Ordination sacerdotale de David Wosinsky
Interview de l'abbé David Wosinsky pour l'Eglise en Corrèze - Mai 2019
Un an après après son ordination diaconale, David Wosinsky est "appelé" à être ordonné prêtre le 16 juin, annonçait notre évêque lors de la messe chrismale. Petit retour sur une année de "joie intense" !
Quels ont été les temps forts de votre année en tant que diacre ?
D. Wosynski - Il y en a plein ! Je dirais que la première chose a été de se retrouver en fraternité presbytérale, de travailler ensemble. En tant que diacre, j’ai aidé, accompagné mes frères prêtres là où il y avait des besoins. De septembre à décembre, les études se sont poursuivies et je me rendais chaque semaine, deux jours à Toulouse. Ce début d’année a été très chargé et assez éprouvant physiquement ; malgré la joie d’étudier, j'avais en moi ce désir pressant de servir ici.
Au début de mon diaconat, j’ai beaucoup baptisé, en commençant par deux neveu et nièce, ça a été formidable ! J’ai également la joie d’accompagner et de célébrer les obsèques. Et à ce propos, je ne pourrais qu’inviter chacun à discerner cette vocation-là : elle est extraordinaire ! Je pensais que ce serait dur, moi qui ai été fortement confronté à la mort dans ma famille. Mais le Seigneur donne des grâces. Nous sommes en face de notre frère, de notre sœur, avec charité... On met son cœur sur la table, et on reçoit beaucoup ! La place des laïcs y est d'ailleurs essentielle, et ce sont eux AVEC le prêtre, ensemble.
J’ai également démarré une mission confiée par l'évêque : faire revivre la catéchèse au collège Jeanne d’Arc d’Argentat. Il a fallu tout remettre à plat, mobiliser les forces et la jeunesse. Notre première messe à Noël était incroyable ! Les jeunes et les parents étaient vraiment en attente d'un retour à la célébration de la foi au sein de l'établissement.
Vous êtes sensible à l’image de « Jésus, bon pasteur ». Comment abordez-vous votre rôle de « Pasteur » justement ?
D. W. - Simplement, charitablement, dans l’écoute et le dialogue. Il est bon que le pasteur parle à ses brebis, qu'elles soient égarées ou non, les accompagne, leur apporte des idées, les mette sur de nouvelles pistes pour dynamiser leur communauté, leur paroisse, resserrer les liens. Si le prêtre appelle, chacun peut se demander : « Seigneur, qu’est-ce que je peux faire pour l’Eglise aujourd'hui? ». Face à cette question, la liberté de savoir qu'il est possible de s’arrêter un peu, de souffler, est essentielle. En effet, l’engagement peut faire peur, c'est en cela qu'il doit être renouvelable, en "CDD", comme on dit. Il y a aussi deux éléments importants : la transmission et l’humilité. Car très vite, on peut s’enfermer dans sa mission et cela peut devenir une forme de pouvoir. Certes, nous avons besoin les uns des autres, mais notre mission au service de l’Église ne nous appartient pas. En cela, le rôle du pasteur est de veiller à l'équilibre du troupeau et des brebis, pour sa sanctification et la leur.
Comment vivez-vous cette préparation à quelques semaines de votre ordination ?
D. W. - Dans la joie, l'humilité et l'action de grâce ! "Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri". La grâce ultime de cette ordination sera de pouvoir célébrer l’Eucharistie, mais rien que d’en parler, j’en tremble ! Je n’ose imaginer "porter" le Seigneur de mes doigts après la consécration. Je n’ai pas de mots, ça me dépasse totalement ! Le Seigneur, non seulement me guérit, mais Il me fait serviteur, berger. Être berger selon le cœur de Dieu, voila un bel objectif !
Voudriez-vous dire quelque chose aux corréziens ?
D. W. - PRIER ! Prier pour les vocations sacerdotales, mais pas uniquement. Également pour les vocations de serviteurs de l’Église – laïcs, couples, jeunes...
N’ayez pas peur, l’Eglise a besoin de vous !
Propos recueillis par Claire Bouteille
