division pour conduire au chaos. Face à la violence, soyons des artisans de paix pour désarmer la haine, selon l’expression favorite du Serviteur de Dieu, Edmond Michelet, dont nous commémorons le 50ème anniversaire de sa mort.

Mercredi dernier, le chef de l’Etat a annoncé le confinement sanitaire du pays. Cette décision a sûrement pour but d’endiguer la reprise fulgurante de l’épidémie du Coronavirus, mais elle va entraîner de graves difficultés supplémentaires pour beaucoup de nos concitoyens et pour toute la nation.

À nouveau, nous nous voyons interdire le culte public dans nos églises. Je ne peux que désapprouver cette mesure qui, me semble-t-il, ne se justifie pas, car nos paroisses se sont montrées exemplaires dans l’application des règles sanitaires et qu’aucun cas de contamination n’a jamais été constaté dans les assemblées paroissiales. La vie spirituelle est encore une fois sacrifiée, considérée comme non essentielle, sous le prétexte de sauvegarder la santé physique des personnes. Interdira-t-on aussi la mission des aumôniers d’hôpitaux, d’EHPAD, de centres médico-sociaux, de prisons ? Ce serait inacceptable.

Nous respecterons, conformément à la tradition chrétienne, les décrets de nos gouvernants. Mais nous continuerons, dans le dialogue avec les représentants de l’État, de demander la reprise du culte dans les églises.

En attendant, gardons les églises ouvertes et n’hésitons pas à aller y prier personnellement. J’ai demandé aux prêtres d’y assurer une présence, à des jours et heures déterminés, pour les confessions. Dans la mesure du possible, selon des formes adaptées et en respectant les règles sanitaires, poursuivons notre vie ecclésiale, avec courage et prudence, sans nous laisser gagner par la peur et le repli.

Que la fête de Tous les Saints vivifie en nos âmes l’Espérance, à l’exemple des saints et des saintes de notre Église, dont beaucoup ont traversé des épreuves encore plus grandes que celles que nous vivons. Bien uni à vous dans la prière et la communion fraternelle.

Tulle, le 30 octobre 2020

+ Francis BESTION

Évêque de Tulle