13 juin 2017 - Fête de Saint-Antoine — Diocèse de Tulle

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13 juin 2017 - Fête de Saint-Antoine

Couvent Saint-Antoine - Brive

Chers frères et sœurs,

disciples de Jésus-Christ

et amis de saint Antoine,

 

Cette année jubilaire du 800ème anniversaire de l’arrivée des frères mineurs en France nous permet de rendre grâce à Dieu avec nos frères franciscains. Saint François d’Assise, par sa conversion et la nouvelle vie qu’il voulut mener, au plus proche de l’Evangile, fut un grand don pour l’Eglise toute entière et pour une multitude d’hommes de bonne volonté qui au cours des âges le reconnurent comme un exemple à suivre. A son époque, dans une grave période de refroidissement de la foi chrétienne, François vint parler de Jésus concrètement, en rejoignant les nombreux pauvres de la société en crise. Aujourd’hui encore, nous avons besoin de ce message évangélique, tourné vers les plus éloignés de nos familles, et vécu à la lumière de l’encyclique Laudato si du pape François.

Aujourd’hui, chers amis, c’est un disciple et un contemporain de François que nous fêtons, saint Antoine de Padoue, tellement connu et vénéré dans le monde entier. Ici, à Brive, nous l’aimons particulièrement puisqu’il vint visiter notre cité et y fonder un couvent, et qu’il se retirait volontiers ici aux grottes de ce lieu pour y prier. A l’écart de la ville, il goûtait, dans ce lieu paisible, le silence qui permet de trouver Dieu et de demeurer en sa présence. Dans ce bel environnement où resplendit la beauté de Dame nature, frère Antoine contemplait plus facilement les mystères de Dieu, pour ensuite les exposer avec un charisme particulier dans ses prédications qui attiraient les foules. Ainsi, dans un sermon pour la fête de l’Annonciation, il proclame : « Nous te rendons grâce, Père saint, parce qu’au milieu des grands froids, tu nous as donné un temps printanier dans la naissance de ton fils Jésus. Aujourd’hui la Vierge, terre bénie et remplie des bénédictions du Seigneur, a enfanté l’herbe verdoyante, le Fils de Dieu, pâturage des pénitents ». Telle était la joie de vivre d’Antoine, dans la simplicité franciscaine, pour proclamer les dons du Seigneur à son peuple. La vie franciscaine, à l’exemple du Poverello d’Assise et de saint Antoine, reçoit tout de la Providence de Dieu et peut ainsi rendre grâce avec allégresse.

Frères et sœurs, comme saint Antoine, nous aimons nous aussi venir près des grottes, dans ce lieu béni, pour y méditer sur la beauté de Dieu et de ses créatures, pour nous recueillir et goûter le silence propice à la contemplation.

Lorsqu’il vint dans le Sud de la France, saint Antoine avait déjà rencontré frère François, depuis quelques années, au cours du chapitre dit « des nattes ». Il avait reçu de lui ces quelques mots : « il me plaît que tu enseignes la théologie aux frères ». Et c’est en effet ce qu’il fit à Bologne, puis à Toulouse et Montpellier. Mais, il ne se contenta pas d’enseigner à ses frères ; il fut aussi un prédicateur infatigable, envoyé pour cette mission par saint François. De Limoges à Brive, dans les villages où il passait - Pierre Buffière, Masseret, Uzerche, Donzenac - sa prédication opéra de nombreuses conversions. Elle s’applique vraiment à lui la parole que nous avons entendu dans l’évangile : « Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout la Bonne Nouvelle. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la parole par les signes qui l’accompagnaient ». Quel était donc son secret ? Il avait certes un charisme naturel d’orateur, mais avant tout une connaissance remarquable des Saintes Ecritures qui lui valut le titre de « Trésor vivant de la Bible » - titre donné par le pape Grégoire IX.

Aujourd’hui, frères et sœurs, nous sommes venus exprimer notre reconnaissance à saint Antoine et aussi à nos frères qui continuent aujourd’hui son œuvre. Et nous pouvons écouter saint Antoine nous interpeller :  Sais-tu garder du temps pour prier le Bon Dieu, Jésus et ta Mère du ciel ? As-tu chez toi une Bible, les évangiles pour méditer la Parole de Dieu et en faire ta nourriture quotidienne ? Sais-tu te retirer dans le silence pour chercher le Dieu de ton amour et surtout te laisser chercher par lui ?

Les paroles du psaume que nous avons entendues éclairent la vie de celui que le pape Pie XII proclama « Docteur évangélique » et elles doivent éclairer aussi la nôtre : « Dans le livre est écrit pour moi ce que tu veux que je fasse. Mon Dieu, voilà ce que j’aime : ta loi me tient aux entrailles. J’annonce la justice dans la grande assemblée ; vois, je ne retiens pas mes lèvres, Seigneur, tu le sais ». Nos langues se taisent-elles pour éviter la médisance et parlent-elles quand il faut témoigner de notre amour pour le Seigneur ?

Enfin, frères et sœurs, nous ne pouvons pas oublier qu’ici, en ces grottes bénies, Notre Dame du Bon secours vint en aide à frère Antoine, dans une apparition. Tournons-nous avec beaucoup de confiance vers cette Mère qui intercède pour nous, au cœur de nos épreuves et de nos souffrances. Faisons notre la prière de saint Antoine : « Viens donc Notre Dame, unique Espérance ! Eclaire, nous t’en supplions, notre esprit par la splendeur de ta grâce, purifie-le par la candeur de ta pureté, réchauffe-le par la chaleur de ta présence. Réconcilie-nous tous avec ton Fils, afin que nous puissions parvenir à la splendeur de sa gloire ».

Puisse Notre Dame du Bon secours veiller sur notre diocèse, sur nos familles, sur tous ceux qui sont éprouvés, sur nous tous. Amen.

 

+ Francis BESTION

Evêque de Tulle

 

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