Aider la Terre sainte
Publié le 12/11/2025
Quelle est votre mission au sein de l’ordre du Saint-Sépulcre ?
Philippe Pasteau – Je suis responsable de la commanderie Saint-Martial du Limousin, incluant les diocèses de Limoges et Tulle, et membre du conseil d’administration de l’Association des œuvres de l’Ordre du Saint-Sépulcre au niveau national.
Comment s’est créé cet ordre et dans quel but ?
L’Ordre du Saint-Sépulcre trouve sa source dans l’adoubement de chevalerie pratiqué depuis plusieurs siècles sur le tombeau du Christ. La première trace écrite d’un tel rituel date de 1335, mais il est fort probable que des chevaliers y aient été adoubés dès les XIIe ou XIIIe siècles. À partir du XVIe siècle, c’est le Custode de Terre Sainte, supérieur des franciscains et gardien du Saint-Sépulcre, qui adoube des chevaliers du Saint-Sépulcre.
Au fil des temps, cet engagement s’est structuré, en lien avec les souverains pontifes. Avec la recréation du Patriarcat latin de Jérusalem en 1847, Pie IX précise à l’Ordre sa mission actuelle : soutenir les communautés chrétiennes de Terre sainte, ainsi que leurs œuvres caritatives, par l’aumône, le pèlerinage et la prière. Le Pape transfère alors au Patriarche de Jérusalem l’autorité d’adouber les chevaliers.
Lorsqu’on évoque l’ordre du Saint-Sépulcre, on pense aux croisades, aux Templiers… Pourquoi avoir repris cet imaginaire ?
Il ne s’agit pas d’imaginaire mais bien de réalités historiques. L’Ordre est considéré par le droit canonique comme une association publique de fidèles, qui le reconnait comme ordre de chevalerie, au même titre que l’ordre de Malte. Il est reconnu par l’État, par la Grande chancellerie de la Légion d’Honneur plus précisément, comme ordre de chevalerie.
Quels sont les engagements que prend un chevalier ou une dame du Saint-Sépulcre ?
Selon l’article II des statuts de l’Ordre, ils s’engagent d’abord à vivre selon les règles de l’Église catholique et romaine, dans la charité. L’Ordre est une activité ouverte, qui n’a rien à voir avec les sociétés secrètes que l’Église condamne. Ses membres doivent soutenir et aider les œuvres de l’Église catholique en Terre sainte, particulièrement celles situées dans la juridiction du Patriarcat latin de Jérusalem (diocèse recouvrant Israël, la Jordanie, la Cisjordanie, Gaza, Chypre). Et enfin, encourager la conservation et la propagation de la Foi dans ces régions, en sensibilisant les chrétiens à travers le monde.
Comment fonctionnez-vous en France et plus particulièrement en Corrèze ?
La gouvernance de l’Ordre se fait à plusieurs niveaux. Sur le plan international, le Grand-maître est le cardinal Fernando Filoni à Rome ; le Grand-prieur est le Patriache latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa que l’on voit souvent prendre la parole pour alerter sur la situation des chrétiens d’Orient. Au niveau national, nous avons une lieutenance de France qui de se déploie aussi au niveau provincial (au sens des provinces ecclésiastiques). Enfin, au niveau local se trouvent les commanderies. Pour celle du Limousin, le prieur en est l’abbé Bernard Zimmerman, également cérémoniaire religieux de la Lieutenance de France. En France, la Lieutenance compte environ 1 000 actifs et dans le monde 30 000 perseonnes sont membres de l’Ordre. La commanderie du Limousin représente quinze membres et une dizaine d’amis assidus.
Pouvez-vous nous dresser un court panorama de la situation de nos frères chrétiens en Terre Sainte ?
Ils sont 2 à 3 % de la population, bloqués en étau dans un conflit israélo-palestiniens. Quasiment tous des Palestiniens, ils sont pourtant rejetés par les musulmans. Malheureusement, tous les jeunes qui le peuvent fuient la région, aspirant à vivre en paix ailleurs. Pour autant il s’agit de la Terre sainte, c’est-à-dire des lieux où le Christ a vécu, le fondement géographique de notre foi : le Christ y est ressuscité. Leur présence y est essentielle.
Vous pouvez soutenir les actions du Saint-Sépulcre en allant sur le site www.ordredusaintsepulcre.fr. Merci !
