Café théologique du 27 février 2019 — Diocèse de Tulle

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Café théologique du 27 février 2019

Publié le 15/03/2019
Nous avons eu la surprise et le bonheur de nous retrouver à 52 personnes (toutes confessions confondues) autour du Père Elisée pour discuter du thème : « Les origines du mal ».


Il a été fait un rapide rappel des différentes philosophies traitant du Mal :


❖ Le dualisme. Pour lequel coexistent deux aspects opposés de l'être. Le Bien qui est cantonné au monde spirituel et le Mal qui est se trouve dans le monde matériel.
❖ Le Monisme. Il n'y a qu'une seule réalité spirituelle. C'est l'idée que défend le judéochristianisme. Il peut avoir des expressions extrêmes, comme dans certains courants de l'hindouisme où le Mal est une illusion. Il faut s'en libérer. C'est une question de perspective.
❖ Entre les deux, se trouve le Néo-Platonisme, nettement moniste, mais où le monde matériel est un degré ultime de dégradation de l'être, et donc connoté de manière très négative. Avec l'ascèse toutefois, nous pouvons nous libérer du mal
❖ Le Positivisme. Le Mal vient de l'ignorance. Le Mal n'est pas un mystère, il doit être combattu par l'éducation. Et le progrès de la science.

Pour débuter l'échange, nous nous sommes posés la question :
Comment concilier le Mal et un Dieu Bon ?
Nous nous sommes rappelés que l'Homme a été créé LIBRE, capable de choisir d'établir une relation d'amour avec Dieu, son créateur.
Nous sommes revenus sur la première manifestation du mal dans la Bible, marquée par la jalousie et la méfiance, à l'image du serpent dans le jardin d'Eden.
Maxime le confesseur nous dit que l'homme a voulu être Dieu (ce qui est pourtant le Don que le Créateur lui réserve) mais sans Dieu et contre Dieu. L'orgueil est donc la source du Mal.

Autre question :
Le Mal est-il une création de Dieu ?
Le mal représente une force déviée. Jésus se sert de ce mal pour nous relever, pour nous montrer qu'il nous a donné une fois pour toutes, son amour et qu'il ne le reprendra pas (voir l'évangile de l'aveugle né). Nous ne pouvons comprendre le mal sans appréhender la finalité du plan de Dieu. C'est elle qui éclaire tout.
Pour les chrétiens, !'Histoire est perçue comme une ligne ascendante. Dieu nous conduit avec pédagogie. « Jésus s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu ».

Joint à ce résumé, un texte de Maxime le confesseur parlant du Mal. Il a été distribué aux personnes désirant le lire et le méditer :
Texte de Maxime le Confesseur sur la nature du mal
Le mal n'a pas d'existence propre et il n'en aura jamais. Il n'a, en aucune façon, ni essence, ni nature, ni hypostase, ni faculté (puissance), ni action (acte) comme les autres êtres créés. Il n'est ni qualité, ni quantité, ni relation, ni lieu, ni temps, ni position, ni action, ni mouvement, ni habitude, ni passion, et ne peut être observé comme tel dans la nature d'aucun être.
D'autre part, il n'a pas de lien naturel étroit avec les êtres. Il n'est ni commencement, ni milieu, ni fin. En le définissant, on pourrait dire que le mal n'est autre que l'absence d'action des facultés placées dans la nature des êtres en vue de les pousser à leur fin [autre traduction : Le mal est le défaut qui empêche les puissances inhérentes à la nature d'agir conformément à leur dessein, et rien d'autre]. Ou encore, le mal est un mouvement irréfléchi des facultés naturelles qui les conduit, par faux jugements à autre chose qu'à leur vraie fin.
Maxime le Confesseur - Lettres à Thalassios - Prologue, PC 90, col. 2