Conférence-formation pour l’accompagnement des familles dans le deuil — Diocèse de Tulle

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Conférence-formation pour l’accompagnement des familles dans le deuil

Publié le 01/12/2018
Conférence-formation pour l’accompagnement des familles dans le deuil »sur les conséquences sur la pastorale des funérailles de l’évolution anthropologique au sujet de la mort.

 

Mardi 27 novembre, plus de cent chrétiens corréziens engagés dans le service de « l’accompagnement des familles dans le deuil » se sont retrouvés à la maison diocésaine de TULLE afin de suivre une « conférence-formation » assurée par Monseigneur Francis BESTION.

Après un rappel du sens du mot anthropologie (étude de l’homme et des groupes d’hommes dans leur milieu naturel »  et la lecture d’un récit d’observations de Guillaume CUCHET sur des funérailles chrétiennes, Monseigneur Francis BESTION a exposé les mutations de la « scène funéraire » et leur évolution.

Avec la collaboration entre prêtres et laïcs qui conduisent souvent eux-mêmes des bénédictions, nous assistons à une décléricalisation des enterrements.

 

La mort hier et aujourd’hui

Ce qui entourait autrefois le défunt se vivait  à la maison familiale, avec le voisinage, le quartier, la commune, dans le partage de traditions comme la veillée funèbre….. Aujourd’hui il y a une privatisation de la mort au funérarium, au crématorium ….lieux entre quatre murs sans environnement de symboles religieux. Nous vivons un autre type de relation avec les Pompes Funèbres. Avec la diversification idéologique des familles  et de leurs requêtes de plus en plus grandes et variées, la mort tend à se commercialiser dans des services avec prise en compte de « l’aspect spirituel » par les Pompes Funèbres, au risque qu’ils se substituent à l’Eglise notamment au cimetière.

Avec le développement  de la crémation (10 % en 1993 et  33 % en 2018 avec 50 % dans les grandes villes), avec le corps du défunt qui ne repose plus au lieu familial mais au funérarium, les funérailles se vivent dans d’autres lieux d’où l’importance de la cérémonie religieuse dans une église avec son espace et sa représentation de la symbolique chrétienne.

Conséquence sur la pratique paroissiale

Se posent donc trois questions sur :

  •  l’autorité de la parole sur la mort,
  •  le rapport à la communauté fragilisée,
  •  l’absence d’environnement de la symbolique chrétienne.

Et ceci afin de ne pas créer de la confusion rituelle :

faire preuve d’un grand discernement face aux requêtes de plus en plus nombreuses et variées des familles,
réguler les témoignages, les textes et musiques profanes,
apprécier la place et l’ampleur de temps laissé aux parents ou amis intervenants,
veiller aux risques de glissement ou dérapage vers le syncrétisme (Combinaison de doctrines religieuses, de systèmes initialement incompatibles),
s’adapter avec discernement à notre présence au funérarium (proposer la préparation des obsèques au presbytère…), au crématorium (importance de la cérémonie à l’église et sa représentation de la symbolique chrétienne).

Rappel de la spécificité des funérailles chrétiennes

Le « rituel chrétien de la mort » est le fruit d’une longue histoire. Dans les obsèques, les chrétiens célèbrent la Pâque du Christ dans un itinéraire de conviction où la mort est vécue comme un passage.

Les funérailles sont à vivre comme un « accomplissement de l’initiation chrétienne » qui nous renvoie au baptême, à la liturgie eucharistique et à la proclamation de la résurrection.

 

Cette conférence-formation très riche et très dense mais appréciée par les participants, a été conclue par un rappel de Monseigneur Francis BESTION.

Un rappel a été fait des chantiers de la pastorale des funérailles avec au-delà de la nécessité de la formation et du renouvèlement et de l’élargissement des équipes de laïcs. La réflexion pour un discernement dans les nouveaux lieux des funérailles, les nouvelles relations avec les Pompes Funèbres, la place que l’Eglise doit occuper sont à étudier, ainsi que l’évangélisation qui commence aussi par les équipes de la « pastorale de la santé » dans les EHPAD.

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