Pour un rayon de soleil au Levant - Témoignage de Baptiste Mékari — Diocèse de Tulle

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Pour un rayon de soleil au Levant - Témoignage de Baptiste Mékari

Publié le 03/04/2022
Parti comme volontaire avec la Délégation Catholique pour la Coopération (DCC) pour l'Œuvre d'Orient, Baptiste Mékari, paroissien d'Ussac, est responsable de projets à Beyrouth, au sein d'un Liban en pleine crise.


Le Liban vit actuellement une des pires crises depuis son indépendance en 1943. Certains libanais disent même qu’ils vivaient mieux au moment de la guerre civile. Quand le pays du Cèdre souffre, c’est le monde entier qui souffre et tout particulièrement la France. Ainsi, en vivant à Beyrouth, j’ai l’impression de vivre au cœur du monde mais bloqué dans une impasse.

Comment décrire un pays de contrastes qui vit entre richesses culturelles, patrimoniales, religieuses, où des crises multiples mettent à genou la Suisse du Moyen-Orient ? Impossible sans le vivre ! Aider le Liban, c’est aussi se heurter à la complexité d’un pays avec une histoire millénaire et en même temps toujours en construction ou déconstruction.

Tyr, ville du sud du Liban, aurait été témoin de la visite du Christ. Ce pays est la terre des premiers chrétiens. Aujourd’hui, cette présence chrétienne est vitale pour le Liban car les chrétiens sont les artisans de paix dont ce pays a besoin.

Depuis octobre 2021, je suis en mission pour l’Œuvre d’Orient à Beyrouth. Mes semaines s’organisent entre visites dans les communautés ou associations partenaires et travail de montage de projets. En vivant au quotidien avec les libanais et en allant les rencontrer pour leur dire que nous pensons et travaillons pour eux, nous cherchons à rendre hommage à leur combat quotidien. Nous soutenons le système éducatif, richesse intellectuelle et seul moyen de protéger le Liban de l’extrémisme religieux. Nous aidons les hôpitaux dans leur mission au service de tous sans discrimination. Enfin, nous reconstruisons pour redonner accès aux lieux d’enseignement, de soins et pour préserver le patrimoine.

Notre aide ne suffit en réalité pas à subvenir aux besoins des libanais. En effet, l’inflation de plus de 200 % qui ne permet plus à la classe moyenne de payer l’essence pour aller travailler est un motif parmi tant d’autres de découragement. Ainsi, 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Notre aide sur place leur permet de garder la tête « hors de l’eau » encore un temps et surtout de ne pas abandonner la lutte pour leur pays.

La mission que je vis actuellement est passionnante au sens de l’amour que je porte aux libanais et au sens de la souffrance que nous embrassons avec eux. Ce temps que je donne pendant un an au service des libanais est pour moi une occasion de sortir de moi-même, tout en découvrant qui je suis.

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