Journée de formation pour les membres des EAP, diacres, prêtres et évêque de notre diocèse — Diocèse de Tulle

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Journée de formation pour les membres des EAP, diacres, prêtres et évêque de notre diocèse

Publié le 27/01/2023
Vicaire du diocèse de Versailles et ancien supérieur de son séminaire, mis à disposition du diocèse de Montpellier comme curé de paroisses et enseignant au centre universitaire Guilhem de Gellone, Patrick Bonafé a répondu à l’invitation du diocèse de Tulle pour intervenir sur le thème de la «collaboration laïcs, prêtres, diacres et évêque », au cours d'une journée de formation.


Avant de creuser le sujet des collaborations, Patrick Bonafé a invité les participants, évêque, prêtres, diacres et membres des EAP, à penser d’abord à la finalité de l’Église. Elle est sacrement, signe dans le monde et moyen du salut par lequel l’on peut être uni au Christ.

Posons-nous la question de ce que Dieu attend de son Église aujourd’hui, certains que chacune de nos actions et activités au sein de l’Église est articulée à l’action agissante du Christ, à l’action de Dieu dans l’Église et dans le monde.

Dressant un panorama historique, Patrick Bonafé a relevé les modifications sociétales faisant des catholiques une minorité dans une société déchristianisée, mais avec un renouvellement de ses membres : catéchumènes adultes, recommençants, convertis, et des fidèles sans doute plus ancrés dans la foi au Christ qu’à respecter une pratique autrefois «imposée».

Une invitation à la patience 

Rappelant les transformations induites par Vatican II, c’est l’officialisation du rôle des laïcs qui a été développée, dans leur engagement et leur participation à la triple fonction de l’Église : sanctifier, gouverner, annoncer. Évolution formulée ainsi par Jean-Paul II  : « les laïcs sont des sarments branchés sur le Christ, qui est lui la vraie vigne ». Les laïcs se sont eux-mêmes exprimés, lors des échanges à l’occasion du synode initié par le Pape François, avec une attente de plus de participation aux décisions.

Les laïcs ont un rôle à jouer, non pas pour aider les clercs en les soulageant seulement de tâches matérielles, mais pour prendre part à l’œuvre du Christ en vivant alors radicalement son baptême.

Insistant sur la richesse des textes issus de Vatican II, Patrick Bonafé a rappelé que l’Église était toujours en période de réception de Vatican II et il a invité à la patience, car une telle densité ne peut trouver à s’accomplir que dans le temps long.

Ce qui n’exclut pas de se poser la question sur les collaborations réelles entre prêtres sur les projets pastoraux ? Ni sur celles entre laïcs dans la vie paroissiale et les actions parfois conduites en silos ?

Une invitation à la relecture

À travers les deux questions suivantes : « quels sont les signes qui font reconnaître que Dieu agit en son Église ? » et « comment, dans nos responsabilités, vivons-nous les faiblesses rencontrées dans notre Église ? », le père Bonafé a fait réfléchir les participants en ateliers, pour ensuite insister sur l’importance d’une relecture régulière entre prêtres, entre laïcs, entre prêtres et laïcs, pour voir que Dieu est présent à travers les petits signes du quotidien et pour authentifier que c‘est une action de Dieu qui vient de se produire : c’est lui qui agit en notre Église.

Les réponses des participants à ces questions ont fait ressortir une forte espérance et confiance dans l’action de Dieu, maintenue à travers la crise encore en cours, : « c’est quand je suis faible que je suis fort ». Ont ainsi été notées la présence renouvelée de catéchumènes, de convertis, de réponses à des appels, de groupes de lecture, de chapelet, d’adoration, ainsi que la poursuite de l’implication des laïcs dans différentes actions de solidarité qui font rayonner l’Église, avec une insistance sur l’importance de l’accueil inconditionnel et l’écoute sans jugement.

À vue humaine, on voit les fragilités. La relecture nous aide à voir l’invisible derrière le visible et alors à oser témoigner de Dieu dans nos vies.

Le Christ, seul grand prêtre

Repartant de la figure du diacre, P Bonafé a voulu montrer que c’est Dieu seul qui accomplit les œuvres divines. Le diacre est serviteur, il n’est pas irremplaçable lors d’une cérémonie, il a une forme « d’inutilité », au sens noble, qui nous rappelle que, quoi que l’on fasse, c’est Dieu qui ultimement accomplit et que nous ne faisons que coopérer aux œuvres du Christ.

C’est l’occasion aussi de rappeler que ni les clercs, ni les bénévoles ne correspondront jamais à « 100 % du poste » et que nous devons accepter les faiblesses des autres ET la nôtre. Ceci est une décision. Nous n’avons pas à nous crisper sur la performance, comme dans les sociétés commerciales, car Dieu lui-même a choisi des personnes faibles.

Souvenons-nous que nous sommes faibles et limités et que seul le Christ, grand Prêtre, rend l’homme capable de s’offrir.

Aimer, c’est voir le bien que les personnes pourraient faire et non le mal qu’elles sont en train d’accomplir.

Enfin P. Bonafé a conclu en repartant des trois invitations du Synode sur la Synodalité :

Vivre la Communion, à travers une fraternité, qui va au delà de la simple et nécessaire convivialité. L’hospitalité et l’accueil de l’autre, de l’étranger (cf Gen 18), nous ouvre à la vie et nous provoque à voir le Tout Autre. L’accueil est l’activité à soigner le plus.

Vivre la Mission : tout ce que nous faisons nous oriente vers le monde. Avec Vatican II, nous sommes passées à une Église communion, avec une participation des laïcs.

Réaliser la Participation : développant plus particulièrement encore ce point, Patrick Bonafé a questionné la qualité de nos liturgies, qui se doivent « pleine, consciente et active ». Les participants y font-ils l’expérience de naître à nouveau ?

Il nous invite à très bien soigner nos prières communes d’introduction à chacun de nos temps de rencontres.

Il insiste sur l’importance de la formation à la Foi et à la mission remplie.

Il invite aussi veiller à soigner les bénévoles, de plus en plus sollicités.

Quant à l’importance des médiations, celles qui s’incarnent dans des réunions parfois jugées trop longues et peu productives, il nous a rappelé qu’elles sont des moments où l’on peut entendre si l’on sait écouter, les objections, résistances, peur du changement, ainsi que les appropriations. Ces temps sont nécessaires pour entendre s’exprimer des sensibilités différentes des nôtres.

Au final, les collaborations dans l’Église doivent servir le but de l’Église et sa finalité : Agir pour le monde. Benoît XIV rappelait qu’une vie chrétienne, c’est chercher Dieu à travers le Christ, lui seul grand Prêtre qui rend capable les hommes de s’offrir. Nous sommes faibles et limités. Quoi que l’on fasse, c’est Dieu qui ultimement accomplit et nous ne faisons que coopérer aux œuvres du Christ.

Renée Talamona

 

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